Bienvenue à Portia
Vous arrivez à Portia, un village portuaire construit autour de ruines, où vous reprenez l’ancien atelier délabré de votre père. C’est le responsable de la Guilde des constructeurs qui vous accueille. À peine êtes-vous descendu de bateau qu’il vous montre votre nouveau chez vous et vous explique le fonctionnement de la Guilde.
Après quelques missions simples pour vous familiariser avec la mécanique de construction, comme construire ses outils de base et un four, vous aurez le droit de déclarer la création de votre atelier auprès du maire. Portia fait partie de ces cités qui ont été fondées sur les ruines de l’Ancien monde, lequel était étrangement semblable au nôtre, à en croire les « reliques » que vous trouverez dans la terre et devrez réassembler. L’Ancien Monde a laissé place à une nouvelle société composée de cités libres, grâce à un dénommé Peach qui a donné son nom à la place principale. Il existe un désaccord entre l’Eglise qui vous demande de leur remettre les reliques pour les détruire, et le laboratoire de recherche qui veut les étudier pour les réutiliser.
Les reliques vous serviront pour décorer votre maison, alimenter le musée et construire des objets. Ce faisant, vous pourrez améliorer votre maison, si vous en avez les moyens financiers et matériels. À force de travailler, de rencontrer des gens et de remplir des commandes, vous gagnerez des points d’expériences et monterez en niveau, ce qui vous permettra d’aquérir de nouvelles compétences qui vous rendront plus efficace.
Le jeu se déroule selon des phases de jour et de nuit et comporte un calendrier. Chaque semaine, des événements différents viennent animer la ville de Portia, comme un tournoi de pêche ou de boxe. Libre à vous d’y participer ou de travailler à vos commandes. Aussi, chaque mois, la compétition entre les ateliers se met à jour, selon les points gagnés pendant le mois passé grâce aux commandes honorées.
Du travail, encore du travail
Autant vous dire que les journées sont bien remplies ! Votre vie à Portia se résume en trois phases : la récolte de matériaux, l’artisanat et les relations sociales.
Pour pouvoir honorer les commandes, il va vous falloir un bon paquet de matériaux. Du bois, du bois dur, de la pierre, du cuivre, etc. autant de ressources que vous trouverez soit dans la nature : autant dire que vous allez déforester la moitié de Portia pour faire tourner vos fourneaux et exterminer les lamas qui gambadent pour avoir du cuir et de la fourrure…
Quant au minerai, c’est dans les ruines abandonnées que vous en trouverez en masse. Moyennant un forfait hebdomadaire (on n’a rien sans rien…), vous pourrez entrer dans ces zones de minage où vous pouvez creuser des tunnels à votre guise. De plus, on vous prêtera même un détecteur pour voir les fragments de reliques à travers les murs et d’un jet-pack pour remonter par les boyaux de la terre. Plusieurs types de ruines sont disponibles, et certaines ne sont accessibles qu’après un certain nombre d’heures, et des ennemis vous y attendent, voire des boss. À vous de vous préparer en conséquence.
Une fois que vous aurez obtenu les matériaux nécessaires, au boulot ! À partir des commandes que vous choisirez sur le tableau de la Guilde, ou que vous adresseront directement les personnages, vous devrez construire un certain nombre de choses. Certains vous demanderont juste quelques plaques de métal, tandis que d’autres, comme la ville, voudra mettre en place tout un système de transport en commun ! À vous de faire les véhicules et les arrêts, dont vous pourrez bénéficier pour gagner du temps de chez vous jusqu’aux ruines.
L’histoire principale peut se résumer en une série de commandes qui ne comportent pas de limite dans le temps, vous permettant d’accéder à de nouvelles zones. Pour débloquer de nouveaux schémas et construire de nouvelles choses, il faudra améliorer votre établi et votre table d’assemblage, ainsi que confier des disques de données (trouvés dans les ruines) au centre de recherche. Enfin, l’agriculture vous permet de faire pousser différentes plantes ; comptez sur votre voisine pour vous montrer comment faire.
Et toutes ces commandes vous rapprocheront des habitants de Portia. Et ils sont nombreux : des commerçants, d’autres constructeurs comme vous, des enfants, des chercheurs… Plus vous parlez à ces personnages, plus vous honorez leurs commandes, plus vous leur faites de cadeaux, plus votre relation avec eux s’améliorera. Un certain nombre d’entre eux ou elles pourront même se marier avec vous ! Et le mariage avec deux personnes du même sexe est possible, ce qui est appréciable. En plus de satisfaire vos envies de romance numérique, cette relation conjugale vous permettra d’améliorer le rendement de votre atelier, en assignant des tâches à votre conjoint(e).
Le tout se déroule pendant des phases de jour et de nuit, avec un emploi du temps qu’il va falloir gérer : pendant qu’on part à la recherche de ressources, il vaut mieux lancer quelques productions pour faire avancer les commandes en cours, parce que certaines prennent du temps et vous demanderont de vous constituer un arsenal de machines conséquent.
Attention à ne pas tomber d’épuisement ! la barre de « fortitude » vous limite dans vos actions, et c’est en vous reposant sur un banc, en mangeant quelque chose ou en allant vous coucher que vous pourrez la re-remplir. Différents objets que vous construirez ou réassemblerez au centre de recherche vous donneront des bonus (force, vie, fortitude) lorsque vous les mettrez dans votre maison. Ainsi, la déco est un véritable atout même si en pratique, on peut faire n’importe quoi car les effets sont cumulables.
Une exécution laborieuse
Le jeu a été développé en utilisant le moteur Unity, qui est supporté par la Switch. Et globalement, le jeu est beau : la ville de Portia est agréable à parcourir, toute en hauteur ce qui vous permet de profiter d’un décor dépaysant. Les éclairages du jour et de la nuit sont dynamiques et l’heure de la journée donnera aux environnements une teinte différente. Le chara-design n’est pas toujours inspiré, mais a le mérite d’être varié et de laisser un choix conséquent aux joueurs.
Le jeu est disponible aussi sur PC et sur les consoles concurrentes, mais les limitations techniques de la Switch pas si importantes par rapport aux autres versions : il manque quelques herbes et quelques animations, mais rien qui retire au charme du village. On remarque une tessellation assez drue, notamment quand on s’approche des nombreuses machines de notre atelier, mais rien de choquant. Le framerate n’est pas fixe, mais les baisses ne viennent pas gêner les 30 FPS habituels.
En revanche, ce sont les temps de chargement qui posent problème. Il faut s’armer de patience pour commencer ou charger une partie : depuis le menu de la Switch jusqu’à arriver dans son lit (car on sauvegarde en dormant), j’ai compté 4 minutes et 43 secondes… C’est long, d’autant plus que l’écran de chargement se fige, ce qui fait qu’on a l’impression que le jeu a freezé. Et ce n’est pas le seul moment où on devra attendre. Dès qu’on entre dans une zone comme une ruine, un temps de chargement. Quand on entre dans une maison, un autre temps de chargement. Et même quand vous restez dans la même zone, le jeu se fige lorsque vous récoltez certaines ressources, en coupant un arbre, en minant un rocher, ce qui casse un peu la fluidité du jeu.
Idem en pleine construction : quand on ouvre un coffre, une machine ou l’inventaire, il faut attendre quelques secondes que le contenu se charge ; ou quand on passe d’un onglet du menu à l’autre, idem ! Quand on tourne les pages du manuel pour trouver un schéma, il faut attendre autant… Autant de lenteurs qui rendront pénibles les tâches routinières et parfois répétitives qu’un sandbox tel que celui-ci requiert.
À cela s’ajoute une certaine pauvreté sonore : deux musiques différentes chaque mois (plus celles dans les bâtiments et dans les ruines), aucun bruitage, si ce n’est la fontaine centrale et les coups de hache, pioche et épée. Pas même nos bruits de pas ! Parfois, le jeu est totalement silencieux, ce qui n’aide pas pour l’immersion. Tout se passe comme si le jeu n’était pas fini, et pour cause !
Un jeu en chantier
Difficile de se faire un avis définitif sur le jeu qui n’est pas tout à fait terminé : l’équipe de Pathea Games a déjà indiqué qu’elle travaillait sur des mises à jour qui allaient ajouter du contenu et améliorer les temps de chargement. Une série de bruitages doit encore être ajoutée pour rendre le jeu plus vivant.
Ceux qui cherchent un passe-temps et qui ont peur de ne pas avoir assez de contenu peuvent être cela dit rassurés. Chaque commande en chasse une autre, et les commandes principales vous assurent une progression constante dans les possibilités offertes par les nouvelles constructions. De plus, les mises à jour annoncées continueront d’ajouter de nouvelles choses à faire, des fins différentes et de nouvelles constructions.
On ne boudera donc pas notre plaisir. D’autant que le jeu comporte des idées brillantes, comme la gestion des coffres, qui peut vite devenir chaotique dans un jeu de ce genre. Ici, deux idées sont les bienvenues : tous les coffres sont accessibles à partir de n’importe lequel grâce à un système d’onglet. Et une simple pression longue du stick gauche permet de ranger tous les objets qui sont déjà rangés dans un des coffres, ce qui rend les alternances entre minage et artisanat plus fluides. Par ailleurs, l’artisanat à partir des machines ne requiert pas que vous ayez dans votre inventaire tous les objets requis : il suffit qu’ils soient dans un des coffres. Idem pour ajouter du carburant ou de l’énergie aux machines. Un vrai plus pour un jeu qui demande de passer autant de temps à la construction.
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