La guerre de cent ans, quelques siècles plus tard.
Au cas où certains d’entre vous auraient manqué les deux chefs-d’œuvre qui ont su égailler nos GameBoy Advance, permettez-moi de vous expliquer brièvement ce qu’est cet Advance Wars. Tout comme son petit frère, Fire Emblem ou à la limite Final Fantasy Tactics (qui arbore une thématique beaucoup moins contemporaine… Moyen-Age oblige), il s’agit d’un tour par tour. Une bouillabaisse d’échec, de Risk et de tout autre jeu de société à caractère militaire qui pourrait effleurer votre esprit, quoi. En gros, vous créez des unités (soldats, tanks, etc.), vous les faites avancer sur le terrain pour plus tard attaquer vos ennemis. Tout ça dans le but ultime d’anéantir toute résistance sans, bien sûr, se faire anéantir soi-même et en étant le plus efficace.On se voit donc plongé en quelques minutes dans un monde basé sur des règles simples du genre «infanterie < tank < mid-tank» qui se voient multipliés en fonction des divers composants de votre armée. À cela s’ajoutent d’autres facteurs (p. ex. terrains et finances) et un millier d’autres subtilités qui fait souvent la différence entre l’échec ou la victoire.
Les plus pessimistes d’entre vous diront sans doute qu’une tonne de titres du genre ont déjà déferlé sur d’autres plateformes, mais précisons que nous parlons ici d’une série qui fut lancée en 1988. À cette époque le concept avait l’avantage d’être plus innovant qu’aujourd’hui.
Bof, déjà vu (bis)
Nous voilà face à ce cinquième titre et, au grand désespoir - ou plutôt bonheur - des fans, le jeu reste inchangé presque en totalité. Comme de fait l’armé «Black Hole» essaie pour la énième fois de dominer le monde (ou quelque chose du genre) et, de mémoire, seulement un ou deux types d’unité s’ajoutent à votre «garnison». Jusqu'à maintenant, nous pourrions croire que nous sommes en présence d’un titre aussi «avant-gardiste» que Advance Wars 2, ce qui, je le répète, n’est pas si grave pour un si bon titre, mais heureusement que notre bon DS est là.L’ajout le plus important vient du stylet qui permet finalement un contrôle beaucoup plus intuitif et intéressant par rapport à la bonne vielle croix directionnelle. En fait, essayer de revenir aux épisodes précédents devient un tantinet agaçant. Par contre, tout n’est pas parfait dans le monde des écrans tactiles et l’utilisation du stylet peut parfois résulter en de malencontreuses erreurs. Ainsi, de temps à autre, le coup de crayon est décelé comme un double clic ce qui ordonne à l’unité de rester à sa position actuelle. La règle est claire, une commande par unité à chaque tour. Vous voilà privé des bons services de celle-ci. seulement parce que les sympathiques programmeurs n’ont pas pensé à une protection contre ce genre d’erreur. Une protection qui aurait pu être d’une simplicité déconcertante. Ont-ils ignoré le problème, car il n’apparaissait que de temps à autre?
Advance Wars DS non pas DS Wars
Parce que nous avons entre nos mains une machine qui possède deux écrans il fallait trouver quelque chose pour les occuper et les remplir. Durant le plus clair de votre temps l’écran supérieur sert à décrire l’espace sélectionné et l’unité qui s’y trouve, vous évitant ainsi d’avoir à naviguer dans les menus. Pratique certes, mais il aurait été dommage de ne se limiter qu’à cela. C’est pour cela que Intelligent Systems a créé le Dual Strike.Comme son nom l’indique, l’attaque s’exerce sur plusieurs fronts. En plus de pouvoir contrôler deux groupes de COs, les dirigeants ayant des pouvoirs spécifiques, et ainsi avoir plus grande force de frappe, l’écran non-tactile sert également à afficher les batailles qui se déroulent en parallèle à la vôtre.
Celle-ci n’est finalement qu’une supercherie où seuls les COs contrôlés par l’ordinateur peuvent contrôler les unités, mais l’idée ne manque pas d’intéresser le joueur dans la mesure où il peut aider son allié en lui envoyant de l’équipement, mais aussi des conseils stratégiques. Rien de bien fantastique, car ce ne sont que trois ou quatre commandes suggérant un repli défensif, une attaque, etc., mais on se sent tout de même impliqué dans quelque chose de plus dont nous ne sommes que le spectateur.
Une pression qui s’ajoute, mais qui n’a en fait pour but que de nous impliquer plus dans le jeu. Ceci n’est bien sûr qu’une opinion. Dans le pire des cas, vous pouvez utiliser les deux méthodes d’entrée pour n’avoir que le meilleur des deux mondes. Par ailleurs, lorsque le front supérieur est vaincu, le deuxième CO se joint à vous pour ainsi combiner le pouvoir spécial de chacun d’eux.
Dans le registre des nouveautés, s’ajoute le mode Survival. Le mode à lui seul à la capacité d’étendre encore plus la durée de vie du titre en vous proposant de compléter une série de parcours avec des limites pré-établies de temps, d’argent ou de tours. Et comme si ce n’était pas assez, le lot de modes des précédentes versions débarque avec lui. Mais bon, je vous évite la pénible énumération et me contenterai de vous dire que l’ajout du stylet redonne une certaine vigueur lors de la conception personnalisée des cartes. Précédemment, le mode n’était pas tout à fait injouable, mais nous étions assurément loin de l’ergonomie qui nous est aujourd’hui offerte.
Visuellement, on reste dans le GBA. L’aspect visuel étant pratiquement inchangé, à l’exception d’un soupçon de perspective ajouté à la carte. L’effet serait certes horrible sur la console de l’avant-dernière génération, mais il est si subtil que je me demande pourquoi j’en fais mention. Certains éléments ont été améliorés, mais le résultat est loin d’être transcendant. La Nintendo DS n’est certes pas un monstre de puissance, mais plus de eye-candy (traduction : bonbons pour les yeux), n’aurait sans doute pas fait de tort.
Tout de même, précisons qu’en conservant le style graphique, les développeurs ont également conservé toute l’énergie qui émanait des précédents opus par sa présentation et sa palette très colorée. Le visuel n’étant bien sûr qu’une partie d’un tout, nous pouvons par contre nous demander si une mise à jour aurait pu garder le même effet.
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