PoP3 : meilleure mouture de la trilogie ?

Vous VS Vous

Après deux aventures hautes en émotions, le Prince rentre enfin à Babylone, en compagnie de Kaileena, l'impératrice du temps. Mais la ville paisible qu'il croyait retrouver s'avère être un gigantesque brasier en proie à une guerre qu'elle a vraisemblablement perdue. Les troupes d'un vizir avide de pouvoir ont envahi la ville, et enlevé Kaileena à votre arrivée. Vous décidez de partir la sauver, mais votre désir de vengeance vous conduit à une imprudence fatale : Kaileena est tuée, et elle libère les sables du temps. Lors de cet événement, un sort vous contamine. Dès lors le Prince de Perse est en lutte contre le pire ennemi qu'il ait jamais eu à affronter : lui-même.

De manière aléatoire, le côté sombre du Prince reprend le dessus. Vous vous transformez alors en Dark Prince. Ce dernier reste soumis à votre contrôle, mais est particulièrement sadique, en témoigne l'avidité qu'il affiche au combat. Aidé par votre conscience (une voix extérieure inconnue), vous devez désormais empêcher vos propres démons de prendre le dessus !

Un gameplay dédoublé

Le principal atout des Prince of Persia est clairement la variété des mouvements qui vous sont proposés, et cet opus ne faillit pas à la règle.

D'abord lors des phases ‘classiques' de plate-forme. Le prince saute (oui madame !), mais il peut également marcher sur les murs, soit pour atteindre des surfaces en hauteur, soit pour franchir un fossé. De même il se balance par la force de ses bras pour évoluer entre les planches de bois suspendues. Possibilité inédite, il peut également planter sa dague dans des plaques spéciales fixées au mur, en hauteur.

Ensuite, lors des phases de combat, il peut effectuer toute une myriade de prises plus variées les unes que les autres. Les combinaisons pour les réaliser sont parfois un peu compliquées, mais pas insurmontables. Exclusivité de cet opus : il est possible d'attaquer les soldats en les surprenant par derrière (non, pas le coup du savon), mais il convient d'être discret, et rien n'assure que le guerrier ne contrera pas votre frappe en vous envoyant valdinguer à l'autre bout de la pièce.

D'accord, jusque là, pas grand-chose qui motive vraiment l'achat pour ceux qui possèdent déjà PoP sur Gamecube. En réalité, les véritables nouveautés interviennent lorsque vous vous transformez. En effet, c'est ce qui différencie Les Deux Royaumes de ses prédécesseurs : l'apparition du Dark Prince. Il possède une chaîne qui se révèle fatale pour les ennemis. Mais cette puissance décuplée se paie : si le Dark Prince ne retrouve pas suffisamment régulièrement des sables du temps, il meurt. Ces sables peuvent être récupérées en tuant des ennemis, ou en brisant des jarres. Heureusement, ces phases de jeu relativement stressante (il faut constamment garder un œil sur ses réserves en sable) ne durent que peu de temps. Elles sont jouissives car le Prince achève ses ennemis de manière assez... définitive !

Rewind

Voilà qui réjouira les (nombreux) joueurs fans du premier et déçus par le deuxième PoP : cette troisième monture renoue clairement avec les origines. L'ambiance et les décors sont de nouveau inspirés directement du monde oriental :Babylone est du début à la fin le théâtre de votre épopée. Cela n'enlève pour autant rien à la variété des niveaux, qui oscillent entre phases de jeu en plein air, dans les rues et déambulations dans les méandres des palais.

Les niveaux sont énormes : ils exploitent à merveille les capacités du Prince. Ils s'étendent davantage de manière verticale que dans POP 1&2. Par exemple, le héros peut faire le grand écart entre deux parois étroites puis se laisser descendre rapidement de plusieurs dizaines de mètres.

Dès lors, toute chute est mortelle. Surtout que les combinaisons de mouvements à effectuer de manière synchrone ne sont pas des plus aisées. Par exemple : courir sur un mur, puis sauter de l'autre côté et planter sa dague dans le mur opposé pour finalement se lancer sur le côté et s'accrocher à une colonne. Pas de panique, car les sables du temps vous permettent de revenir en arrière. Déjà présente dès Prince of Persia Les Sables du Temps, cette option « retour en arrière » est terriblement pratique, et on s'étonne qu'il n'y ait pas eu plus de jeux à exploiter le filon. Attention à ne pas en abuser : chaque retour vide une réserve de sable !

Le meilleur de la saga

Les deux Royaumes ne se contente pas de surfer sur la vague du succès des Prince of Persia. Il réinvente la série en renouvelant l'intérêt. Les graphismes ont subi un léger mieux, mais ils étaient de toute façon déjà remarquablement réussis dans les deux premiers titres. Quant à la bande son, elle colle idéalement avec l'ambiance des lieux, tout en privilégiant des mélodies douces : là encore, on renoue avec le premier épisode.

Comme d'habitude avec les jeux Ubisoft, la durée de vie n'est pas extraordinaire. Mais on ne va pas se répéter en vous expliquant qu'on préfère largement des jeux réussis et fun à souhait mais légèrement courts que longs mais bâclés, voire comme on le voit bien souvent courts et décevants. Alors soyons francs, même pour une quinzaine d'heures de jeu, PoP 3 vaut amplement le détour, ne serait-ce que pour vivre ses mémorables scènes de combat opposant le Prince, sa dague dans une main, une épée dans l'autre, face à des boss gigantesques...