Shinobi : Plus hardcore, tu meurs !!
Shinobi n'avait pas brillé sur nos consoles depuis longtemps. A l'occasion de son retour sur 3DS, David a bien failli jeter sa console par la fenêtre ! Pourquoi ? Réponse dans ce test !
TestPremier contact fatal avec le jeu !
Autant le dire tout de suite, il y a du bon à laisser passer un peu de temps pour rédiger le test d’un jeu que l’on vient d’essayer. Car si je l’avais fait directement après deux heures de jeu, je lui aurais mis un 5/20. Car entre les graphismes indignes pour une 3DS (c’est à peine du niveau de la DS), une 3D inutile, une ambiance sonore banale, un scénario dispensable, une durée de vie rachitique et surtout une difficulté impardonnable, le premier contact avec Shinobi est plutôt horrible.Car loin des standards actuels visant à casualiser leurs jeux, les développeurs de Griptonite Games nous ont pondu une perle hardcore qui rebutera assurément une maorité des joueurs actuels. C’est simple, tout joueur achetant le jeu et qui veut en voir la fin se doit de s’humilier en sélectionnant d’entrée le niveau débutant. Offrant des vies infinies, ce mode n’en est pas moins difficile dans la forme et je ne compte plus le nombre de fois où ma console a failli voler dans la pièce tant certains passages sont extrêmement ardus ! J’ai perdu plus d’une centaine de vies pour mon premier run du jeu donc imaginez ce que ce serait de jouer au jeu avec seulement 5 vies en mode normal…
Fais-moi mal Johnny Johnny Johnny !
Je dois vous l’avouer, je n’ai toujours pas passé le premier niveau en mode normal. Car bien que l’on ait des crédits infinis dans ce mode, le fait de perdre ses vies nous propose d’utiliser un crédit pour revenir au début du stage et pas aux derniers checkpoints… Du coup, je fais définitivement une croix sur le mode difficile et encore plus sur le mode extrême.Il en va de même pour le mode Street Pass qui propose de passer des tableaux certes courts mais ne laissant pas le droit à l’erreur puisqu’un seul coup de la part des multiples ennemis et vous devez tout recommencer au début. Ainsi, en proposant une difficulté hors norme, SEGA prend le risque de se faire des ennemis chez les joueurs actuels et seuls ceux qui ont connu les opus Megadrive comprendront à quoi s’attendre. A l’époque, finir un opus faisait de vous un demi-dieu, et bien aujourd’hui, c’est pareil ! Voire pire en niveau normal !
Mais attention, il faut savoir que jouer à Shinobi, ce n’est pas jouer à God of War ou tout autre jeu d’action privilégiant le bourrinage à la réflexion et à la prudence. Car foncer tête baissée dans Shinobi, c’est à coup sûr courir vers la mort. C’est d’ailleurs pour ça que l’on nous prévient d’entrée de jeu de la présence d’une touche pour parer les attaques ennemies. Mais là encore, il ne suffit pas d’appuyer bêtement sur R et de le maintenir pour contrer, il faut appuyer au bon moment pour y arriver et cela en fonction du nombre de coups à parer ! Alors quand un Ninja vous envoie 3 kunai à la suite, il faut contrer 3 fois au bon moment ! De même, on nous prévient que chaque ennemi a son point faible et il vaut mieux rapidement le découvrir car sinon, c’est encore la mort assurée. Certains sont sensibles aux attaques à distances, d’autre aux attaques venant des airs, … et si vous ne choisissez pas la bonne action, vous serez sûr d’en être sanctionné directement.
Crise de nerfs assurée : cardiaques s’abstenir !
Si seulement la difficulté s’arrêtait aux ennemis qui vous entourent… Car en plus de cela, dites-vous bien que vous allez souffrir aussi pendant les phases de plates formes. Et ce n’est pas de la faute du gameplay du jeu qui est plutôt efficace avec la possibilité de faire des double-sauts au pixel près, de lancer un grappin vers le haut pour s’accrocher au plafond ou de rebondir sur les murs un peu comme Mario. C’est encore un choix des développeurs de nous pondre un game-design hardcore, nous demandant de jongler avec toutes ces possibilités sans temps morts puisqu’il est impossible de faire de pause pour reprendre son souffle pendant ces phases. C’est lors de ces phases que vous perdrez la plupart de vos vies et donc qu’en mode normal, vous pesterez contre la console.Car même si vous avez réussi à passer ces phases et à économiser une vie pour le boss du stage, sachez que ce ne sera pas suffisant et que vous devrez presque à coup sûr recommencer le niveau depuis le tout début. En effet, les boss, comme tous les ennemis demandent presque de perdre une vie afin d’analyser leurs attaques et de réussir à les battre. On en trouve certes un ou deux de faciles dans le tas, mais les autres vous donneront du fil à retordre tant il faudra être précis au niveau du timing pour contrer leurs attaques et leur foutre une raclée. Le boss de fin est particulièrement coriace et même en sachant comment faire, vous n’êtes pas près de voir les crédits, même en mode débutant !
Quelques grammes de douceur dans un monde de brutes !
Intéressons nous ensuite aux phases « bonus » du jeu qui nous proposent de chevaucher un destrier au galop, de poursuivre un tank en passant d’une voiture à l’autre ou encore de combattre sur un avion supersonique. Comparé au reste du jeu, c’est phases riche en action sont presque reposantes et apportent une fraicheur non négligeable… avant de retourner au massacre !D’ailleurs en parlant de bonus, il y aura également le mini-jeu de lancer de kunai de la Megadrive à débloquer à la fin des niveaux, si vous trouvez un emblème bien caché dans le stage. De même, côté fan service, SEGA nous propose tout un tas de bonus à débloquer en fonction des succès que vous déverrouillez. De la tenue de mini-jiro, au nouvelles armes en passant par des images, ou divers bonus de triches à utiliser en partie libre (et ne comptant pas pour le scoring), les fans seront contents d’être un peu récompensés de leurs efforts même si ces ajouts n’apportent rien au gameplay. Enfin, un mode théâtre du Shinobi permet d’enregistrer vos parties pour pouvoir les étudier. Ceci aurait été utile si seulement on pouvait accélérer le temps pour aller directement à l’endroit qui nous intéresse mais … ce n’est pas le cas.
Ici on fouette à toute heure, masochistes bienvenus !
Enfin, passons aux points qui fâchent beaucoup. Tout d’abord, comme dit précédemment, les graphismes sont à peine dignes d’une Nintendo DS et la 3D n’apporte rien. Heureusement, le jeu est fluide et c’est bien le minimum pour un jeu aussi difficile. De même, le scénario du jeu tient sur en deux lignes et ce ne sont pas les cut-scenes qui permettent de le mettre en valeur. En effet, celles-ci sont comme la plupart du jeu : moches ! En plus de leur style douteux, elles tournent à 2 images par secondes et donc proposent une animation saccadée. Ensuite, les musiques, bien que regroupant des thèmes bien connus, n’ont rien de transcendantes.Enfin, la durée de vie du jeu en ligne droite est ridicule : 3h max pour boucler les 7 stages. On comprend donc pourquoi le jeu est si difficile car il permet de doubler voir tripler cette durée surtout si l’on prend en compte le labyrinthe vers la fin qui à lui seul vous fera galérer la première fois pendant 30 minutes. De quoi gonfler facilement une durée de vie qui est certes du niveau des jeux 8 ou 16 bits mais qui n’est plus trop acceptable à l’heure actuelle. Donc tout dépendra de l’intérêt que vous trouverez à tenter le scoring puisque comme tout jeu de ces générations, c’était là que reposait toute la rejouabilité des titres.
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Et vous, à part le jeu principal, avez vous réussis les challenges supplémentaires ?
Il existait sur Master System mais c'est sur Megadrive que le jeu s'est bien fait connaitre.
Sauf un jeu qui m'a fait user ma Master System à l'époque : Alex Kidd in Shinobi World !
Une pépite hardcore qui mixait les 2 jeux à merveille !