Test de Cérébrale Académie : bataille de méninges (à renommer Bataille de contrôleur)
Les mauvais perdants ont enfin trouvé le jeu parfait pour rejeter la faute de leur défaite sur la manette et avec Cérébrale Académie il y a de fortes chances que ce soit vrai !
TestDes méninges et du fun
Sorti en 2006 et 2007 sur Nintendo DS et Wii, Cérébrale Académie entendait proposer un party game déjanté, tout en surfant sur cette vague des jeux de réflexion destinés à nous offrir notre dose quotidienne d’exercices mentaux afin de maintenir nos aptitudes cérébrales. On se souvient notamment du Dr. Kawashima et de sa célèbre méthode qui a d’ailleurs elle aussi connu les honneurs d’une ressortie sur Switch il y a peu.La particularité de Cérébrale Académie tient dans la légèreté de son ton, porté par des couleurs flashy, une direction artistique faite de bulles, de dessins et de quelques touches de réalisme, pour conduire le joueur à muscler ses neurones à travers une multitude d’exercices. Ceux-ci se répartissent en 5 catégories : Perception, Identification, Mémoire, Analyse et Maths.
On s’amuse ainsi avec des jeux nous demandant de classer dans l’ordre des quantités, d’autres qui nous proposent de compter à tort et à travers des choses diverses et variées ou d’autres encore qui mobilisent notre sens de l’observation, le tout à chaque fois avec une règle différente mais toujours avec comme objectif d’être le plus rapide possible.
Si le jeu s’apprécie en solo grâce au challenge apporté par le narrateur du jeu, petit personnage au ton caustique qui nous encourage à redoubler d’efforts pour atteindre les plus hauts scores, grâce également à l’accumulation des collectibles destinés à personnaliser notre avatar (nouveauté de cette édition 2021 qui risque de demander beaucoup de temps (et de beaucoup refaire les jeux) pour parvenir à tout débloquer), le titre est évidemment taillé pour s’amuser à plusieurs.
De manière indirecte, le jeu multijoueur commence dès les classements entre chaque utilisateur de la console de chaque mini-jeu et de chaque examen (sorte d’évaluation où le jeu nous propose d’enchainer 5 exercices, un de chaque catégorie, pour établir un score final illustré d’un graphique mettant en avant nos atouts et nos faiblesses). Chacun peut en effet profiter d’un profil individuel pour personnaliser son avatar en puisant dans les items petit à petit engrangés.
C’est évidemment dans l’affrontement direct avec d’autres joueurs que l’amusement sera le plus grand. De 2 à 4 joueurs en local, avec écran splitté, le titre permet de s’affronter sur l’ensemble des mini-jeux dans des manches uniques ou allant jusqu’à cinq tous. Les joueurs ont le choix entre une roue à tourner pour sélectionner au hasard le prochain mini-jeu ou bien choisir spécifiquement à quel défi jouer.
On voit que Nintendo a tenu à rendre le jeu accessible à tous sans pour autant gâcher l’expérience des joueurs les plus aguerris. Pour cela, un système de niveau de difficulté est proposé, chaque mini-jeu se déclinant entre le niveau le plus facile « enfantin », et le niveau le plus difficile « super expert ».
Avant de commencer un mini-jeu, le titre demande à chaque joueur de paramétrer son propre niveau de difficulté, de quoi donc permettre d’offrir plus d’équilibre dans le challenge entre des joueurs d’âges différents par exemple ou bien des joueurs peu adeptes des jeux vidéo, Cérébrale Académie étant un de ces jeux parfaits pour animer une soirée avec des néophytes en consoles qui pourront malgré tout profiter de sessions de jeu diablement efficaces.
Le plaisir en jeu est indéniablement présent, les mini-jeux sont très bien conçus, la difficulté bien dosée et surtout très progressive, permettant de s’affronter sur des épreuves de rapidité dans les niveaux de difficulté les plus faibles et de se torturer les méninges dans les niveaux les plus difficiles (on vous promet par exemple de bien paniquer quand le Compt’éclate vous demande de classer par ordre croissant des fractions en niveau super expert !).
Gare aux commandes capricieuses
La copie aurait pu être parfaite si le jeu ne souffrait toutefois pas de grosses lacunes en matière de contrôle, de quoi même vous faire perdre votre sang-froid, ainsi qu’à vos invités les moins patients. Concrètement le titre, à la différence de son prédécesseur sur Wii qui tirait habilement parti des possibilités de la Wiimote pour permettre des matchs épiques en sélectionnant sa réponse à l’écran à l’aide du motion gaming, ne peut ici s’appuyer ici que deux modes de contrôles : un au stick avec le ou les joycons en main et un sur l’écran tactile (à un ou deux joueurs).Si l’écran tactile remplit parfaitement son rôle et permet de répondre du tac au tac sans aucun temps mort, il est loin d’en être de même avec le contrôle au stick. Combien de fois ne se retrouve-t-on pas à répondre à côté à cause d’un stick trop ou trop peu sensible et à pester contre le titre ?
Là où le jeu nous demande d’enchainer à un rythme effréné les exercices de plus en plus difficiles, on finit par devoir adapter son temps de réponse à des sticks mal réglés (et sans compter même sur un potentiel joycon drift qui viendrait un peu plus gâcher la fête). Rien d’insurmontable et le plaisir arrive quand même mais certains joueurs n’auront absolument pas cette patience.
Dans d’autres jeux party game comme Mario Party, les contrôles sont décisifs à certains moments spécifiques, dans Cérébrale Académie ils sont l’essence même du titre et on déplore ce choix d’adaptation.
Par ailleurs, même en faisant abstraction de ces difficultés contre lesquelles pesteront les moins patients et s’accommoderont les plus conciliants, on regrette le fait de ne pas proposer du tout le motion gaming tant celui-ci peut se révéler avantageux en l’occurrence. En effet certains mini-jeux requièrent de sélectionner parmi plusieurs options à l’écran la bonne réponse, quoi de plus rapide donc que de pointer directement la bonne réponse plutôt que de devoir déplacer son curseur de case en case à l’aide du stick, surtout quand chaque milliseconde est comptée ?
Un contenu online rafraichissant
Fort heureusement ces considérations interviennent moins dans le dernier mode à évoquer : le online. Dans ce mode réservé au jeu en solo, on nous propose d’affronter des joueurs du monde entier ou plus précisément les fantômes de leurs parties enregistrées, dans des combats acharnés. Reprenant la formule du multijoueur local, l’écran est splitté et on dispute les parties jusqu’à arriver à 100 points, chaque joueur répondant correctement et le premier remportant 20 points, tandis que le second se voit attribuer un nombre inférieur de points.L’expérience se révèle pour le moins plaisante et addictive, on est en effet en mesure de se mesurer à des joueurs aux profils très variés, le jeu nous indiquant la nationalité, l’âge (même si celui-ci peut être masqué dans les paramètres), le métier ainsi que les devises choisies par le joueur, de quoi donc se motiver quand on est face à un joueur de même âge ou au contraire déprimer en voyant un très jeune joueur (souvent Japonais, nos séances de jeu nous ont en grande majorité proposé d’affronter des joueurs nippons) nous mettre une raclée.
Là aussi la motivation est récompensée par des pièces d’or qui permettent de débloquer de nouvelles devises à choisir pour personnaliser un peu plus son avatar mais également un classement mondial que l’on gravit à force de victoires. N’espérez toutefois pas atteindre rapidement la tête de ce dernier, il est en effet cumulatif sur une longue période (la session actuelle dure 1 mois) et seuls les joueurs ayant le plus joué pourront espérer monter dans le haut du classement.
Pour finir on note là encore l’impact du style de jeu (au stick ou au tactile) sur les performances car les fantômes que l’on affronte et qui ne sont jouent pas avec le tactile auront tendance à être souvent plus lents.
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