Vous êtes un aventurier solitaire dont on ne connait pas grand-chose, un explorateur en quête de richesse, d’immortalité et de pouvoir divin. Vos renseignements vous ont conduit aux portes d’un temple maudit, que vous allez devoir explorer de fond en comble.
Pas de chance pour vous, à peine quelques pas enfoncés dans le temple, une lourde porte se ferme derrière vous, vous vous retrouvez coincé, prisonnier. Alors, il va falloir avancer coûte que coûte pour espérer trouver une issue de secours à un autre endroit.
On commence avec un équipement light : 3 slots avec dans le premier une torche (ou votre arme principale), le second une épée et un pistolet (à choisir comme arme secondaire), le troisième étant réservé pour une arme à deux mains, que vous ne possédez pas pour débuter.
Devant vous, au mieux la pénombre, mais surtout l’obscurité, avec son lot de pièges et de monstres tapis, prêt à bondir sur vous. Vous allez vite le comprendre, nous sommes dans une dynamique de roguelike, c’est-à-dire l’obligation de mourir très régulièrement pour revenir à la vie pour avancer de plus en plus loin, avec des artefacts de plus en plus puissants telles des reliques ou des armes à la puissance ravageuse. Mais en revanche le titre va s’avérer bien plus difficile que la moyenne, notamment pour ceux qui ont pu jouer récemment à Hadès.
Ah eux, je ne les ai pas aimé au départ !
Chaque mort vous ramène à votre point de départ initial qui sert de hub, à vous de repartir sur l’une des trois sections proposées, jaguar, Serpent et la dernière à découvrir, en sélectionnant l’un des donjons qui s’y trouve et que vous avez réussi à approcher avant de mourir (non, il ne faut pas tout se retaper car sinon le jeu aurait volé depuis longtemps hors de la console). Trois sections, trois univers à l’ambiance marquée et avec son lot de mécaniques qui lui sont propres, chaque itinéraire étant généré aléatoirement.
Bon alors qu'est ce que je vais prendre pour ne pas me faire mal trop vite ? Le bon côté, c'est que pour chaque run, on a le choix entre des expéditions courtes, moyennes et longues, ce qui permet d'adapter son temps de jeu (à condition de ne pas mourir dès le premier adversaire ou sur le premier piège).
On commence par des niveaux courts, qui servent de tutoriel pour se faire la main aux niveaux des mécaniques d’attaques et comprendre les schémas d’attaque des ennemis de base (pas de possibilité de passer à travers), avec des ennemis en nombre limité. Ainsi on devra affronter un boss seul mais dans les quêtes suivantes, il y aura des boss intermédiaires. Bref des heures de jeu pour accumuler de l’or, des armes et occire de viles créatures.
Dans cette base tuto du début, vos objectifs sont listés en haut à gauche. Il faut tout remplir et c'est parfois un poil long. Heureusement que tout est écrit en français à l'écran.
Le Die Hard pour un explorateur de donjon.
Mais, et c’est le premier intérêt du jeu, chaque gain se verra contrebalancer par des malus et il faudra doser le bon équilibre pour trouver une combinaison de pouvoirs qui vous permettra de bien avancer, au risque de tomber sur l’arme miraculeuse en apparence qui vous grèvera au final de nombreuses compétences pourtant bien utiles.
On vous recommande cette arme, surtout au départ !
Comprenons-nous bien sur un point, ce n’est pas en ne prenant que le strict minimum que vous pourrez passer au travers de ces malus. En effet, en terminant des salles, en tuant certains ennemis, en récupérant des armes ou de la vie, en recevant des coups de créatures maudites, une jauge de malédiction s’enclenche petit à petit et en arrivant à certains paliers, elle déclenche une malédiction aléatoire permanente qui va relever encore plus la difficulté du jeu.
Les hardcore gamers sont prévenus, il y a du challenge pour vous. Dès que vous entrez dans le temple et que la porte se referme derrière vous, la jauge de malédiction se met en place et vous êtes donc contraint à avancer coute que coute.
Entrons dans les détails de ces malédictions
La jauge de corruption est au maximum de 100 points avant de vous octroyer une malédiction définitive (vous pouvez en supporter cinq au cours du jeu). Et cela va vite pour la remplir. Il suffit par exemple de terminer un des niveaux pour qu’en franchissant la porte, vous vous preniez 20 points de corruption. Vous désirez acheter une arme et vous n’avez pas assez d’argent ? En échange d’un peu de votre sang (le côté satanique est très présent dans le jeu), vous pourrez l’obtenir mais en vous prenant plusieurs dizaines de points de corruption supplémentaires. Et les exemples sont nombreux pour subir d’autres points de corruption, comme prendre des coups, boire de l’eau à une fontaine. La cinquième corruption ne vous permettra plus d’obtenir le moindre avantage et votre vie va diminuer lentement.
Et hop, une mini-cinématique pour nous dire que l'on vient de se prendre un second palier de corruption. Plus que trois, attention !
Du stress à gogo
Chaque malédiction modifie profondément le gameplay. Entre votre flambeau qui s’éteint et referme la visibilité autour de vous, des compteurs qui s’enclenchent pour vous obliger à récupérer le maximum d’or d’un trésor avant le tic-tac final et la disparition des richesses, vous allez vous mordre les doigts quelques fois pour n’avoir pu empêcher la jauge d’atteindre le palier fatidique de déclenchement de la malédiction. Même si parfois vous pourrez tomber par bonheur sur quelques moyens de ralentir ou de réduire votre niveau de jauge de corruption, ce ne sera qu’un répit de courte durée.
Des bénédictions pour contrebalancer tout cela
Heureusement, nous pourrons tout même bénéficier de quelques bénédictions par les biais de crânes de cristal récupérés sur les cadavres des ennemis, que l’on échangera au départ du temple contre des points lors du retour à notre hub de départ (quand nous sommes mort). On pourra ainsi obtenir quelques avantages, comme une certaine somme d’or plus importante pour repartir en exploration ou obtenir plus de pièces d’équipement pendant le run.
N’éteins pas la lumière
Second aspect intéressant du titre, la gestion de la lumière. Le temple maudit n’est clairement pas un endroit accueillant et il ne brille pas de mille feux. Au contraire, c’est l’obscurité qui y règne, il va donc falloir avancer avec prudence torche en main pour finalement voir fondre sur vous un peu au dernier moment des ennemis, le déclenchement d’un mécanisme incendiaire ou de lames. Si vous n’avez pas de flambeau en main, inutile d’espérer anticiper les pièges, d’autant que vous allez encaisser des dégâts doubles dans le noir.
La torche est donc une alliée précieuse pour dévoiler les alentours et révéler les pièges au niveau de vos pieds. Une malédiction vous obligera également d’utiliser votre torche pour pouvoir voir vos ennemis, totalement invisibles autrement (un cauchemar).
Dans certaines salles, vous allez pouvoir allumer des braseros, pour avoir une meilleure visibilité dans les phases d’actions. La torche vous servira également à allumer des jarres explosives à balancer sur vos adversaires, voire allumer des toiles d’araignée. A noter qu’un indicateur situé en bas de l’écran vous précise si vous êtes dans la lumière ou pas.
Un gameplay aux petits oignons
Chaque coup mortel réussi enclenche une petite phase de ralentissement pour savourer vos réussites. Il va falloir jouer avec dextérité, alternant entre esquive et parade pour arrêter les coups ennemis au bon moment. On apprécie notamment la charge avec le bouclier, qui permet de faire déjà de sérieux dégâts contre de nombreux adversaires, puis de sortir le gros marteau, un poil lent, mais terriblement percutant.
Mais attention à souffler un peu car vous avez une jauge d’endurance, représentée par 5 points, qui se vide peu à peu en fonction de vos actions. Tout ce que vous ferez vous coûtera de l’endurance : un combo avec son arme principale, faire un jet d’esquive, utiliser son arme secondaire ou à deux mains. Une barre vide, et c’est le risque de ne plus pouvoir esquiver pendant un bref temps, et vos attaques subissent également une phase de ralentissement.
Ecartez-vous pour vous mettre à l’abri et récupérer un peu d’endurance en patientant, mais vous pouvez aussi récupérer un point en réalisant une esquive au dernier moment. Par contre si vous enchaîner un combo, vous perdez un point. Tout est donc à nouveau une question de dosage.
Nous avons également un compteur spécial, le meurtre d’avidité, qui augmente à chaque mort ennemi comptabilisé. Plus vous tuez, plus vous gagnez de l’or sur chaque nouvel ennemi que vous ferez trépasser, mais ce compteur s’active pendant une durée limitée.
L’or reste important car il sera nécessaire pour obtenir des armes, en l’échangeant sur un autel. Et c’est le seul moyen pour vous procurer quelques armes puissantes sans devoir passer l’usage de votre sang en échange, et de corruptions supplémentaires sur votre personne.
On méditera avec soin la maxime du jeu : « L’avidité vous tuera. L’avidité vous sauvera. ». Plus vous voudrez de la puissance, plus vous devrez prendre des risques et donc plus le poids de la corruption s’abattra sur vous. Mais si vous ne prenez pas assez de risque, vous n’aurez jamais assez d’or et donc pour obtenir les armes les plus intéressantes, vous devrez soit vous en passer ( ce qui hypothéquera fortement votre réussite et votre progression dans le jeu), soit il faudra les payer avec votre sang et donc subir des points de corruptions.
A vous de soigner et de faire progresser vos trois statistiques : constitution (gestion de votre santé, avec des bonus bonus pour vous soigner), dextérité (augmentant l’impact de vos dégâts causés ou diminuant les dégâts reçus) et perception (la quantité d’or récolté). Certaines armes augmentent ainsi d’un certain pourcentage votre perception d’or. Selon la compétence de certaines armes, vous allez pouvoir blinder vos forces dans un domaine particulier (feu, poison) avec un pourcentage de dégâts supplémentaires sur des ennemis dotés de la même compétence.
Level design soigné, riche en secret mais peut-être pas assez différent
Un point sur lequel j’ai beaucoup apprécié ce level-design, c’est de percevoir les passages secrets par des fissures visibles. On casse le passage à la masse ou on utilise les attaques de certains ennemis pour ouvrir encore plus les brèches.
On a une bonne rejouabilité avec un run différent (redistribution aléatoire des salles) tout en conservant cependant certains aspects intangibles. Une salle qui contenait de l'or en contiendra toujours lors de la répartition aléatoire à la course suivante. Chaque niveau propose 2 chemins possibles, à vous d’explorer pour tenter le parcours à 100%, avec le risque de corruption supplémentaire qui l’accompagnera
Un enrobage graphiquement réussi
Graphiquement, le rendu est assez particulier mais agréable, une sorte de cel shading avec des niveaux qui rappellent parfois Darksiders Genesis ou Diablo. On retrouve un point de vue semi-isométrique assez classique, lisible au niveau de l’action, même si les tons sombres qui nous entourent incitent à la prudence.
On doit probablement se trouver quelque part en Amérique Centrale ou du Sud car certaines parties du temple rappelle furieusement des artefacts Incas, Mayas ou Olmèques, entraperçus lors d’un voyage au Mexique. Mais faute d’une narration, on n’en saura rien. Un bémol face à d’autres titres qui ont une aventure beaucoup plus précise et scénarisée.
Au niveau gameplay, on reste sur du classique : on frappe, on tire, on pare et on esquive, on glane de nombreuses épées, des lances, des pistolets et d’autres que vous découvrirez peu à peu au cours de votre aventure. Il manque cependant une petite caractérisation graphique à l’écran pour permettre de distinguer leur compétence dans laquelle elles sont classées.
Les ennemis ne sont pas très variés mais les boss sont de très bons niveaux et vont vous faire cogiter un moment pour élaborer la bonne stratégie. D’une manière générale, la progressivité de l’action est bien dosée, vous ne serez pas bloqué tout de suite à cause d’un stupide pic de difficulté mal placé.
Musicalement, on retrouve des sonorités typiques de ce type de jeu, avec des nuances lors des phases de combats, notamment contre les boss. Elles ne sont pas inoubliables cependant et peut-être aurions-nous apprécier un peu plus de variété sur la durée.
Alors qu'on assiste à une très grosse vague de RPG actuellement, avec de nombreux titres de qualité, Curse of the Dead Gods fait partie des bonnes livraisons, même si sa difficulté l'écarte d'un accès grand public. Son gameplay de qualité le rend intéressant pour vous le recommander ( dès à présent ou pour un peu plus tard), il manque une petite variété graphique pour le classer dans les hits incontournables.
Curse of the Dead Gods est disponible depuis le 23 février 2021 sur l’eShop Switch (pas de version physique), au tarif de 19,99 €. Textes en plusieurs langues dont le français, gestion de la manette pro et une place nécessaire de 3756 Mo pour faire tenir tout cela sur votre carte. Nous remercions le service de presse pour nous avoir fait parvenir un code afin de réaliser le test de ce titre.
Cet article vous a intéressé ? Vous souhaitez réagir, engager une discussion ? Ecrivez simplement un commentaire.