Test de Airborne Kingdom ou quand la gestion prend de la hauteur
Quels sont les prérequis pour jouer à Airborne Kingdom ? Un esprit multitâches *check*, une soif d’aventure *check* et aucun problème de vertige *check*. En route vers les nuages !
TestUn jeu de gestion plutôt classique…
Les jeux de gestion de villes commencent à se multiplier sur la Nintendo Switch, chacun tentant de tirer son épingle du jeu, certains au moyen de mécaniques encore jamais vues, d’autres à l’aide d’une ambiance singulière. Airborne Kingdom fait le choix quant à lui de ne pas se distinguer particulièrement par des mécaniques de gameplay originales.Certes notre cité taquine les nuages, est en perpétuel mouvement et impose de raisonner en termes de gestion de ressources assez différemment des processus habituels où ce sont les habitants qui vont de plus en plus loin pour trouver des denrées précieuses (ici c’est la cité qui se meut dans les airs pour aller à la rencontre de ces matériaux).
Toutefois le joueur n’est à aucun moment pris au dépourvu et retrouve bien vite ses réflexes, se devant de conjuguer des habitations en même temps que des bâtiments de production ou d’alimentation en énergie afin de faire cohabiter des habitants toujours plus nombreux avec une cité gourmande en ressources.
On se serait tenté de voir, dans cette recherche d’équilibre constante auquel nous invite le jeu (le terme est d’ailleurs loin d’être choisi au hasard), une parenté avec le récemment porté sur Switch Islanders où de gestion d’une ville il s’agissait surtout d’associer avec intelligence des constructions qui cohabitent plus ou moins harmonieusement entre elles.
C’est exactement ce même principe qui régit notre cité volante, à la différence près que, « the sky is the limit », aussi le jeu nous offre davantage de polyvalence dans le déploiement de cette cité, y compris dans sa flottaison. Le défi réside certes dans l’architecture grandissante de la ville, dans les choix à faire dans les bâtiments à améliorer grâce aux recherches à conduire à l’aide de l’Académie mais surtout dans notre relative errance dans les cieux au-dessus d’un monde loin d’être sans importance.
...sur un fond de jeu d’aventure
C’est peut-être en cela que le jeu prend tout son intérêt et propose une aventure au sens strict du terme. L’histoire narrée au début de la campagne est en effet loin d’être anodine. Dans le mode de jeu principal, le joueur est invité à reconstituer la grande civilisation jadis prospère dont seule une tapisserie garde le souvenir.On part ainsi en direction des petits royaumes disséminés sur la terre afin de recruter de nouveaux habitants et surtout reforger les anciennes alliances. Des quêtes nous invitent à accomplir des tâches précises en explorant la carte. Quelques textes pas trop nombreux, le jeu a la bonne idée de ne pas être trop bavard malgré tout, permettent de dessiner une ambiance réussie, une des forces du jeu.
Autre force, le jeu tire bien parti de son aspect flottant et mouvant. En effet la cité n’est pas magique et a besoin d’être alimentée d’énergie. Celle-ci provient des matériaux (charbon, argile, bois, eau et nourriture) indispensables à sa flottaison, sa propulsion et la survie de ses habitants. La subtilité du titre consiste alors à devoir non seulement gérer le déploiement des constructions sur notre cité mais également les ressources à disposition des terres que l’on survole.
On se retrouve ainsi aux commandes d’un jeu aux premières minutes assez plates, dont on perçoit les ressorts seulement au bout d’une session un peu plus longue, demandant de s’armer d’une bonne dose d’organisation pour être, non pas au four et au moulin mais plutôt à l’héliport et à l’usine à charbon.
Une touche de poésie et un peu de plomb dans l’aile
L’univers proposé dans le titre nous ravit. Loin de proposer un traitement tout mignon, comme les couleurs pastel omniprésentes en jeu laissaient augurer, on se rapproche davantage d’un style steampunk, avec pas mal de mécanique et une dose d’inventivité à la Jules Verne, avec ces grandes hélices, ces petits avions, les usines à charbon, les briques d’argile.On est toutefois un peu déçu d’être en permanence tourné vers le sol, le jeu tirant bien parti de cette dimension d’un monde inférieur mais ne proposant pas un ciel aussi riche en vie : un climat qui n’influence pas notre cité, aucun visiteur étranger… c’est un peu comme une sortie en mer par temps très voire trop calme.
Grâce à une technique satisfaisante, les graphismes du titre accompagnent avec harmonie les éléments du jeu et en particulier les multiples bâtiments (on mentionnera brièvement les personnages pour le moins anecdotiques qui sont des petits pions d’échecs). Le jeu ne souffre pas de ralentissements, la distance d’affichage est suffisante malgré la distance qui nous sépare du sol, la cité se déploie et se meut avec aisance.
Ce beau tableau n’est toutefois pas exempt de défauts et on se retrouve à fustiger une certaine rigidité impropre à un jeu aérien. C’est en particulier dans la manipulation des éléments à installer sur notre cité que cette raideur se ressent, chaque élément se déplaçant comme sur un quadrillage posé sur un sol invisible (on comprend néanmoins qu’il était difficile d’exploiter une cité à 360 degrés sans avoir recours à un dispositif d’affichage en relief comme des lunettes 3D).
Autre point fâcheux qui rend d’ailleurs le jeu injouable dans une certaine configuration : la taille des textes et des éléments. En mode portable le jeu est parfaitement lisible et ne souffre pas de ces problèmes, en revanche en mode docké sur une TV, l’expérience s’avère impraticable du fait de l’illisibilité générale. Un point à prendre en considération selon vos habitudes de jeu.
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