Test de Devil May Cry 3 Special Edition : Dante se met à la Switch
Capcom continue de ressortir toutes ses gloires sur la console de Nintendo. Après un Devil May Cry premier du nom plutôt bien portée, et un second épisode qui n’a suscité que peu d’intérêt, voici venir le troisième épisode, l’un des préférés des fans. Servi sous sa Special Edition et avec quelques ajouts inédits à la Switch, Devil May Cry 3 a-t-il gardé toute sa superbe ?
TestJeune Dante voit grand
Devil May Cry 3 est un prequel au premier épisode, auquel il fait de nombreux clins d’œil, aussi bien dans sa mise en scène que ses dialogues, quand ce n'est pas carrément dans une portion de niveau.Dante y est donc plus jeune et plus fougueux, et c’est aussi une facilité scénaristique pour y débuter avec un Dante sans tous ses pouvoirs. Notre héros s’oppose à son frère Virgil qui souhaite rouvrir la porte du monde des démons et récupérer les pouvoirs de leur père Sparda. Dante ne sera pas seul dans sa quête et rencontrera assez rapidement Lady, une jeune chasseuse de démons.
L’ambiance de ce DMC 3 est donc différentes des deux premiers opus avec ses personnages jeunes. L'ambiance est un peu plus rock’n roll et l’irrévérence permanente de Dante fera sourire. On a personnellement trouvé son charisme moins grand, mais cela est compensé par des cinématiques transpirant la bad-assitude par tous les pores. Bref, ne vous y trompez pas si vous ne connaissez pas cet opus, on est dans l’ambiance Devil May Cry malgré ce rajeunissement et on y prend un réel plaisir... Une fois le premier run bouclé !
Car DMC 3 se veut bien moins accessible que le premier épisode. Si son gameplay est plus profond et complexe – on y reviendra – c'est surtout sa difficulté qui risque de faire grincer des dents. Dès son premier boss, le jeu exige de son joueur une grande maîtrise de son gameplay.
Le choc est dur, et si cela avait su plaire à son époque, pas sûr que cela soit encore le cas en 2020. Le jeu ne se laisse pas facilement approcher, et si ce n’est pas forcément un défaut, il faut bien intégrer la chose avant de se lancer dans l’aventure. Les moins téméraires auront la possibilité d’activer le mode facile et de profiter du mode “dorée” pour se faciliter la tâche, mais même avec ça, il faudra s’accrocher au départ.
Ce sera bien la seule façon de profiter de son gameplay complexe permettant de jongler entre 4 styles de combats et un large choix d’armes. C’est là que la version Switch va pousser la chose encore plus loin, permettant pour la première fois de changer de style à la volée via la croix directionnelle.
On pourra donc alterner à volonté entre le style Sword Master tourné, comme son nom l’indique, vers le maniement de l’épée, le Trickster, permettant d’esquiver les attaques ennemies, Royal Guard offrant la possibilité de parer les attaques et enfin le style Gunslinger permettant de débloquer plus de techniques d’armes à feu.
Chaque style permet de lancer un mouvement spécial, assigné sur Switch au bouton A. Si on vous conseillera le Trickster pour votre premier run, il y aura évidemment des avantages à exploiter dans chaque style.
La fameuse transformation de Dante en démon est évidemment toujours de la partie, et il suffira d’appuyer sur la touche R pour déclencher le fameux Devil Trigger. Petit regret là aussi, ce pouvoir survient un peu plus tard dans l’aventure comparé au premier épisode.
C'est un choix qui se justifie plutôt bien avec le scénario, mais cela occasionne un retard dans la sensation de toute puissance que l'on attend d'un DMC. Le début de l'aventure paraît donc un peu mou et longuet, même si s’accélérera bien vite.
Le gros défaut du titre reste certainement sa caméra qui aura tendance à ne pas montrer ce qu'on aimerait voir. Mal placée dans les passages d'exploration et occasionnant régulièrement des soucis d'appréciation de distance, elle se montre aussi handicapante lors des combats.
On est souvent frappé par un ennemi qui surgit de derrière son champ d'affichage (et donc de vision), ne laissant que trop peu de temps pour réagir. On apprendra à jouer à l'oreille, mais c'est un défaut qu'on aurait tout de même aimé voir corriger.
Vous l’aurez compris au travers de ces lignes, votre serviteur a une préférence pour le premier épisode, au déroulé et à la construction plus organique, bien que résolument plus viellot.
Devil May Cry 3 est plus haché, un effet peut-être dû à la perte de l’influence de la saga Resident Evil. Cependant, cela n’a pas que de mauvais effets, et cet épisode se rapproche bien plus d’un Bayonetta. Là où le premier opus reste finalement assez limité dans ses combats, Devil May Cry 3 pavait la route au beat them up survolté et virevoltant.
Une version Switch entre tradition et modernité
Techniquement parlant, ce portage sur Switch passe juste la barre de la moyenne. Si la plupart des menu sont restés en 4:3, les développeurs ont appliqué un petit lifting à l’image pour éviter que tout cela soit flou et désagréable à l’œil. Mieux encore, les écrans dédiés à cette version Switch gardent le style de l'ensemble et semble ainsi avoir été réalisés à l’époque de la PS2. Un petit effort sympathique, même si on aurait évidemment préféré que le tout soit refait de A à Z pour être affiché en 16:9.Le même constat peut être fait sur les cinématiques, tantôt en 16:9 quand elles sont réalisées à partir du moteur du jeu, et en 4:3 ou en cinémascope lorsqu’elles sont tirées de vidéos précalculées réalisées à l'époque. On comprend parfaitement les limitations qui forcent à ce choix, mais cela fait tout de même un peu tâche.
Vendue au prix fort sur Switch, cette version aurait mérité une refonte complète, ou au moins de ces écrans de menus et de didacticiels. Ce manque de finition contribue à donner un aspect daté au titre, et c'est vraiment regrettable.
Fort heureusement, le jeu se montre fluide en toute circonstance, et c’est encore là le principal pour un jeu aussi nerveux que Devil May Cry 3. Graphiquement parlant en revanche, le jeu est identique aux versions proposées depuis les compilations PS3, donc un poil plus beau que la version d’origine. C'est peu mais suffisant, surtout en mode portable.
On vous déconseillera par contre cette façon de jouer, la prise en main des Joy-Con se montrant particulièrement désagréable. Rien ne remplacera donc un bon pad filaire pour jouer dans de bonnes conditions, mais une fois sur la TV, on voit davantage le manque de finition de ce portage.
Ces déceptions sont néanmoins compensées par les ajouts spécifiques à cette version concoctée pour la console de Nintendo. Le fait de pouvoir changer d’armes à la volée (et non pas juste switcher entre deux) mais surtout de pouvoir changer de style au beau milieu d’un combo donne une nouvelle dimension au titre. Cela ne bouleverse pas totalement l'expérience, mais c’est un plus indéniable.
Il en va de même pour le mode deux joueurs du Bloody Palace, dispensable mais toujours sympa. Seul problème, il vous faudra trouver un compère maîtrisant bien le titre pour pouvoir réellement en profiter et cela ne court pas les rues quinze années après la sortie du titre.
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La même ! dès le portage du premier, j'attend celui du 4.