Epique ? Mais pas trop
A vous de sauver le monde. Ou plutôt de détruire les grandes créatures maléfiques de cet univers dont, au final, on ne sait pas grand-chose. Sur votre chemin, vous allez croiser différents protagonistes, que ce soit une guerrière ou une sorcière, par exemple, qui vont vous donner des quêtes ou vous permettre d’améliorer vos armes. Pour le reste, la narration se veut cachée quand en réalité elle est cryptique et assez mal gérée. L’univers de Lost Epic est assez vide : à part la sorcière, au début de l’aventure, qui vous enjoint de sauver le monde, le reste manque cruellement de substance.
Sachez donc que vous êtes un.e guerrie.re parmi les plus puissants. Au début du jeu, vous pouvez choisir votre skin dans une liste d’une dizaine. Cela ne changera aucune statistique, il s’agit juste d’esthétique. Ensuite, eh bien allez tuer des monstres. Chaque écran regorge de monstres à tuer avec votre épée. Au sol, des notes tentent de vous expliquer le pourquoi du comment de l’environnement et du gameplay. Dans les faits, Lost Epic est un presse bouton qui, malgré une volonté d’avoir une certaine technique dans les combos, n’en fait pas grand cas.
D’autant que le jeu est assez injuste au début. Votre personnage dispose d’une jauge d’endurance qui se consomme lorsque vous attaquez et que vous esquivez, alors que vos ennemis n’en ont pas. Le déséquilibre n’est comblé que par vos possibilités de déplacement, puisqu’il s’agit d’un A-RPG et non d’un jeu au tour par tour. Mais pas de panique : votre jauge d'endurance n’a bientôt plus d’importance puisque son utilité diminue au fur et à mesure de votre progression. Ce qui questionne sur sa présence. Ensuite, en fonction de l’arme équipée, vous avez deux attaques, une puissante et une rapide (avec X et Y) et un saut qui, selon les circonstances, peut remplacer l’esquive.Vos ennemis sont parfois nombreux et vous devez être attentif au moindre de leur déplacement pour éviter de vous prendre des dégâts.
Des quêtes à foison
Dès le début, dès votre première statue de déesse atteinte, vous allez croiser l’un des rares PNJ du jeu qui va vous donner une succession de quêtes annexes. De quoi vous faire oublier la quête principale… Le principe : tuer tel monstre, récupérer tant de tel élément qui s’obtient en tuant tel monstre, etc. Des quêtes répétitives, mais heureusement, vous pouvez les mener toutes de front. Seul inconvénient : vous devez retourner voir le PNJ pour les valider et obtenir leur récompense. Celle-ci est souvent constituée de cristaux rouges qui vous permettent de passer de niveaux manuellement auprès d’une statue. Mais aussi d’améliorer vos armes, d’en construire, de crafter différents items. Vous allez avoir envie de les stocker mais attention ! Si vous mourrez, vous les perdez tous. Il faut ensuite retourner sur le lieu de votre décès pour les récupérer tout ou en partie.
La mort est une compagne de toujours dans Lost Epic : vous allez souvent perdre face à des ennemis. Car si un groupe d’ennemis vous attaque à proximité du passage entre deux écrans, il est alors impossible de s’enfuir, le passage ne s’ouvrant que lorsque les ennemis seront vaincus. Une fois mort, vous ressusciter à la dernière statue avec laquelle vous avez interagi. La progression se fait par écran. La carte vous indique les connexions entre les écrans, que vous les ayez ouvertes ou non. Mais c’est à peu près tout. Oui, il existe plusieurs biomes différents, mais rapidement vous vous rendez compte qu’il s’agit de variations uniquement graphiques. Idem pour le bestiaire : celui-ci est très limité et est essentiellement constitué de variations autour d’un type d’ennemi. Certains volent, d’autres sont massifs et frappent le sol, d’autres encore sont plus affectés par les attaques sournoises dans le dos. Mais au final, on en revient à la même chose : malgré un système de contre-attaque timé et la possibilité de faire des combos dits divins qui infligent de très nombreux dégâts, Lost Epic reste un presse bouton. Il ne faudra maîtriser ces techniques que pour réussir certaines quêtes annexes.
Pour le reste, le système fait penser aux jeux mobiles, très redondant dans leur gameplay. Car revenir à la dernière statue touchée peut parfois vouloir dire revenir très en arrière et si vous quittez un écran (que vous soyez ou non mort) il se réinitialise. Vous pouvez donc switcher d’un écran à un autre pour tenter de vaincre les ennemis à l’infini. Autant vous dire que toute progression est laborieuse et que vous n’aurez pas forcément envie de mourir, quand bien même cela fait partie de la progression du jeu.
Car Lost Epic est ambitieux, mais ne parvient pas à transformer l’essai. Graphiquement très beau, très coloré et avec des biomes qui sont esthétiquement réussi, le jeu ne possède pas ce petit plus qui en fait un must have. Parce qu’il est répétitif, presse bouton malgré une volonté de technique et particulièrement frustrant dans la gestion de ses points de repop, Lost Epic a tendance à perdre ses joueurs. Les statues sont peu nombreuses et donc il faut souvent se retaper une dizaine d’écrans parfois très vastes avant de retrouver une nouvelle statue. Vous allez tournez en rond pour trouver tel boss, ou alors y arriver trop rapidement par rapport à votre niveau, à votre équipement (que vous allez récupérer sur vos ennemis et dans des coffres) ou sur votre progression globale.
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