Toutes les limaces de métal sur un seul CD
L'ambition de Metal Slug Anthology est de regrouper tous les épisodes parus à ce jour. Le contrat est presque rempli, puisqu'en dehors des quelques épisodes portables parus notamment sur Neo Geo Pocket et sur Game Boy advance, et de Metal Slug 3D, on retrouve 7 épisodes sur le CD: Metal Slug 1 à 6, et Metal Slug X, une sorte de remake du 2ème épisode avec de nouveaux sons et de nouveaux ennemis.Mais force est de reconnaître que les concepteurs de cette compilation se sont montrés paresseux, puisque les jeux sont restitués tels quels, bruts de décoffrage, et que les bonus sont bien maigres : quelques artworks peuvent être débloqués, de même que des sound test, et une bien triste interview des concepteurs sous forme de texte et qui plus est non traduite!
C'est donc le catalogue complet de la série que vous retrouverez, mais rien de plus! Dommage… Pire encore, une seule sauvegarde par épisode est proposée ! Incompréhensible.
Côté maniabilité, la Wiimote pouvait laisser craindre le pire... à juste titre. La détection de mouvement, quoique proposée parmi un nombre faramineux de maniabilités différentes, est injouable et ne rend pas justice au titre. Tout joueur normalement constitué devrait rapidement se contenter de tenir la Wiimote à l'horizontale, 1 et 2 servant à sauter et tirer, et agiter la manette permettant de jeter des grenades. On a parfois du mal à en lancer au coeur de l'action, mais cette configuration est la moins mauvaise de celles proposées.
On reste plus qu'étonné et déçu par l'absence de compatibilité avec le classic controller qui paraissait pourtant tout indiqué pour ce type de jeu! Heureusement il est possible d'utiliser nos bonnes vieilles manettes GameCube, c'est toujours ça !
Mission 1 Starts
Passons rapidement sur ce regret pour exposer le principe du jeu à ceux qui ont commis la faute de goût de ne jamais s'y essayer: A l'instar d'un Probotector par exemple, vous dirigez donc votre soldat suivant un scrolling 2 dimensions, en tirant en gros sur tout ce qui bouge (ou pas) et passe à proximité : soldats ennemis bien sur, tank, avions, grenadiers, bunker, camions, zombies, extra-terrestres, et... boss monstrueux ! Ces boss toujours impressionnants ont participé à la réputation de la série et épuiseront toujours quelques-uns de vos crédits avant de rendre l'âme.Vos armes, vous les trouverez en route, sur les cadavres de vos ennemis, ou en libérant des otages alliés. Celles-ci ne sont pas des plus variées mais vous seront toujours d'une aide précieuse. A noter qu'il n'est pas possible de tirer en diagonale: uniquement verticalement ou horizontalement, et tirer vers le bas vous demandera de sauter pour ce faire.
L'arme secondaire que vous aurez toujours sur vous, ce sont les grenades. Diablement efficaces mais en nombre limité (10 à chaque nouvelle vie).
Vous pourrez également occasionnellement emprunter des véhicules terrestres, maritimes ou aériens, qui vous offriront outre une puissance de feu accrue, une carapace de métal fort appréciable, vous permettant ainsi de résister à plus d'une balle.
La variété des situations est à ajouter au crédit des Metal Slug: Vous combattrez dans les montagnes, sous les mers, dans la jungle, à dos de châmeau, à moto, dans des temples égyptiens, sur des sous-marins… etc. On n'a pas le temps de s'ennuyer, et même si le principe du jeu ne varie pas d'un iota au cours de ces aventures, on a rarement l'impression de revivre les même scènes (exceptés dans les derniers Metal Slug, voir plus loin).
Une difficulté d'un autre temps
Oui, car l'erreur ne pardonne pas dans Metal Slug, si vous n'êtes pas à l'abri, une balle, c'est une vie de perdue. Et 3 vies, c'est un crédit. Et si je vous dis que le mode normal, c'est 19 crédits pour en moyenne 5 niveaux + le boss de fin, vous commencerez à subodorer que le jeu est difficile... Et vous serez encore loin de la réalité, puisque celui-ci est à s'arracher les cheveux ! Lors des premières parties, on atteint parfois tout juste le 3ème niveau. Rien à voir avec les jeux d'aujourd'hui qui sous couvert d'attirer le grand public sont souvent de plus en plus faciles à terminer.Atteindre la fin d'un épisode de Metal Slug requiert la plus grande dextérité, et une concentration qui contraste avec l'humour omniprésent de la série: Difficile de garder son sérieux et son calme quand les soldats adverses s'esclaffent en vous voyant mourir, quand ceux-ci pompent l'eau d'un bâteau en train de couler, ou quand vous devez chevaucher un âne équipé d'un lance-missiles ! Cet humour fait souvent mouche, et contribue à la forte personnalité et originalité qui se dégage de la saga. Les références à certaines oeuvres du 7ème art sont nombreuses.
Du moins dans les premiers épisodes. Car de l'avis même des inconditionnels, les derniers épisodes ne sont plus aussi réussis que leurs illustres aînés. Les deux derniers épisodes en particulier ne font pas preuve de la même imagination que les autres dans les situations vécues: ils se contentent hélas de reproposer certaines idées déjà exploitées sous une forme à peine différente. On constate donc un certain essoufflement de la série sur la fin.
En ce qui concerne la durée de vie, chaque épisode comprend en général 5 niveaux et peut se finir en 1 heure à peine. Ca paraît très court, mais y parvenir vous nécessitera pas mal d'entraînement, et Metal Slug est un jeu à High Scores et bénéficie en cela d'une bonne rejouabilité. Et l'objectif ultime sera bien sur de finir chaque jeu en un minimum de crédits. Si vous n'avez pas peur du challenge, vous devriez donc y trouver votre compte.
Ceux qui n'aiment pas perdre ou préférent les jeux plus aisés devront passer leur chemin, car même si un mode avec crédits illimités est proposé, celui-ci n'est guère intéressant.
Là où le jeu trouve un intérêt renouvelé, c'est à travers le mode coopératif qui vous permettra de vous prêter main forte...ou de perdre des vies deux fois plus rapidement ! On s'amuse en tout cas beaucoup même si l'action en est parfois plus confuse.
On n’a pas encore évoqué la réalisation : Metal Slug a été dessiné à la main, et cela se sent. Bien que le 1er opus date de 1996, il a relativement bien vieilli. Pas d'effets spéciaux bluffant en 3D à attendre bien sûr, mais des graphismes propres, fourmillant de détails amusants, et rendant le tout très vivant, assez proche d'un dessin animé. On ne remarque d'ailleurs pas de vraie progression des graphismes du 1er au dernier épisode. La réalisation sonore est quant à elle assez quelconque, quelques thèmes musicaux tirant toutefois leur épingle du jeu.
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