Rally Racers, une course de série Z
Un jeu de course qui tente sa chance sur une plateforme dominée par Mario Kart 8, pourquoi pas si le produit est bon. Mais après de nombreuses parties, il faut bien le reconnaître, quelque chose cloche : le jeu n’est pas fun pour deux sous.
TestUne envie de jouer qui vous rappelle le jeu RTL « Stop ou encore »
Rally Racers est un jeu développé par System 3 software et édité par West Coast Games Ltd, et accessoirement portage d’un jeu mobile. Proposant un univers cartoon avec notamment des animaux semblant tout droit sorti de l’imagination de Nick Park, avec un bon plagiat de Shaun le mouton, ce titre sensé être familiale vous propose d’aligner les courses dans sept mondes avec trois objectifs : être parmi les trois premiers sur la ligne d’arrivée, récolter un stock d’orange sur la route suivant un nombre défini au départ, et accumuler un nombre de points bien précis en effectuant diverses cascades (looping etc…).Une pointe d’agacement naît en revanche très vite, si l’un des objectifs n’est pas rempli, il faut recommencer la course, vous ne pouvez pas poursuivre. Pas de problème, vous pouvez recommencer votre course autant de fois que vous voulez pour vous concentrer uniquement sur un des objectifs manquants : les figures pour avoir le nombre de points requis, la collecte de fruits, ou la position de course, jusqu’à obtenir les trois sésames.
Ce gameplay étrange casse le rythme de la partie et fait que l’on se lasse très vite de l’opposition dans la course avec les autres véhicules, puisque vous allez vous occuper d’une tâche bien précise à la fois. Pourquoi ne pas tout faire en une course ? Eh bien votre véhicule de départ est clairement un veau, et rester dans les trois premiers avec un bon stock d’oranges et 2000 points minimum en figures imposées est tout sauf simple. Avouons que faire une course pour récolter 5000 points de figures en se moquant d’arriver dernier, uniquement pour décrocher une récompense, ce n’est pas très fun pour un jeu de course. A ce stade, on a déjà envie de voter « stop ».
Indépendamment de la réalisation des figures, regardons si la partie course pour être dans les trois premiers est vraiment fun. Comme dans Mario Kart, des objets sur la route vont vous apporter des bonus ou des armes pour lutter contre vos adversaires.
Au niveau des bonus objets, le jerricane rouge améliore vos performances en donnant un peu de turbo, le missile vous place un moteur-fusée sur votre voiture qui apporte effectivement une réel accélération de plusieurs secondes, la bombe temporelle déclenche un nuage violet qui si vous passez dedans vous ralentit pendant plusieurs secondes, le déchet radioactif aspire l’espace et fait permuter la notion d’Est et Ouest, vous mettant dans la confusion et vous faisant perdre de précieuses secondes. En fonction de nos besoins, on va donc tenter de décrocher le précieux bonus envisagé.
Au niveau des armes que vous pouvez collecter, le bouclier est une sorte d’antenne qui vous protégera des attaques de vos adversaires, un canon pour permettra d’envoyer une charge explosive droit devant, le canon à gel enverra une charge glacial sur le véhicule placé devant vous, le laser détruit les armes et vole les boosts du véhicule ciblé, la souffleuse envoie une sorte de tornade devant vous pour balayer vos adversaires. Pourquoi pas, cela donne un aspect stratégique potentiellement intéressant.
Mais en action, on n’a clairement pas l’impression que nos armes aient un réel effet sur nos adversaires. Impactés, ils ralentissent à peine et malgré les boost ou le moteur fusée, on a toutes les difficultés pour les rattraper, alors qu’eux vous balancent sur la route un nuage violet qui vous ralentit violemment, ou vous gèlent dans un bloc de glace qui vous empêche de tourner. Une lutte clairement inégale.
Tout est perdu ? Non grâce à l’argent !
S’il va falloir refaire les courses pour accumuler les points, des diamants, de l’argent, cela va vous permettre d’upgrader votre véhicule (et cela coûte cher), débloquer de nouveaux véhicules ou tout simplement payer votre tranquillité en achetant l’amitié d’un joueur adverse qui entre alors dans votre équipe et qui s’engage alors à ne plus vous gêner dans la course suivante.En clair, on achète la protection des autres, un concept de trahison qui aurait pu être intéressant s’il y avait eu un aspect multijoueur, avec d’autres joueurs pouvant racheter un personnage à un autre. Mais non, rien de cela n’est prévu. Donc au bout d’un moment, quand vous avez acheté votre tranquillité auprès de plusieurs participants, le challenge en prend un coup.
Et le design totalement raté des personnages n’aide pas à s’intéresser à ces derniers, ils sont clairement moches, pas moyen de s’immerger dans l’univers du jeu. On frôle donc le second « stop ».
La botte secrète : l’animal de compagnie
Plus étrange, vous pouvez acheter un animal de compagnie dont la présence dans votre véhicule permettra d’obtenir une meilleure efficacité pour vos bonus. Le mouton Jess par exemple vous protégera un peu plus longtemps en mettant l’antenne sur la tête, Rufus le chien augmente vos points de cascade, Daisy la vache à lait vous donnera plus de pièces par course, Dizzy le canard intelligent vous empêchera d’être désorienté quand vous vous prenez un déchet radioactif, Ginger la tigresse augmente la durée de votre missile, Frosty le pingouin vous empêchera d’être gelé par le canon à gel, Twigg l’éléphant améliore la vitesse hors-piste (à condition de ne pas trop s’écarter) et enfin Ossi la girafe, qui vous apporte un boost plus important.Tous ces animaux sont déblocables via finance et peuvent vous aider contre certaines armes. Un nouvel aspect stratégique intéressant. Mais la présence de ce coéquipier animalier fait clairement ridicule à l’écran quand vous voyez votre voiture de dos et l’animal à l’arrière. Le design de chaque animal n’est même pas agréable, aucune chance pour créer un affect avec les joueurs les plus jeunes. Et les autres plus âgés ? Avec votre jeu sur Switch, ils vont vous regarder avec un air condescendant, qui vous fera bien comprendre qu’ils ont mieux à faire que de tester ce qui ressemble à un gros navet.
Le coup de grâce pour envoyer le jeu dans les cordes
Dans la rubrique gameplay loupé, nous avons la largeur de la piste gérée par le programme. Si parfois la piste vous montre une belle boucle, vous vous dites qu’en coupant en ligne droite, vous allez pouvoir rattraper un peu votre retard. Eh bien non, dès que vous écartez un peu de la piste, vous n’avez que trois secondes avant que le programme vous replace immédiatement au milieu de la piste avec perte de temps. Frustrant, d’autant plus quand c’est un choc avec un autre véhicule qui vous fait dévier de la route. Donc pas de slalom entre les arbres ou de routes secondaires pour gagner un peu de temps, vous devez suivre bêtement la piste prévue et c’est tout.Régulièrement un mini-jeu défi vous est proposé pour casser la monotonie. Le premier est tout simplement une course où vous devez rattraper le plus vite possible votre adversaire vampire en un temps limité. Il lâche des voitures fantômes, et en les heurtant, vous gagnez du temps supplémentaires. A la fin, il suffit de le heurter pour gagner la course. Le hic, c’est que c’est trop facile, aucun challenge.
Les circuits : globalement courts, les circuits ne sont pas extraordinaires visuellement (on est alors très très loin d’un Mario Kart, le jeu Cars 3 est du Salvador Dali par rapport à Rally Racers). Chaque monde vous propose la même course, seules des bifurcations ont lieu de temps en temps au fur et à mesure de votre progression dans le monde. D’où la sensation de monotonie, guère arrangée par votre obligation de collecter des points de cascades.
Dernier aspect, ce jeu ne vous propose que d’y jouer seul ! Pas de multi online ou même la possibilité de jouer à deux en même temps en local via écran partagé. Incroyable, un jeu de course qui ne permet pas d’affronter un autre joueur réel, c’est inconcevable sur un jeu console en 2017.
On rajoute des temps de chargement ultra lents entre les courses et on vient de sonner le stop fatal mettant fin à la partie. Ce n’était clairement pas la peine de nous proposer un jeu de course mobile sur la Switch si ce n’était pas pour adapter un minimum le gameplay aux standards des jeux sur console. D’où notre question de départ : quelle était la cible de ce portage sur la Switch ?
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Tout le reste est pour moi sans saveurs car je pense que ce genre de jeux, pour être crédibles, doit s'inscrire dans un univers populaire aux personnages connus de tous.