Resté pendant longtemps une énigme, Final Fantasy 3 est pourtant l’un des épisodes les plus importants dans le développement de la série : ce fut le premier à incorporer un système de jobs modifiables en cours de route (repris dans Final Fantasy V, et Tactics par exemple), et il créa nombre de symboles et de thèmes qui sont aujourd’hui presque synonymes avec Final Fantasy. Les Moogles, les invocations, les Dragoon, et les Dark Knights, par exemples, doivent tous leur existence à FF3. Square-Enix nous propose donc de (re)découvrir ce titre en utilisant toutes les capacités de la Nintendo DS.
La déesse des graphismes.
Exit donc les graphismes 8 bits en 4 couleurs, FF3 DS exploite pleinement le potentiel de la portable pour nous offrir un monde entièrement en 3d, superbement réalisé. Surtout, les graphismes réussissent à être modernes sans pour autant nuire à l’ambiance simple de l’original : les persos en SD sont adorables avec leurs petits costumes de jobs, et chaque endroit est une reproduction fidèle (mais bien plus agréable à l’œil) de la version NES. Les combats rappellent ceux des jeux PS1, avec des mouvements de caméras et des effets assez étonnants pour de la DS.Néanmoins, on sent que la petite console est à ses limites. La framerate a souvent des petits sauts assez dérangeants, et certaines actions lors des combats sont bâclées : par exemple, quand un ennemi meurt, il n’a aucune animation spéciale et disparaît comme si de rien n’était. Aussi, les persos frappent dans le vide pour attaquer, au lieu d’aller vers les ennemis comme dans les titres plus récents de la série.
Grande déception aussi au niveau de l’utilisation des 2 écrans de la DS : elle est quasi nulle, et l’écran du haut ne sert qu’a montrer la carte du monde. Pendant les donjons et les combats, il est éteint. Même pas d’artwork, ni d’informations, rien. On dira que c’est pour que les processeurs se concentrent sur l’écran du bas, mais ce satané sentiment de bâclé refait quand même surface…
Niveau audio, FF3 est classique mais efficace. Tous les thèmes de la version originale sont présents et réorchestrés. Il n’y a pas d’ajouts, par contre et certains plages sont un peu trop répétées dans l’aventure (je pense notamment à celle que l’on entend dès que l’on entre dans un village qui a un problème), mais c’est parce que Square Enix a voulu être très fidèle au jeu originel.
Trouve-toi un job !
Que ceux qui s’attendent à un jeu au scénario épique et avec des cinématiques prennent garde : FF3 est un jeu d’une autre époque, où le scénario n’est qu’une excuse pour balader les héros de quête en quête. Il y a des cinémas, mais elles sont brèves, et l’histoire ne sort jamais des clichés habituels où les 4 héros élus vont sauver le monde de l’obscurité.Certes, la version DS essaye d’ajouter un peu de profondeur au tout en donnant des noms et des personnalités aux 4 protagonistes (qui étaient identiques sur NES), et en les faisant se rejoindre au cours de la première heure de jeu (au lieu de les avoir ensembles dès le début). Mais cela est très léger, et ne change finalement pas grand chose.
Plutôt que le scénario, ce sont les combats et le système de jeu qui sont les principaux attraits de Final Fantasy 3. Comme mentionné plus haut, il introduit un système de jobs assez intriguant : au début du jeu, les héros ont tous les mêmes capacités, qui sont assez médiocres. Mais après peu de temps, il est possible de leur attribuer un job parmi les archétypes de la série : Voleur, Guerrier, Mage Blanc etc…
Mais contrairement à FF1, par exemple, où les jobs sont fixés à vie, il ici est possible d’en changer en tout temps ! La seule pénalité est une baisse de stats temporaire, pour empêcher les petits malins de faire un Mage Blanc temporaire pour soigner l’équipe en plein donjon (boo !). Au fil de l’aventure, on gagne des nouveaux jobs, qui vont des puissants Chevaliers et Dragoon jusqu’aux ultimes Ninjas et Sages, en passant par des classes plus exotiques comme les Bardes et les Geomanciens.
Ce système apporte beaucoup de variété et de customisation à FF3, car il est littéralement possible de se créer l’équipe qu’on veut, en expérimentant avec les différents jobs sans souci de « ruiner » ses personnages.
Par contre, il faut avouer que le système n’est pas vraiment complexe : on gagne des points de stats quand on garde un job longtemps, mais on n’obtient jamais de nouvelles habilités passives ou actives. De même, il n’est pas possible de métisser les jobs comme dans FFV. Bon, on ne peut pas en vouloir à FF3 de ne pas tout avoir fait dès le début, mais pour un jeu DS sorti en 2006 c’est vrai que ça peut paraître un peu léger.
Un peu vieux jeu, NES pas ?
Et c’est là qu’on touche le plus grand problème, ou la plus grande qualité, de FF3 DS : il est entièrement fidèle à la version originale. A part proposer le jeu au stylet, ajouter un boss secret, rééquilibrer les jobs pour les mettre sur un pied d’égalité et proposer un mode wifi, ce remake n’apporte absolument rien de neuf. Et faire un jeu difficile, avec peu de scénario et des tonnes de combats aléatoires ne sera pas du goût de tout le monde. Maintenant, ce n’est pas une vraie critique car c’est une simple question d’opinion, et à mon avis Square-Enix a bien fait de préserver le jeu tel qu’il est : il a un certain charme, une certaine simplicité qui aurait été perdue en modernisant le tout.Le seul élément qui aurait mérité d’être changé concerne le système de sauvegarde, qui ne permet que de sauver sur la carte du monde. Portable oblige, on a le droit à une sauvegarde temporaire en tout temps, mais cela n’aide pas trop quand on perd 1h de jeu face à un boss récalcitrant.
Quant au mode wifi susmentionné, il ne permet guère que d’envoyer des messages à d’autres joueurs, car tout le monde sait que c’est beaucoup plus facile de donner son code ami à quelqu’un, recevoir celui du correspondant, d’allumer sa DS, d’envoyer un message et d’attendre que l’autre allume sa DS que de simplement envoyer un mail. C’est néanmoins le seul moyen de débloquer les secrets que Square-Enix a rajoutés à cette version. Bof…
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