Space Ribbon est un jeu de course édité par les anglais de Liverpool Onteca et développé avec le moteur Unity. Proposé prendant quelques semaines à un prix plancher de 2,99 € au lieu de 14,99 €, c'était une bien trop belle réduction pour ne pas se laisser tenter. On l'avait remarqué au niveau des bande-annonces lors de sa sortie sur l'eShop et on en profite pour une séance de rattrapage.
Alors oui, le moteur graphique permet de jolies effets de couleurs mais est-ce suffisant ? Le scénario est prétexte, d'ailleurs il n'est même pas évoqué dans le jeu. Nous sommes en 2132 et les ressources terrestres ont permis de créer le Space Ribbon, une plateforme de course de téléréalité située aux confins de la galaxie où votre véhicule doit s'élancer sur ces pistes rubans et atteindre la bouche d'une créature spatiale géante à la forme de panda ou de tigre le premier. Ces créatures créent les circuits en les crachant de leur gueule.
N'ayez pas peur, l'arrivée est située dans leur gueule !
Fan de Mario Kart, laissez tomber vos habitudes
Les commandes sont assez simples : on appuie sur la gâchette ZR pour maintenir l'accélération et avancer, les sticks permettent de se déplacer. Si les deux premières coupes (niveau 2 et niveau 5 ce qui fait un peu étrange) sont clairement une promenade de santé, la suite se complique tout de suite avec plus de concurrents et une hargne plus marquée. Comme la plupart des jeux de course, il faudra arriver le premier au classement ou du moins dans les trois premiers pour remporter un trophée et permettre le déblocage de nouvelles options ou de nouvelles coupes.
Mais attention si vous avez l'habitude de jouer à Mario Kart 8 Deluxe ou même Fast RMX, le principe du jeu est assez différent. Pour avancer rapidement, il faut profiter de l'effet d'aspiration du concurrent placé devant vous. Ainsi il ne sert à rien de foncer le premier le plus vite possible, sous peine de voir votre énergie diminuer rapidement et avancer tel un escargot anémique, contrôlez votre place dans le groupe de tête pour profiter au maximum de l'effet d'aspiration et coiffer vos adversaires sur le poteau.
C'est parti pour un départ canon !
Une bonne idée stratégique mais pas pleinement utilisée. En effet, en restant dans le cône d'aspiration, vous rechargez vos batteries mais votre vitesse augmente sans pouvoir réellement la doser (on peut tout de même freiner avec la touche ZL), ce qui fait que vous risquez rapidement de percuter un adversaire ou de dépasser le groupe, les autres profitant de votre propre aspiration pour vous dépasser dans les derniers mètres. Il faut donc prendre des risques sur les dernières longueurs et surtout ne pas se faire percuter.
Autre inconvénient de ce système de collecte d'énergie, si par malheur vous percutez un obstacle et que l'ensemble de vos adversaires part devant d'une manière assez éloigné pour ne plus vous faire profiter de la moindre aspiration, la course est finie pour vous car vous n'avez aucune chance de remonter la course, vous êtes coincé par une vitesse anémique. Même si vous pouvez récupérer un peu d'énergie en effectuant quelques dérapages gauche/droite rapide, cela n'est pas suffisant. Un équilibrage du jeu frustrant qui tue finalement le plaisir qu'on aurait pu avoir à participer aux diverses courses.
Avec la touche Y on peut déraper, toujours utile dans les virages même si des bordures en générales vous empêcheront de tomber en dehors de la piste (cela arrive cependant) et en grimpant dans les courses, vous allez pouvoir tirer sur vos adversaires (L+A) et vous défendre des tirs adverses (R+B). Un coup de main à prendre, on ne peut pas redéfinir les touches. X vous permet d'avoir une vue arrière pour vérifier si l'un des adversaires se prépare à vous doubler, une ligne en haut de l'écran montrant votre emplacement par rapport à vos adversaires et la fin du circuit, tandis qu'un affichage à gauche vous indique votre position de course.
Mayday, des bugs sont à signaler
Un autre aspect qui irrite sur ce type de jeu, ce sont des bugs d'affichage. Suite à un choc, vous basculez brutalement de la vue arrière à une vue poste de pilotage sans l'avoir demandé et même si vous pouvez revenir sur l'affichage souhaité (en appuyant sur le stick gauche pour changer de caméra, un non sens car c'est le stick qui vous permet de vous diriger, à moins d'opter pour les quatre boutons de direction), en pleine course et entouré par un groupe de voitures, cela est désagréable. On s'est retrouvé une fois éjecté de la piste pour avoir sauté trop haut et vous dérivez dans l'espace sans que le programme ne vous replace sur la piste au bout de quelques secondes.
Le temps de chargement du jeu est fort long au départ, cela faisait un petit moment qu'on n'était plus habitué à patienter autant sur la Switch. Heureusement une fois le jeu chargé, les différentes coupes s'enchainent rapidement.
On notera des bugs d'affichage comme par exemple des conseils qui défilent tellement vite qu'ils sont illisibles, où dans le garage le niveau de la voiture dont l'affichage prend un certain temps à se stabiliser quand on change de véhicule. Au regard de l'ancienneté du titre, de quelques mois, il est navrant de constater que ce n'est toujours pas corrigé. Un service après-vente cruellement défaillant et qui nuira aux possibilités commerciales du titre, même s'il est vendu à bas prix temporairement.
Houston, on a un problème !
Pas assez de profondeur
Les véhicules proposés ont une modélisation sommaire. 16 coupes sont au programme, seuls les quatre premières sont accessibles au départ ainsi que la coupe de classe ouverte, présente dans le milieu, que nous n'avions pas vu tout de suite, il faudra débloquer les autres.
Chaque coupe se joue en plusieurs manches, de deux à quatre, seule la course d'endurance se joue en une manche unique. Le nombre de participants augmentent mais surtout leur niveau. Plus le niveau est élevé, plus ils vous colleront et se montreront hargneux, entraînant des carambolages.
Des courses avec 18 concurrents, cela fait son petit effet, l'une permet de d'avoir 32 concurrents. Mais comme nous avons été déçus par la gestion de l'aspiration, ce n'est pas toujours une partie de plaisir alors que l'on aurait pu avoir un titre beaucoup plus fun. On collecte des bonus (dont un mode fantôme très utile pour passer à travers les obstacles et empêchant les autres voitures de profiter de votre aspiration) sur la route et peu à peu il y a des obstacles à éviter, comme des barrières qui provoquent un tête à queue.
Graphiquement, passé la découverte agréable du début avec ses effets graphiques chatoyants, on constate que le jeu n'a pas grand chose à proposer de plus. Les niveaux sont générés de manière procédurale de manière à donner l’illusion de courir sur des circuits sans cesse différents, une fausse bonne idée pour un jeu de course car cela ne permet pas de nous motiver pour apprendre à mieux réussir une course.
Les décors se ressemblent et même la gestion procédurale doit piocher dans une base limitée car on s'est retrouvé quelque fois sur des circuits qui copiaient vraiment de grosses portions de précédentes courses. Même si on jonglera entre des courses "panda" ou "tigre", avec quelques boucles sympathiques avec vue sur des planètes semblables à Saturne, c'est rapidement répétitif.
La musique techno est un classique pour ce type de jeu à dominante SF. Un résultat sonore correcte mais rien de mémorable. Les bruitages sont limités, ce sont surtout les sensations de vibrations dans les manettes qui font le job.
Au niveau du menu garage, vous allez pouvoir choisir parmi vos véhicules débloqués (chacun ayant ses propres statistiques comme la vitesse maximale, l'accélération, l'aérodynamisme, l'adhérence et le poids, vous aurez le choix entre deux classes de véhicules vous donnant accès à quatre type de voitures pour chaque classe) et en vous déplaçant via les touches L et R, vous pourrez rentrer dans les options, pas très nombreuses. On est loin d'un Gear Club Unlimited par exemple.
Vous pourrez opter (quand vous aurez débloquer les possibilités en courant) pour une modification du moteur, changer les pneus, modifier la peinture de la carrosserie parmi 7 couleurs (pas de fioriture donc) et modifier votre antenne en lui accrochant un petit fanion (on n'as pas compris l'intérêt).
Bref c'est du spartiate, surtout pour un jeu lancé à 14,99 €, d'autant plus que les modifications apportées ne se ressentent pas vraiment dans la conduite. Heureusement que des véhicules beaucoup plus puissants sont débloqués plus tard, trop tard malheureusement pour de nombreux joueurs qui auront raccroché après quelques pistes d'essai peu convaincantes.
Au départ, vous aurez un menu vous permettant de choisir entre "Campagne" équivalent à un mode carrière pour participer aux différentes coupes. Ce mode se joue uniquement en solo. Vous aurez "jeu libre" pour vous familiariser avec le gameplay du jeu (l'ensemble des pistes sont disponibles) ou pour faire une course immédiate si vous avez peu de temps de disponible mais sans pouvoir débloquer le moindre bonus.
Ce mode "jeu libre" vous donnera accès au jeu multijoueur. Vous pourrez changer la "difficulté" suivant trois graduations (facile, normale et difficile) et enfin vous aurez le tableau des "options". Pour changer les options, il faudra utiliser le stick gauche pour modifier les paramètres (rien n'est expliqué donc on tâtonne pour trouver comment faire, l'ergonomie n'est clairement pas intuitive) et si on veut jouer à plusieurs, on peut choisir de partager l'écran horizontalement.
Un mot sur le multijoueur
Un petit grief, le jeu est possible jusqu'à quatre mais pas un seul panneau vient nous indiquer la marche à suivre. C'est en passant dans les menus que l'on comprend qu'il faut sélectionner le deuxième mode, "jeu Libre", pour pouvoir jouer de 2 à 4. Il vous faut une manette par joueur en fait pour pouvoir y jouer à plusieurs, il suffit d'appuyer sur les manettes pour être pris en charge.
Tous les véhicules sont accessibles, toutes les pistes également. On se demande l'intérêt du challenge du mode "Campagne" quand tout est débloqué à ce niveau-là. Au moins, cela permet de voir que les premiers véhicules mis à notre disposition sont archi-nuls et que les deux modèles ci-dessous présents sur notre capture sont beaucoup plus jouissifs en sensations.
Pas de possibilités de partager ses Joy-Con, c'est une paire par personne, les commandes n'ont pas été implantées pour pouvoir jouer uniquement avec un seul Joy-Con. On avait deux paires et une manette pro, on pouvait donc jouer à trois tout de suite, on a dû faire venir un ami avec sa manette pour tester le jeu à quatre. Au prix des manettes sur Switch, cela fait un peu cher le jeu à quatre, on peut prendre des manettes basiques mais on perdra le bénéfice des vibrations créées dans les mains lors des chocs et du cône d'aspiration. A quatre, c'est effectivement un peu moins fluide, on voit que les détails sont un peu allégés à l'écran, mais la jouabilité est bonne et le plaisir nettement plus agréable qu'en mode Campagne.
Par contre, le jeu est très permissif pour tricher. Alors qu'en solo le jeu ne nous remettait pas toujours sur la piste, ici pas de problème, on se fait éjecter de l'anneau, on vole droit devant de manière à se retrouver à nouveau sur la trajectoire de la piste et on se replace sur la route en ayant parfois largement court-circuité une grande partie de la course. Ainsi à un moment nous étions 13e et par ce principe, on s'est replacé sur la piste en 3e position ! Autant vous dire qu'on s'y est donné à cœur joie et que les courses ce soir-là ont été un grand n'importe quoi.
Mais le problème, c'est que vous ne pourrez jouer avec vos amis qu'en local, rien n'est proposé pour jouer en online. Sur un titre de course, c'est une lacune énorme. Mario Kart ne craint rien mais ce n'est pas le même tarif.
Non, ce n'est pas un bug d'affichage mais une capture du mode cosmique, une nouveauté semble-t-il. Les couleurs ressortent bizarrement, c'est même fade. On n'est pas fan.
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