Les Raposas (signifie « renard » en portugais), de petits bonshommes très mignons avec les oreilles pointues, sont en peine : leur village est envahi par les ténèbres et la quasi-totalité de ses habitants l'ont quitté. La fille du maire implore votre secours, et c'est là que vous intervenez. C'est le début d'une grande épopée pour sauver le village des Raposas.
Un drôle de mélange
Le jeu vous demande alors de dessiner votre héros, censé vous représenter dans le monde des vivants. L'occasion d'expérimenter un premier aspect du jeu : le dessin. Une boîte à outils s'offre à vous, contenant des crayons de différents calibres, une gomme, un pot de peinture (pour remplir une zone), une palette de couleurs variées et une fonction de zoom. Plus tard dans le jeu il sera possible de débloquer des tampons permettant d'agrémenter vos dessins.Une fois votre personnage créé, vous pouvez le faire évoluer et ainsi goûter au côté RPG du jeu. Tel un pantin, votre personnage s'anime comme par magie, pour évoluer dans un village aux décors très old-school. Vous profitez de quelques éléments de scénario, puis, à la demande du Maire, vous sortez du village par une porte magique, pour aller sauver les pauvres Raposas égarés et récupérer les pages perdues du Livre de la Vie.
Dans le monde extérieur, Drawn to Life passe en vue de profil (même si votre personnage reste à peu près de face, comme vous l'avez dessiné), et vous évoluerez dans un décor en 2D avec un gameplay plutôt bien réalisé et très inspiré d'un certain Mario. Alors il tient à vous de retrouver les différents éléments et personnages nécessaires à la reconstruction du village. En bref, dans ces phases en extérieur, Drawn to Life devient un classique jeu de plate-formes en 2D.
Vraiment classique ? Pas exactement, car le stylet est mis à contribution. Différents éléments sont à activer au toucher, et il faut frotter pour enlever les tâches de boues par lesquelles sortent certains ennemis ténébreux. Mais surtout, on vous demandera de dessiner certains éléments nécessaires à votre progression. Une plate-forme serait utile à cet endroit ? Le jeu vous invite à peindre un joli nuage blanc sur lequel vous pourrez sauter. Alors évidemment, rien ne vous empêche de dessiner tout à fait autre chose, ce que vous ferez sûrement si vous avez l'esprit un peu tordu ou carrément pervers. Mais le jeu deviendra alors un peu incompréhensible, et vous passerez à côté de la cohérence du décor… On vous rassure, les dessins les plus complexes sont déjà prémâchés et le joueur n'a plus qu'à ajouter la couleur.
Une fois les objets récupérés et les habitants sauvés, vous retournez dans le village où vous aiderez un peu les Raposas. Ils vous demanderont de chasser les ténèbres, de re-dessiner le soleil qui a été détruit par Wilfre, le méchant de l'histoire… C'est la partie RPG de l'histoire. Puis vient le moment où le besoin d'une nouvelle page du Livre de la Vie s'impose. C'est l'occasion d'une nouvelle phase de plate-formes.
Une recette qui prend bien
Alors que les premiers niveaux n'ont rien de trépidant, on se rend ensuite compte que l'alchimie s'opère bel et bien. Le scénario confère une certaine cohérence à tous ces éléments du gameplay qui paraissaient si différents. Le Dieu Créateur, celui qui dessine la vie, est aussi aux commandes de son pantin sauveur de monde. Le fait de sauver les Raposas un à un nous permet de connaître la personnalité de chacun, et de les rendre attachants, suffisamment pour nous donner envie de créer, de dessiner pour eux.Le dessin permet d'assurer une certaine variété à l'action. Vous serez invité à dessiner de nouveaux équipements pour votre héros : des armes, des ailes, mais aussi des moyens de transport qui ne manqueront pas d'enrichir le gameplay par des mini-jeux bienvenus. Le fait d'utiliser le tactile dans des phases d'actions n'est aucunement gênant, contrairement à ce qu'on pouvait craindre. Sans être techniquement très aboutis, les graphismes sont soignés, et les éléments dessinés par le joueur s'y intègrent étonnamment bien. Quant aux musiques, elles collent bien à l'action sans être extraordinaire.
Le jeu comporte au total 16 niveaux de plate-forme de difficulté progressive, mais les maps sont très grandes, et en ajoutant les phases dans le village et les boss, on arrive à un total d'une vingtaine d'heures de jeu. Ajoutons qu'il est possible d'échanger ses créations artistiques entre deux DS.
Mais alors, c'est un hit ?
Jusqu'à présent, rien de ce qui a été évoqué ne vient entacher ce tableau idyllique. Pourtant le jeu n'est pas exempt de défauts, à commencer par la paradoxale banalité de certaines phases. En effet, si Drawn to Life est très original sous certains aspects, les passages de RPG manquent un peu d'intérêt. Parfois ils se résument à aller voir les personnages demandés (ce qui oblige à retenir les noms, certes), à balayer des zones de ténèbres au stylet et à suivre le train de vie du village renaissant.Les phases de plate-forme, elles, s'en sortent grâce à l'apport récurrent de nouveaux éléments qui viennent relancer l'intérêt. Les maps sont grandes et il faut les fouiller complètement pour retrouver les Raposas et les pages du Livre, ce qui pourrait devenir rébarbatif et répétitif s'il n'y avait pas ce petit plus. En outre, le placement de la caméra n'est pas idéal pour le gameplay, ce qui rend certains passages inutilement difficile : le personnage est placé un peu trop à droite de l'écran, et ce n'est pas l'idéal pour voir venir les ennemis. De même, on peut parfois tomber dans le vide en croyant descendre d'un étage. Cependant, l'originalité et l'ambiance épique des derniers niveaux font oublier tous ces petits tracas.
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