Un spectacle visuel 4 étoiles !
De nouveau c’est une belle claque visuelle, Manticore faisant parfois mieux sur certains niveaux et certaines textures d’astéroïdes, mais on est agréablement surpris de voir tout cela tourner très correctement, avec moins de saccades parfois que Manticore (même si on le ressent un peu dans le feu de certaines actions avec un environnement chargé) y compris en mode nomade (quelques effets de clipping sont à noter quand on avance assez loin dans l'histoire).
Nous ne connaissions pas le jeu de prime abord sur les autres supports, tout au plus avons-nous remarqué un downgrade graphique plus ou moins important par rapport à la version PS4 et PC sur certains effets lumineux, mais cela reste du très bon niveau sur la Switch, d’autant que l’on peut emmener le jeu en extérieur. Bon point également au niveau de la gestion des commandes, Everspace propose quatre possibilités de réglages allant de A à D et si vous jouez comme nous en ce moment au Starlink d’Ubisoft, vous pouvez choisir une combinaison de touches assez similaire à Starlink, pratique quand vous venez de gagner quelques automatismes de jeu.
ZL pour accélérer, ZR et R pour jongler entre les différentes armes, vous pourrez opter pour une vue caméra à la première personnage (intérieur du cockpit) ou une vue à la troisième personne qui magnifiera la vision des décors même si cela s’avère un peu moins pertinent en cours de combat.
Mais pourquoi suis-je en train d’explorer l’univers et me mettre dans un tel guépier ?
ROCKFISH GAMES nous propose un classique jeu d’exploration et de combats mais avec de très nombreux menus et paramètres à gérer car vous allez pouvoir collecter de nombreux objets, récupérer des armes sur les chasseurs abattus (avec leurs avantages et leurs inconvénients), extirper du gaz en faisant feu sur des réservoirs ou des astéroïdes glacés. Un titre bien plus profond que le dernier Manticore auquel nous avons joué et si ce dernier vous a éventuellement laissé un peu sur votre faim, vous pouvez alors foncer sur Everspace. Cependant, un détail doit être signalé tout de suite : il va falloir s’accrocher car au départ votre vaisseau est plus que faiblard, avec des armes pas franchement top et surtout peu de matériel pour réparer vos parties qui vont aisément s’endommager lors des premiers dogfigths. Bref, vous allez mourir un bon paquet de fois surtout dans les débuts.
Mais c’est le principe du Rogue-like, vous allez pouvoir repartir à l’assaut avec l’expérience cumulée mais surtout avec tout le butin et certaines armes captées avant de vous faire abattre pour une nouvelle tentative un poil mieux préparé. Plus vous mourrez en tenant le plus longtemps possible et plus vous recommencez en meilleur position et avec un vaisseau que vous allez pouvoir upgrader plus rapidement. Si le principe du rogue-like n’a pas toujours trouvé grâce à nos yeux sur certains titres de stratégies, il faut reconnaître qu’il est plutôt bien géré au niveau d’Everspace et est promesse de longues heures de gameplay.
L’histoire au départ est relativement succincte. On se retrouve dans la peau d’un pilote qui ne se souvient plus grand-chose de lui, une amnésie suite à un traumatisme où il n’entrevoit que quelques flashbacks. Une dispute dans une base spatiale, une injection, une évasion. Heureusement, il a conservé ses facultés de pilotage (les vôtres) et peut compter sur l’aide d’une Intelligence artificielle Hive pour lui apporter quelques explications sur le contexte actuel, parfois avec quelques pointes d'humour.
Le texte peut s'afficher en français, les voix en revanche restent en anglais. En fil rouge durant le jeu, votre progression dans le quadrant spatial vous permettra en dépassant certains caps de retrouver de nouveaux souvenirs. Tout ceci passe par le biais de quelques images non animées et non de véritables cinématiques, dommage que ce volet du jeu soit un peu austère au regard des efforts pour créer visuellement un décor de rêve autour de nous.
L’univers du jeu est découpé par secteurs à explorer pour collecter de quoi augmenter votre arbre de compétence et ainsi améliorer votre vaisseau, au départ un simple intercepteur colonial, un véhicule équilibré sans grosse faiblesse mais sans point fort également. Vous n’en aurez pas qu’un seul mais trois autres possibles au cours de l’aventure, allant de l'éclaireur léger au lourd vaisseau de combat en passant par la magnifique sentinelle, la progression s’avère cependant assez lente car elle est coûteuse.
Et vous rencontrerez sur votre chemin de nombreux pirates, une race alien nommée Okkar et la multinationale G&B qui exploite les ressources de la galaxie. C’est à peu près tout au niveau des rencontres hormis les quelques êtres qui accepteront de commercer avec vous ou de vous payer contre une action à réaliser pour eux, ce qui limite le type de vaisseaux rencontrés, générant une légère répétitivité au niveau de l’action. Chaque secteur vous donnera des ressources à récupérer puis vous passerez une porte de saut vous donnant accès à un nouveau secteur jusqu’à compléter l’ensemble des secteurs accessibles et atteindre un portail ouvrant sur une nouvelle série de secteurs.
Bienvenue à une exploration potentiellement sans fin d’autant que le contenu de chaque secteur peut être généré aléatoirement, avec de bonnes surprises comme de très mauvaises sous la forme d’un système avec des orages magnétiques et des trous noirs.
Fixe ta jauge !
Pour pouvoir avancer dans l’espace, il va falloir du carburant que vous allez consommer régulièrement au cours de votre exploration. Soyez donc attentif à ne pas trop forcer sur la post- combustion si vous ne voulez pas tomber en panne ou être à la merci des tirs ennemis. Abattez vos adversaires, récupérez de nouveaux modules d’arme ou de défense, des plans, des éléments de personnalisation de votre vaisseau, de l’or, du gaz, de quoi glaner quelques bonus sympathiques que vous conserverez après votre mort.
Autre élément important à tenir compte, la gestion de votre bouclier pour vous protéger des attaques à 360° de l’ennemi, en particulier vos moteurs durant les premiers combats. En cas de dégâts, il faudra effectuer des réparations si vous en possédez les ressources nécessaires (fatales à notre niveau pour le moteur) et des nanobots.
Soyez stratégique dans le choix de vos armes
Chaque type d’arme a ses caractéristiques propres, certaines sont performantes pour endommager les parois des vaisseaux ennemis (gatling ou missile), d’autres permettront de détruire leur bouclier protecteur (rayons lasers ou canon électrique). Cela nécessite un petit entraînement pour gérer l’alternance des armes et frapper tout en se déplaçant. Vous échouerez et vous recommencerez jusqu’à passer la mission. C’est un peu la limite du jeu, il faut accepter cette dimension rogue-like et rester patient. Si c’est le cas, vous êtes partis pour des dizaines d’heures de jeu.
Après une petite période d’adaptation nécessaire au démarrage où vous vous sentez un peu perdu, les combats deviennent assez prenant, le tout baigné dans un environnement graphique de qualité, particulièrement superbe lorsqu’on se trouve à proximité d’une géante gazeuse et ses anneaux. Il manque en revanche au niveau scénario quelque chose d’un peu plus motivant qui nous donnerait des décharges d’adrénaline au cours des Gunfights.
Si Everspace est à notre sens plus réussi que Manticore, mieux géré que No Man’s Sky et plus dynamique que FTL, on aimerait bien retrouver un souffle d’aventure à la Wing Commander ou un Xwing Versus Tie-Fighter, des chefs d’œuvre ludiques du passé qu’il serait bon de revisiter car ils gardent un niveau qualitatif que de nombreux titres d’aujourd’hui n’approchent pas. Everspace réussit un compromis de bon niveau cependant. Un titre riche, chronophage, sur lequel vous pourrez revenir pendant des mois même si au bout d’une vingtaine d’heures, vous ressentirez le besoin de faire une pause pour vous y replonger plus tard.
Dans ce menu, vous pouvez consulter les différents vaisseaux accessibles (pour débloquer un autre, il faut au moins 10 000 $), votre équipement et capacités, les statistiques avec la réalisation de divers défis. Le codex vous permet de vous replonger dans vos souvenirs ou de service de mini-encyclopédie sur l'univers du jeu. Vous ne saurez rien réellement en avance, tout se débloquera au fur et à mesure de vos choix et de vos avancés.
Everspace vous imposera de prendre votre temps pour glaner le nécessaire à la suite de votre aventure. On récolte, on combat, on récupère des crédits, on augmente au choix la vitesse de son vaisseau, le nombre de slots d’armes, les options sont nombreuses ce qui en fait la principale réussite du jeu. Un bémol néanmoins, le tarif du jeu à 39,99 € risque de faire tiquer pour un jeu dématérialisé. Mais au regard de sa richesse interne, cela reste correcte, même s’il prendra nettement plus d’intérêt pour la plupart des joueurs lorsque cette version Switch connaîtra des baisses de prix similaire à ce que l’on peut voir aussi sur les autres plateformes. On a peut-être tendance à s’y habituer, mais il faut rester conscient que voir un jeu de cette catégorie tourner aussi bien en mode nomade sur la Switch est l’apanage d’un très bon niveau d’optimisation.
Cet article vous a intéressé ? Vous souhaitez réagir, engager une discussion ? Ecrivez simplement un commentaire.
Je trouve qu'il manque une option dans la personnalisation des commandes, c'est de pouvoir mettre la commande du lacet séparée du tanguage et roulis. On est obligé de choisir entre roulis et lacet, c'est un peu pénible.
Ou alors il faut choisir le roulis auto mais je trouve ça moins immersif et contraignant.