Test de Legend of Mana, enchanteur à plus d’un titre
Le remake de The Legend of Mana, un jeu culte, traité dans une ambiance colorée probablement parmi les plus chatoyantes qu’on a pu voir au cours de ces dernières années, comme une vraie leçon en termes de construction d’environnements, rend-il toutefois une copie parfaite ?
TestUn délice pour les yeux et pour les oreilles
Comment ne pas entamer cette exploration du monde vide de Fa’Diel où l’arbre de Mana n’est qu’un souvenir, par le sentiment qui prime sans doute le plus pour quiconque pose ses mains sur le titre, à savoir un irrésistible enchantement. De cette terre grisâtre et aride, on tire petit à petit de notre besace de reliques les fragments qui donnent naissance à des oasis aux couleurs éclatantes et à l’ambiance unique.Les thèmes sont peut-être attendus – forêt magique, contrée enneigée, désert brûlant – le jeu cochant tous les poncifs de tout bon univers médiéval-fantastique-féérique, le plaisir n’en est pas moins grand une fois l’exploration débutée.
Certains effets de caméra et choix artistiques de mise en scène n’ont absolument rien à envier à des titres plus récents (qui feraient bien de potasser ce modèle exemplaire en termes d’environment design). Les couleurs sont brillantes, les détails innombrables, on se prend à rêver pouvoir interagir avec la moindre théière dans les auberges des cités du jeu ou à vouloir plonger les pieds dans les eaux cristallines baignant le port de Polpota.
Impossible d’ailleurs de faire l’impasse sur une exploration attentive des lieux, en effet les passages sont souvent bien dissimulés, demandant d’explorer dans le moindre recoin les ouvertures sur les côtés de chaque artwork pour avancer.
Les compositions musicales de Yoko Shimomura accompagnent à merveille la pérégrination. Les thèmes sont tantôt légers, tantôt graves ou épiques et participent parfaitement à l’immersion dans l’univers propre à la série des Mana.
Une histoire fractionnée au gameplay dynamique mais simpliste
Au fur et à mesure des explorations on finit par se prendre au jeu des quêtes à résoudre. Celles-ci, bien que relativement courtes et nombreuses, parfois peu engageantes, ne sont pas ennuyantes pour autant. Dans telle mission, charge nous est donnée de mettre la main sur tel objet perdu, de retrouver tel autre personnage égaré ou bien de partir à la chasse d’une créature menaçante.Les personnages principaux de l’intrigue du jeu se laissent ainsi découvrir progressivement et sans la traditionnelle construction en arcs principaux. En effet ici cohabitent presque sur un pied d’égalité les aventures mystérieuses et les destins tragiques des principaux protagonistes (les dragons, les Jumis, ces êtres exceptionnels au cœur de joyau), avec les anecdotes les plus légères, le jeu apportant toujours le même soin à la découverte des environnements dans lesquels ils prennent place. On pourrait alors reprocher au jeu son caractère décousu et son histoire fractionnée à outrance.
Le gameplay s’aborde avec beaucoup de simplicité, le jeu se voulant très dynamique, une touche pour une attaque simple, une touche pour une attaque plus puissante, et une bonne mobilité.
Ajoutez à cela la possibilité de personnaliser ses actions en choisissant parmi une liste de techniques les deux que vous préférez, vous donnant accès à des techniques spéciales (TS) et à des sorts magiques grâce aux instruments de musique.
Bien souvent vous ne partez pas seul au combat, emmenant avec vous un compagnon de voyage rencontré en route ou un protagoniste clef qui se joint à vous au gré de l’avancée de l’histoire, facilitant les affrontements.
Les monstres sont présents sur la carte, endormis et prêts à vous sauter dessus en s’approchant d’eux. Les combats ont toutefois la bonne idée de ne pas être imposés au joueur qui peut très facilement, depuis le menu pause, les activer ou les désactiver à tout moment, pratique par exemple lorsque vous tournez un peu trop dans un donjon pour éviter de relancer les combats face aux monstres qui réapparaissent lorsque vous revenez sur vos pas.
La difficulté n’est pas particulièrement au rendez-vous de l’expérience, rares sont en effet les occasions où le niveau de vos adversaires vous freine, à condition d’adopter la stratégie du repli à bon escient lors des affrontements, les points de vie pouvant avoir tendance à s’envoler pour les plus téméraires.
Au chapitre des nouveautés
Pour les plus fidèles à la série des Mana et en particulier à l’épisode d’origine sur Playstation 1, les autres itérations de la saga reviennent en mémoire grâce au bestiaire des petits lapins, des bonbons guérisseurs et de la présence d’une nature omniprésente.Le travail de transposition sur les consoles actuelles et en particulier sur Nintendo Switch s’avère respectueux et même flatteur pour le titre, l’esthétique du jeu ne s’en trouvant pas bouleversée mais bel et bien magnifiée.
Côté musiques, la magique opère toujours autant. On apprécie le choix laissé au joueur de basculer très facilement entre les bandes originales et les réorchestrations actuelles qui sont du plus bel effet.
Enfin un mini-jeu est proposé depuis la petite maison de notre protagoniste au cœur de la carte. Gentillet, retro à souhait, ce petit jeu de plateau à base de jets de dé s’avère toutefois très accessoire, ne retenant pas particulièrement l’attention, on préfère en effet voir nos adorables petits compagnons, glanés au fil de l’aventure par la découverte des œufs, gambader dans l’enclos derrière chez nous ou bien à nos côtés afin d’occire leurs congénères (tout aussi mignons).
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