Myst comme la brume
La page de l’eshop présente le titre comme un jeu de survie avec des éléments de RPG. A cela il faut ajouter le format action 2D très proche d’un metroidvania. C’est à peu près tout en guise de présentation, car le scénario est inexistant. On lance la partie, on a le choix entre cinq protagonistes qui ont chacun leur spécialité. On génère un monde à travers lequel vous avez le loisir de créer plusieurs personnages un peu comme dans un MMORPG. Le premier avatar que vous avez choisi ne vous plait pas finalement, ce n’est pas très grave. Vous pouvez en créer un deuxième et le lancer dans le même monde. Inversement, vous pouvez créer un nouveau monde et choisir un personnage déjà existant pour jouer dans ce nouvel environnement. C’est un peu comme si vous pouviez transférer un personnage sur un autre serveur et vice versa.
Ce concept est sans doute destiné au mode multijoueur afin d'envoyer un personnage déjà monté et équipé vers la partie de quelqu’un d’autre. Chose que nous n’avons pas pu testé, car cela se fait uniquement en ligne et il faut dire que le online était désert. Plus concrètement, dans Myst of Noyah, vous débarquez dans un monde au milieu de la forêt et vous n’avez aucune indication ni aucun tutoriel. Très rapidement on comprend juste qu’il faut bourriner toutes les créatures qui croisent notre route. “Toutes” est un grand mot. Bien que l’environnement soit joliment modélisé en pixel avec un avatar qui l’est tout autant, c’est horriblement vide. Il y a un arrière-plan assez joli, des plateformes, mais où sont passés les monstres ? Il y en a très peu. On se demande encore pourquoi il y a un mode multijoueurs avec aussi peu d’ennemis. Sans doute l’aspect survival ? Que nenni ! En parallèle, le cheminement est très monotone, pas de piège ni d'obstacle.
Votre avatar a des points de vie, de magie, une progression avec des points d’expérience et un arbre de compétence. On peut aussi l’équiper avec des tas de choses. On coche la case : éléments de RPG. On peut miner, couper du bois, pêcher et quelques autres trucs mais où est passer le reste, survivre à proprement parler, la faim, la soif, le repos et la construction ? Nul part. D’ailleurs la description du jeu indique qu’il faut construire sa base. C’est pas tout à fait vrai. Rapidement, on arrive dans un village et on a rien à construire à proprement parler. On va plutôt améliorer ce qui existe déjà. Il sert de point de départ par la suite pour se téléporter vers les différents biomes. Là aussi, on indique que le monde est généré aléatoirement mais ce n’est pas tout fait le cas. Dans les faits, on peut afficher la carte et on voit clairement que les différents biomes sont aux mêmes endroits même si on génère un monde différent. Ils portent les mêmes noms de touché-coulé : B1, B2, S1, S2, etc. En fait il s’agit de la dénomination des salles, par exemple la forêt a trois salles et c’est l’environnement à l’intérieur qui est généré aléatoirement. Cela ne sera pas les mêmes plateformes ou les mêmes emplacements de ressources.
La brume n’est pas solide
La progression et surtout l'exploration sont par conséquent peu poussées et manquent cruellement de profondeur. Cela devient extrêmement répétitif sans pour autant apporter un défi. Proportionnellement, il faut farmer en masse pour obtenir une quantité suffisante de matériaux afin de commencer réellement la pseudo construction (comme elle est vendue) du village. Il sert peut-être à ça le mode multijoueur ? Là aussi, l'acquisition de ces ressources est très répétitive, notamment par un gameplay assez pauvre et qui manque de calibrage.
Bien que chacun des personnages jouables ait ses propres compétences et spécialités, en finalité votre choix a peu d’importance. Car les ennemis ne sont que des pantins avec une intelligence au rabais. Ils se contentent de juste foncer sur vous. La tactique pour les affronter est assez explicite et très répétitive. Ce qui est assez regrettable car le panel de compétences est très vaste avec une réelle capacité à créer un personnage unique même si vous prenez deux fois le même. Encore plus dommage car les effets visuels sont très artistiques. L’animation en pixel des combattants bien qu’un poil rigide n’en demeure pas moins très jolie visuellement.
Cependant on constate un manque de maniabilité qui vient encore plus ternir l’expérience. Les commandes sont assez simples avec une répartition sur les quatres boutons des actions basiques : attaquer, sauter, esquiver et récolter. Les gâchettes servent surtout pour les compétences spéciales qui requiert de la mana. Là où cela ne fonctionne pas, c’est qu’il y a pas mal de ralentissements et de bugs. Régulièrement vous attaquez, puis votre écran se fige ou ralentit puis d’un coup l’animation s'accélère brusquement. Certaines fois, vous sautez ou faites une esquive, puis le jeu s’emballe et votre personnage se retrouve propulsé dans les airs. Mais pourquoi saute-t-il aussi haut ? Parce que !!! On comprend que c’est un studio indépendant avec un petit budget mais quand même, le titre a été en version beta pendant deux ans. C’est regrettable d’avoir des bug de ce type encore deux ans plus tard pour la sortie sur console.
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