Test de Dragon Quest VII : La Quête des Vestiges du Monde
Les remakes, on en déguste sur Nintendo 3DS. Mais quand c'est le caviar du jeu vidéo qu'on vous sert, on ne fait pas la fine bouche et on vit l'instant présent. Et ça tombe bien qu'on parle de présent, car vous n'allez pas y rester longtemps !
TestPêcheur un métier d'avenir, c'est le cas de le dire !
Allez hop : direction le seul et unique lopin de terre au milieu de l'océan, Fishbel, heu non, la Baie d'Alevin. Nous tenons à avertir dès à présent les joueurs qui ont fait la précédente version, que tout, mais alors tout, a été renommé ! Les seules exceptions à cet outrage, c'est Maribel qui garde son nom et l'histoire qui ne change pas. C'est toujours Kiefer, devenu Killian qui est votre acolyte de départ, et qui va vous entraîner loin de votre île dans une grande aventure.Pourtant, votre destin était de vivre, comme votre père, sur un bateau loin de la terre, en jetant des filets dans l'eau. Un destin tout tracé pourriez-vous penser, seulement le jeu en a-t-il voulu autrement. Votre ami en rouge, le prince de Melyor, persuadé d'être un élu au cœur pur, pense que le monde est sans aucun doute plus vaste que la grande Baie d'Alevin. Il a tellement raison ! C'est ainsi à travers une longue mise en place de dialogues auxquels vous ne participez pas – le héros est muet – que l'histoire se met en route.
Entre le moment où vous saisissez le nom du héros et celui où vous allez taper sur le premier monstre, il se sera écoulé au minimum une heure, et encore, si vous avez lu en diagonale, car il vous faudra beaucoup plus de temps si vous avez pris le soin de lire intégralement les bulles. Il est vrai que sans doublage, autant le dire tout de suite, pour un jeu de cette qualité en 2016, c'est dommage. Cela aurait pu dynamiser la narration du titre et accentuer la personnalité des personnages qui vous accompagneront tout le long de l'aventure.
Parce que des personnages, il y en a. Pas énormément, mais assez pour former une équipe de quatre aventuriers. En appuyant sur le bouton B, vous pourrez à tout moment parler avec les membres de votre équipe : parfois, les répliques de Maribel sont tellement rustres et cinglantes que c'est à se demander si ce ne serait pas elle la racaille de la bande. Alors que c'est la fille du maire, excusez du peu. Ce sont des moments bourrés d'humour, et qui font la richesse de la narration du titre.
Ces aventuriers vous accompagnent dans le but de sauver le monde, certes, mais ce monde ne se constitue aujourd'hui que d'une petite île. C'est effectivement le cas dans le temps présent, et toute votre bande va être amenée à voyager dans le passé afin de ramener les vestiges du monde dans le futur. On vous l'avait bien dit dans le titre : pêcheur, un métier d'avenir ! Quand la compétence d'artisanat de pêche est au maximum, vous ne pêchez plus des poissons mais… Des îles ! Carrément !
La céphaloclastophilie, qu'est-ce c'est ?
Non sérieusement, ça vous dit rien un pêcheur céphaloclastophile ? Et pourtant c'est la description même pour qualifier le héros de notre histoire. Sous ses airs de garçon juvénile et innocent, monsieur aime les casse-têtes. Les Anglais appellent ça des puzzles. Du coup, vous allez partir à la pêche aux puzzles afin de reconstituer des cartes du monde.Ces cartes sont sous forme de tablettes et pendant la première partie de l'histoire, ce sont les fragments de ces tablettes que vous allez rechercher au travers de voyages dans le temps, de dialogues intrigants, et bien sûr de combats bien rythmés. Tout cela ayant pour finalité de faire réapparaître les autres îles qui ont disparu dans le passé suite à des événements catastrophiques.
Un peu de la même manière que la série télévisée des années 90, Code Quantum, les héros vont d'île en île à travers le temps dans le but de changer le cours de l'histoire pour améliorer l'avenir. Et chacune d'entre elle met en scène différentes mini-histoires qui, au premier abord, semblent n'avoir aucun lien entre elle et qui au fur et à mesure montrent une connexion.
Un jeu que nous qualifions de RPG, c'est avant-tout une histoire. Ici, le scénario est très bien ficelé et extrêmement cohérent, et sachant que c'est un remake d'un jeu sorti il y a presque 20 ans, une seule chose à dire : BRAVO ! Le script était déjà formidable à l'époque, inutile de changer quoi que ce soit et on a bien fait de s'en garder pour ce remake fidèle, de ce point de vue, au jeu original.
La seule chose que nous pourrions reprocher à cette fabuleuse fable, c'est sa lenteur et son aspect répétitif. Les événements se déroulent très lentement, et vous mettrez du temps avant de comprendre qui est le grand méchant caché derrière tous ces événements. A chaque fois que vous sauvez la veuve et l'orphelin dans le passé, ils vous remercient. Parfois, ils vous donnent un fragment de tablette, et vous retournez vers le futur.
De retour, vous voyagez grâce à votre bateau personnel sur l'île qui est apparue dans le présent. Là, les habitants du patelin ne vous reconnaissent pas, car plusieurs siècles se sont écoulés : vous ne savez pas combien exactement, vous récupérez un ou plusieurs fragments pour compléter une nouvelle tablette, afin de retourner dans le passé d'une autre île, et vous sauvez à nouveau la veuve et l'orphelin du pays en question. Vous revenez, vous re-naviguez, etc....et cela dure pendant des dizaines d'heures de jeu.
Les quêtes secondaires sont quasi-inexistantes. Vous l'aurez compris : après plus de 60 heures de jeu, on a envie de faire autre chose que de voyager dans le passé et de naviguer à travers les flots à la recherche de fragments.
C'est long, on arrive quand ? Pas encore, mais admire le paysage !
Vous l'aurez maintenant compris, et comme le dit le titre, DQ7 est un jeu qui va s'étaler sur la durée. Rien que la première partie de l'histoire est interminable, alors si en plus nous vous disons que même après 50 heures de jeu vous n'aurez pas encore dépassé le level 30 avec vos personnages, on sent qu'on va laisser plus d'un joueur sur le carreau. Car vous avez le droit de vous posez LA question fatidique : « mais ça finit quand ? »La patience est une grande qualité, très peu de gens oseront vous dire le contraire. Se lancer dans DQ7 sera la preuve de cette qualité chez vous, ô joueur passionné par les grands jeux ! Les ennemis donnent très peu de points d'expérience pour monter vos niveaux, à part peut-être le gluant de métal qui est quasiment intouchable et qui s'enfuira dès qu'il vous verra. Autant vous conseiller d'aller chercher les points de XP ailleurs, surtout qu'il ne vous rapporteront pas grand-chose en or. Les accumuler est plus une preuve de chance au jeu qu'autre chose !
Mais revenons sur l'or : les ennemis ne vous lâchent rien tant en or qu'en drop. Et les rares fois où vous récupérez un objet à la fin d'un combat, c'est pour vous donner la misérable tenue du débutant « la robe en cuir », le genre de stuff qu'on équipe au level 1. Vous n'irez pas loin comme ça, surtout que le meilleur équipement est vendu en boutique à des prix capables de trouer votre bourse à distance ! Il y a une inflation dans le jeu sérieusement, et c'en est à ce demander si SQUARE ENIX ne ferait pas des bénéfices dans le monde réel avec l'équipement vendu dans DQ7 contre de l'argent virtuel !
Si vous décidez de vous improviser voleur afin de faire des économies plus rapidement, vos tentatives de larcin échoueront 99 fois sur 100. Et la seule fois où vous volerez un truc, on vous le donne en mille, ce sera une… « ROBE EN CUIR » qui se revend 15 pièces d'or. « Oh mince, c'est dommage il faut 15000 pièces d'or pour m'acheter ma nouvelle armure. Où vais-je bien pouvoir trouver autant d'argent ? Les monstres ne me laissent que 20 voir 30 pièces d'or quand ils meurent... »
En parlant de devenir un voleur, là où nous voulons en venir, c'est que malgré une volonté certaine d'être radin, le jeu offre, et c'est la moindre des choses, un généreux système de classes comme dans beaucoup de jeux Dragon Quest. Un système d'une profondeur et d'une richesse difficilement comparables. Pour le coup, des classes et des compétences, il y en a à foison et à ne plus savoir qu'en faire. Donc oui, le paysage est plutôt admirable de ce côté de la route.
Grippe-sous mais extrêmement riche !
Il y a 53 classes au total. Elles ne sont pas toutes disponibles dès le départ, et avant même de pouvoir en choisir une parmi celles de base qui vous sont proposées, il faudra avant toute chose avancer dans l'histoire et débloquer l'Abbaye des Vocations. En moyenne, c'est autour des 20 heures de jeu que vous y arriverez : eh oui il faut patienter, toujours patienter. Une fois débloquée, l'Abbaye des Vocations vous ouvre une multitude de nouveaux sorts et aptitudes. A ce sujet, comme toujours, vos personnages conservent ceux appris avec une classe de base même s'ils doivent en changer. Vous serez récompensés à force de farmer de la classe de base, car il y aura des classes avancées qui se débloqueront si vous maîtrisez plusieurs basiques. Il y aura même des ultra-avancées si vous en maîtrisez plusieurs avancées.D'ailleurs, en progressant, vous comprendrez que le stuff a un minimum d'importance, et qu'il influe peu sur votre puissance de feu. C'est votre capacité à combiner différentes magies et aptitudes obtenues par toutes vos classes combinées qui fera réellement la différence au cours des combats ardus qui vous attendent. Certains boss seront très durs à battre, et si vous échouez plusieurs fois, malgré votre hargne, c'est que quelque chose ne va pas dans votre arbre de compétences. Votre équipement ne sera pas en cause, car le jeu offre moins de choix en stuff qu'en compétences. Alors partez pour vous aguerrir et revenez mieux préparé pour vaincre ce satané crâneur de Boss !
Le chemin sera long, car comme pour les points d'expérience, à défaut d'avoir une barre d'expérience, ou de points de job comme dans d'autres jeux, la progression se fait en fonction du nombre de combats effectués et indépendamment du niveau des personnages. Autant vous dire que DQ7 vous incite à taper dans le monstre le plus souvent possible. Cela risque de rallonger la durée de vie de votre aventure. C'est que le jeu peut se montrer grippe-sous en terme de progression, mais c'est pour mieux cacher la richesse incroyable du gameplay qui est renfermée. Mais n'est-ce pas ce que nous souhaitons tous dans un RPG ? D'autant plus que la réincarnation sur la 3DS offre une possibilité qui accentuera encore la longueur du titre.
Un lifting réussi !
Le passage à la 3DS inclut la prairie aux monstres. Imaginez une prairie de vert pâturages, avec des monstres, comme des zombies ou des mignons gluants en train de brouter l'herbe. Ça fait rêver non ? Mais quelle utilité ? Vous finirez par trouver une île sur laquelle les gens rêvent d'accueillir les monstres qui souhaitent se repentir de leur vie errante à attaquer les humains qui passent devant eux.A la fin de certains combats, un monstre se relèvera malgré ses blessures et vous regardera, un peu comme les chiens à la SPA pour vous faire comprendre qu'il est en manque d'affection : et c'est à ce moment-là que vous lui parlerez de la prairie aux monstres. Il se dirigera instantanément là-bas. Il faut ajouter qu'il y existe un socle sur lequel vous pouvez poser des tablettes qui vous téléportent vers des mini-donjons avec un boss et… une récompense à la clé ! Pour trouver ces tablettes, il faut consoler du monstre, et par équipe de 3, vous pourrez les envoyer jouer les archéologues dans une grotte afin qu'ils dénichent des tablettes pour vous.Plus vous aurez de monstres différents dans votre prairie, plus vous aurez des tablettes différentes, et plus vous aurez des donjons différents à explorer. Quand vous verrez qu'il y en a plus 300 créatures à appâter, vous aurez envie de crier « attrapez-les tous ! » Et cela risque de durer longtemps, car le pourcentage de chances qu'un ennemi daigne rejoindre votre havre de paix est très faible. Pour vous aider, les développeurs ont eu la bonne idée de mettre à votre disposition une classe spécifique qui vous permettra de sympathiser avec eux durant vos combats, mais c'est une classe avancée, alors il faudra la débloquer. Travailler plus pour gagner plus comme on dit ! En prime, le street pass vous permettra de donner et de recevoir des tablettes aux joueurs possédant le jeu.
Accessoirement, la 3DS rend les choses plus agréables à regarder, le titre se met à niveau avec la génération des portables. La 3DS domine le marché, mais tous les titres ne sont pas forcément débordant de qualités visuelles. Il est alors utile de préciser que DQ7 est un titre qui est vraiment très joli graphiquement. Les personnages sont très bien modélisés, et l'animation est fluide. Il ne s'agit pas simplement d'un portage sur 3DS mais d'une réelle adaptation qui exploite à merveille la console.
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Je vais faire chauffer la 2DS un bon moment avec ça.
Je ne sais pas si je vais réussir à aller jusqu'au bout, tellement de jeu à faire, je l'ai aussi acheté dans un but militant. On aime les JRPG traduit, continuez à nous en donner ^^ et sans censure idiote si possible.
Il faut s'y investir
Mais surtout bon jeu!
Vivement le WE que je puisse ENFIN le déguster :3
Hâte de rentrer ce soir. Hors sujet : J'espère que la NX (Ou la prochaine portable de Nintendo) sera compatible avec les cartouches de 3DS ^^'
Ce qui l'est plus c'est l'absence de la musique orchestral de la mouture 3DS Occidental, car nous n'avons pas la même bande son que le japon, nous avons une version similaire à DQ6 soit du Midi
Et pour l'aspect graphique, beaucoup de maison sont assez vide mais comme dans Dr Who, elles paraissent souvent plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur.
J'invite les personnes qui l'ont aimé à laisser des commentaire sur les site marchand en ligne. C'est ce qui donnera de la visibilité au jeu et permettra, je l'espère, que les prochains épisodes soient portés également en Europe