Test de Mr Prepper, préparez-vous à creuser
Si vous aimez les États totalitaires, le désossage de machine à laver et de lits pour récupérer des planches. Que vous avez toujours rêvé de construire votre fusée, Mr Prepper est fait pour vous. Et ce n'est pas le début d’une blague, quoi que…
TestC’est l’histoire d’un mec…
Mr Prepper est un homme qui n’est pas d'accord avec son gouvernement et il le fait savoir. Malheureusement pour lui, il est depuis peu dans le viseur de l'État. En effet, il a été attrapé alors qu’il essayait de passer la frontière et ça, le président ne le supporte pas. Du coup, confiscation de la voiture et passage fréquent du comité afin de vérifier que Mr Prepper reste dans les clous. Impossible de s’enfuir en voiture ? Qu'à cela ne tienne, l'évasion se fera dans les airs et en fusée qui plus est. Vous trouvez ça bizarre ? Nous aussi.Le jeu commence sur un dialogue avec un membre du comité, qui nous explique qu’il passera d’ici une semaine pour vérifier que tout est légal à l'intérieur de notre maison. Cette petite bâtisse, même si elle ne possède que quatre pièces, est amenée à évoluer au fur et à mesure que nous creuserons de nouvelles salles au sous-sol.L’évolution est rythmée par le temps qui passe (une journée correspond à environ à 10 minutes) et par la fatigue de notre personnage, représentée par une barre verte dans le coin supérieur de l’écran. Toutes les semaines nous avons notre rendez-vous avec le membre du comité qui se fera un plaisir d’inspecter le moindre recoin de la maison.
Nous commençons à creuser un trou sous le salon afin de créer une salle qui permet de cacher l'établi. En effet l’État voit d’un mauvais œil les bricoleurs. Cet établi nous servira à fabriquer tout un tas d’objets illégaux (batte de baseball, piège simple, etc…). Le système de craft est assez commun, on utilise des matériaux glanés ça et là pour les transformer en objets plus ou moins rares (plus l’établi monte en niveau plus les objets sont gourmands en matières premières, mais aussi plus qualitatifs).
Aussi, nous découvrons que détruire le mobilier est utile pour récupérer quelques ressources. Que ce soit des fourchettes et couteaux pour le métal ou bien des meubles pouvant être réduit à l’état de planche de bois, ce n’est pas ce qui manque dans la maison. Cependant, gare à l’inspecteur qui pourrait bien se rendre compte que quelques assiettes ont disparues et que le four a été désossé. Ce manque de vigilance pourrait bien faire monter la pression et nous attirer un game over. Si cela arrive, il faudra charger une sauvegarde antérieure afin de mieux se préparer.
... Il rentre dans un bunker
À chaque fois qu’un jour passe, le calendrier avance (jusque-là, c’est logique). Le comité est représenté par une icône de lunettes sur une case de la semaine. On sait donc pour quand le rendez-vous est planifié. Quand arrive le jour J et que l’inspecteur sonne à la porte, il ne faut pas le faire attendre. Nous n’avons que peu de temps pour tout planquer, retourner les panneaux bourrés de plans d'évasion et faire disparaître les objets prohibés.La deuxième étape consiste à devenir indépendant de la nourriture que nous consommons. À nous de créer une seconde salle pour faire pousser nos propres fruits et légumes. Il est aussi possible d’aller faire une balade en forêt pour trouver à manger, que ce soit par la cueillette ou la chasse. On peut également y faire des rencontres avec d'autres “hors-la-loi” comme par exemple la chasseuse à qui on achète de la viande et des pièges ou l’herboriste qui vend des fruits, des légumes et des graines.Ces moments hors de la maison permettent d’explorer à notre guise. Cliquer sur le bois ou les plantes permet de trouver des ressources. Les interactions sont nombreuses et pour peu qu’on ne soit pas habitué à ce style de jeu, il est difficile de savoir où donner de la tête. Mais très vite on prend le pli et il devient jouissif de fomenter des plans au nez et à la barbe du comité. Aussi, le jeu ne sauvegarde que quand on dort. Plutôt pratique pour recommencer si on fait une erreur.
Malheureusement, au bout de quelques heures, on se rend compte que le jeu n’est pas aussi profond qu’il n’y paraît. Malgré les possibilités qu’il offre, une routine s’installe vite et les tâches se suivent et se ressemblent. S’ajoute à ça une jouabilité ardue qui ne vient pas arranger les choses.
Une version Switch en deçà
Comme dit précédemment, Mr Prepper fait penser à Fallout Shelter ou même This War Of Mine. On voit la maison en plan de coupe 2D et on ne dirige pas le personnage à proprement parler. On clique et donne des instructions. À la manière d'un Sims, on regarde le personnage faire l’action. Le but du jeu est simple, s’enfuir par tous les moyens et pour cela nous allons tenter de construire une fusée dans notre sous-sol.Si ce gameplay fonctionne à merveille sur PC, sur Switch, on ressent une certaine lourdeur. D’ailleurs, on ne conseille pas de jouer en mode docké, car sans être injouable, l'ergonomie n’est pas parfaite. Le joystick gauche déplace un curseur à l’écran qui peine parfois à cibler les objets de petite taille. Si ce n’est pas un problème dans les instants calmes, c’est compliqué quand il s'agit de faire des actions dans l’urgence. Heureusement, les développeurs ont eu la bonne idée d’utiliser l'écran tactile et même si la réactivité n’est pas au niveau d’un smartphone, c’est quand même bien plus jouable.Les temps de chargement sont un peu trop présents et le jeu n’est pas bien joli. Les textures sont parfois baveuses et scintillent. Les ombres et les animations du personnage sont basiques. Sans être laid, si on le compare (encore une fois) à Fallout Shelter ou This War of Mine, il manque cruellement de direction artistique. Malgré ses petits défauts, il reste intéressant et on a envie d’en savoir plus sur le scénario qui se dévoile au fur et à mesure que l’on découvre de nouvelles zones. Le jeu est plein de bonnes intentions, et même si tout n’est pas parfait c’est un plaisir dans les premières heures de découvrir son univers dystopique et loufoque ainsi que les objectifs.
La musique et les effets sonores sont minimalistes, le thème n’est pas assez marquant pour rester en tête. Il y a quelques notes de guitares et d’harmonica qui sentent bon les films de zombie low cost. Parfois quelques nappes de synthé viennent attirer l’oreille mais dans l'ensemble, la musique est en retrait.
Les combats quant à eux, sont assez pauvres et fastidieux. Pour porter un coup, on clique sur l’adversaire, ce qui n’est pas simple. Rappelons qu’il est souvent délicat de cibler à la manette et ici, un affrontement commun peut se transformer en enfer. Quant à la défense, on maintient le bouton parade pour ne pas prendre de dommage et c’est à peu près tout pour la partie combat.
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