LE SEIGNEUR DES ANNEAUX…BIS
A moins de tout juste revenir d’un séjour de plusieurs années sur la planète Mars, tout joueur averti connaît désormais plus ou moins avec exactitude l’histoire du seigneur des anneaux. De 3 grands livres sont nés 3 grands films, dont Electronic Arts s’est empressé de récupérer les droits d’adaptation vidéoludique. On pouvait donc s’attendre, RPG oblige, à une histoire allégrement calqué sur le film nous faisant incarner nos héros favoris.Et bien première surprise, les personnages que vous allez incarner dans le tiers age sont d’illustres inconnus, évoluant dans un scénario tournant autour de l’univers du film. Mais ou sont donc passés les héros de la trilogie de Tolkien me direz vous ? La communauté de l’anneau existe bien, mais ses aventures ne nous sont narrés que via de petites cinématiques tout droit tirées des films et qui, par leur fréquence d’apparition plus qu’envahissante, va vite vous faire perdre patience. Nous y reviendrons plus loin.
Les développeurs ont donc sciemment décidé que nous n’incarnerons pas Gandalf, Legolas, Aragorn et consorts. Mais bizarrement les personnages que vous allez diriger ressemble étrangement aux personnages principaux de l’œuvre de Tolkien : au nombre de six, vous découvrirez ainsi Berethor du Gondor, Idrial (elfe de la Lothlorien), Hadhod le nain, Morwen, Eaoden du Riddermark et Elegost le dunedain. La terre du milieu n’étant quant à elle pas interchangeable, les environnements principaux des 3 films ont été conservé : nos différents héros traverseront donc l’inquiétante citadelle de la Moria, parcourront les champs de Pelenor, le gouffre de Helm…aucune mauvaise surprise à ce niveau la pour les connaisseurs de l’univers de Tolkien.
Mais revenons à l’histoire : celle-ci n’est en effet qu’un prétexte pour nous narrer les exploits de la communauté de l’anneau. Ayant pris le parti de nous faire incarner des « seconds rôles », Electronic Arts aurait sans doute dû pousser la logique jusqu’au bout et nous proposer une histoire propre à ceux-ci. Malheureusement ce n’est pas le cas ici et chaque minime progression n’est qu’un prétexte pour nous faire visionner une des 109 ( !) cinématiques narrant les aventures des vrais héros de Tolkien. Ces scènes, baptisées « conte épique de la terre du milieu », sont très vite lassantes et hachent considérablement la progression de nos héros et le rythme du jeu en général…
UN RPG VOUS DITES ?
Quand vous ne regarderez pas de cinématiques, le jeu vous proposera de rencontrer un bestiaire fidèle à l’œuvre de Tolkien : même si ceux-ci sont peu variés, pouvoir casser de l’orc, du gobelin, ou bien le Balrog himself a quelques chose d’assez jubilatoire. Mais venons en au système de combat. Celui-ci est on ne peut plus classique : au tour par tour, vous rencontrerez aléatoirement vos ennemis tout au long des chemins de la terre du milieu. Un œil de Sauron est censé apparaître pour vous avertir lorsque vous pénétrez dans une zone ou les combats sont plus fréquents. Bizarrement, dans certaines de ces zones vous ne rencontrerez pas plus d’ennemis qu’ailleurs, voire parfois pas du tout ! Au niveau des possibilités tactiques lors des combats, le Tiers Age s’inspire largement des classiques du genre : attaque classique ou spéciale, utilisation d’objet, fuite…les principales possibilités de combat de RPG sont ici présentes. A noter la possibilité de remplacer un héros par un autre en plein combat, très appréciable notamment lorsque l’un de vos héros ne convient pas forcément à la bataille qui s’engage…chaque combat vous rapportera des points d’expérience vous permettant de passer un niveau supplémentaire. A chaque changement de niveau, un certain nombre de points seront à répartir entre les différentes caractéristiques de vos héros : force, vitesse, dextérité, magie…Pour ce faire l’utilisation des menus est très simple et intuitif, mais, et c’est bien la le défaut majeur de Tiers age, on y revient beaucoup trop souvent ! Les héros progressent beaucoup trop vite et vous serez constamment en train de répartir des points de compétence, de changer d’équipement ou bien de paramétrer la nouvelle attaque spéciale à acquérir.
En outre, les objets et équipements sont répartis dans des coffres placés tout au long de la route, sans qu’aucune recherche ne soit nécessaire. A ce propos, le parcours est d’une linéarité à pleurer (la majorité du temps une seule route sera possible), et ne vous attendez pas à visiter quelque village que ce soit, il n’y en a aucun ! Le seigneur des anneaux Tiers Age est donc un jeu très dirigiste, ce qui est quand même bien désolant pour un soft se prétendant du monde du RPG.
Avec tous ces points négatifs, sans doute devez vous vous dire que ce Tiers Age est bien peu digne d’intérêt. Ne soyons pas si défaitiste, car tout n’est pas à jeter loin s’en faut : d’abord le jeu est très accessible (beaucoup trop diront les puristes du RPG) : les menus sont très facilement manipulables et si on n’avait pas à s’y rendre aussi souvent, ce serait un véritable régal que de paramétrer ses personnages.
Ensuite, l’ambiance générale est excellente. Pour peu que vous soyez fans de la B.O des films, la musique vous emportera. Le doublage en français n’est lui aussi pas en reste et vous plongera dans l’ambiance des 3 films.
La réalisation est elle aussi plus que correcte : si les graphismes manquent quelque peu de finesse, ils restent de bonne facture et variés dans l’ensemble. A noter les excellents mouvements de caméra lors des combats, qui dynamisent efficacement ceux-ci. Comme je vous le précisais plus haut, les menus sont agréables et très intuitifs : on passe rapidement d’un personnage à l’autre. Nul doute que cette interface aurait fait mouche dans d’autres circonstances…
Quant à la durée de vie, elle est plus que moyenne et bien inférieure aux standards du genre. A noter la possibilité de débloquer un mode maléfique, vous permettant d’incarner les sbires de Sauron. Sympathique de prime abord, ce mode est vite lassant et ne vient rallonger qu’artificiellement la durée de vie globale.
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