Un peu de sabre entre deux tirs
Pour varier les plaisirs, certains FPS proposent des courses de voiture. Red Steel se montre encore une fois original puisque vous aurez des phases de combats de sabre ! Le déroulement typique d'un niveau est très simple. Vous avancez d'un point A à un point B en tirant sur vos ennemis mais il arrive, régulièrement, que vous deviez combattre au sabre. C'est une histoire de respect, ou d'honneur, qui vous oblige à combattre au katana au lieu de simplement tirer une balle en pleine tête. Une fois ce concept admis, il ne vous reste plus qu'à utiliser la Wiimote et le Nunchuk comme deux sabres. Votre katana principal est en fait votre télécommande et vous pouvez gesticuler pour imiter les mouvements d'un combat aux sabres tandis que le Nunchuk permet d'esquiver.Malheureusement vous ne serez pas totalement libre puisque le jeu reconnaît seulement une série de coups et applique celui qui se rapproche le plus de votre mouvement. Alors non, ce n'est clairement pas aussi amusant que prévu. Les phases de sabre, même si originales, sont plutôt frustrantes : au début ridiculement simples, les combats se compliquent rapidement avec des ennemis qui ne vous laissent que très peu de chances. Il faudra maîtriser certains nouveaux enchaînements de coups pour trouver la faille chez vos adversaires et la trouver dans leur jeu. Plus d'une fois ces phases se sont montrées très frustrantes et répétitives. S'il y a bien un point à améliorer, c'est sur cet aspect précis. Pour autant, tout n'est pas à jeter car l'idée de phases différentes des phases de shoot est excellente. Reste que son application est en deçà du reste.
Lorsque vous gagnez un combat au sabre, vous avez deux possibilités : tuer votre ennemi d'un geste de Wiimote ou l'épargner d'un geste de Nunchuk. En faisant cela, vous accumulerez des points de respect qui vous permettront de ralentir le temps lors des phases de FPS en appuyant sur A et en zoomant rapidement. Cette faculté permet de cibler un ou plusieurs ennemis pour les désarmer ou les tuer. Lorsque vous réussissez à soumettre un des chefs (symbolisé avec un petit signe au dessus de la tête), le reste du groupe est censé se livrer avec lui. Il faudra ensuite intimer à chacun de se rendre en faisant un simple geste avec la Wiimote.
Des combats de sabre pour changer
Malheureusement, au final Red Steel n'est pas très long. Dix heures de jeu suffiront à voir le générique de fin. Cela s'explique par le fait que vous ne mourrez que très rarement. D'un côté, il s'agit de 10 heures très intenses, sans aucun répit et c'est finalement triste que vous vous rendez compte que le jeu est fini. Certes, il y a bien la possibilité de rejouer aux niveaux pour améliorer vos stats, et un mode multi-joueurs, mais ce dernier est très décevant. Seulement quatre arènes, peu d'armes différentes, pas de bots (personnages contrôlés par la console) et trois modes de jeu. Sur ce point, Red Steel est très décevant. Pas de online de surcroît, seulement un mode en écran splitté jusqu'à 4. Le rythme des parties multi-joueurs est en plus très lent : les niveaux sont trop vastes et ça manque cruellement de musique. Oubliez vite ce mode, qui vous amusera peut-être une demi-heure et qui n'est pas du tout à la hauteur du mode solo. Espérons qu'un hypothétique Red Steel 2 proposera un véritable mode multi-joueurs.
Faisons les comptes
L'heure du verdict arrive et malgré les pressions de certains magazines à détruire complètement le jeu, il faut plutôt mettre en avant les nombreux aspects positifs : le jeu est tout d'abord très plaisant, très défoulant et très divertissant. C'est avant tout la mission première de ce type de jeu. Ensuite, graphiquement, le jeu tient parfaitement la route même si l'on regrette l'aliasing très prononcé par moments et les bugs. Red Steel est agréable à l'oeil et les environnements japonais accompagnés par une bande sonore exceptionnelle sont très réussis. Soulignons également que le scénario est prenant avec des dialogues et des voix en français. Les cinématiques sont en plus d'un style très particulier, sous forme de bande dessinée avec un mouvement de certains éléments. Original et plutôt réussi !Le point fort du jeu reste encore sa maniabilité. Même si elle n'est pas forcément accessible immédiatement, le plaisir d'utiliser la Wiimote et le Nunchuk est bien réel. Le zoom en appuyant sur A et en tendant le bras, la destruction de certains éléments du décor, le ralentissement du temps, le pointage des ennemis, l'utilisation du Nunchuk pour ouvrir et recharger... tous ces petits trucs font que vous êtes totalement pris dans le jeu. Vous êtes littéralement le personnage du jeu ! Sentiment malheureusement nuancé lors des phases de sabre qui se montrent limitées et répétitives.
Il manque néanmoins un point de comparaison et de suffisamment de recul pour savoir si la maniabilité de Red Steel est la plus efficace possible. Il faudra regarder de près l'évolution du genre dans les prochains mois. En tout cas, le genre FPS a un très bel avenir devant lui si les développeurs continuent d'exploiter la manette révolutionnaire de la Wii d'une façon aussi poussée. En même temps, il n'est pas impossible qu'un tel chamboulement dans nos habitudes ne soit pas un frein... au même titre l'utilisation combinée d'un clavier et d'une souris ou que, jadis, l'utilisation du joystick sur Nintendo 64 !
Ambiance japonaise
La grande question est de savoir s'il mérite votre attention... Il s'avère que Red Steel n'est pas le hit sans défaut, mais un bon jeu : c'est un FPS très intéressant, proposant une ambiance de mafia japonaise très réussie, qui ne vous laisse pas souffler pendant 10 heures. Le jeu ne parlera sans doute pas à certaines personnes, mais en règle générale il devrait combler vos attentes. Espérons qu'Ubisoft exploitera la licence une nouvelle fois en prenant en compte les critiques. Pour un premier essai, le résultat est plus que satisfaisant !
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