Test de Rune Factory 3 Special : l’amour est plus que jamais dans le pré
La série alliant le sel du RPG au calme du farming est de retour sur Switch dans un remake haut en couleurs de Rune Factory 3 et attention, vous avez rendez-vous avec l’amour.
TestÀ moitié monstre, à moitié humain
Tout commence alors que nous sommes découvert par la douce Shara et que, sur les conseils de son grand-père et sage du village, Wells, nous voilà installé confortablement au cœur du grand et vénérable arbre veillant sur le village de Sharance. Notre personnage est un jeune garçon blondinet amnésique, formule souvent de mise dans la série des Rune Factory, nous laissant ainsi tout loisir de le rebaptiser, dont on découvre bien vite la double nature.Au terme de l’exploration de la première région du jeu, on apprend qu’en nous coule du sang de monstre et plus précisément d’un Lainy doré, petit mouton agile à la laine soyeuse. Notre ceinture de transformation une fois en poche, il nous est alors possible de nous métamorphoser à loisir pour venir à bout des monstres qui apparaissent à l’infini dans chacune des régions du monde.
Le titre est ainsi divisé entre le village principal, entouré par quatre territoires, où chacun est le symbole d’une des quatre saisons, ce qui s’avère assez pratique pour y cultiver des espèces hors saison. Le jeu repose en effet sur un écoulement du temps cyclique où chaque saison dure trente jours, promettant une conséquente durée de vie pour voir s’écouler une année. Chaque jour est d’ailleurs bien rempli et le calendrier est aussi parsemé d’évènements spéciaux (comme si notre charge quotidienne à la ferme n’était pas déjà assez remplie !).
Le jeu s’avère être à mi-chemin entre un pur jeu de farming et un action RPG sans instance mais avec le principe des zones à parcourir d’écran en écran, selon la formule habituelle qui faisait encore le succès de la DS dans les années 2000. Plutôt old school aujourd’hui, cette déclinaison actuelle s’avère être très efficace, d’une fluidité à toute épreuve et plutôt séduisante.
Les portages commencent à être légion pour la série avec cette nouvelle sortie, faisant suite à l’épisode 4 revenu en 2019 également sur Switch. Cette version Spécial de l'épisode 3 ne détone pas dans le paysage vidéoludique actuel des jeux de la Switch qui fait la part belle à ce genre de la simulation agricole.
Il y a toujours quelque chose à faire dans Rune Factory 3 Special et plus on avance dans le jeu, plus les journées risquent de nous sembler courtes. En sortant de chez nous, on accède à ses champs où il est possible de planter des dizaines et des dizaines de graines variées et nouvelles à chaque saison. Fleurs ou légumes, les cultures réclament une attention quotidienne, de l’arrosage à la récolte, en passant par l’ensemencement ou l’usage de fortifiants. Loin pourtant d’être une agriculture très poussée, le système est malgré tout grisant et efficace, sans temps mort.
Il est aussi possible de s'adonner à l'élevage de monstres que l'on aura apprivoisés. Ces petites créatures, au-delà de pouvoir nous accompagner ensuite dans l'exploration soit comme monture, soit comme assistant pour combattre, peuvent également se rendre utiles à la ferme. En leur attribuant un lopin de terre et si on veille à bien les traiter, elles peuvent se substituer à nous pour effectuer les tâches de base et ainsi nous soulager dans la gestion des cultures.
De l’agriculture, du commerce et de la bagarre
Une des originalités du titre tient à son système de revente des récoltes. Impossible de s’adresser aux boutiques accessibles dans le village pour écouler le fruit de son labeur. Pour cela, un grand coffre est installé au beau milieu de nos plantations. Dans Rune Factory 3 Special tout se monnaie, de la mauvaise herbe arrachée, à la plus rare fleur qui aura demandé des jours et des jours de soin quotidien.Tout ce qui se ramasse sur les monstres abattus ou encore nos créations cuisinées ou forgées peuvent être déposés dans la malle. À force d’heures écoulées, la fortune s’accumule et le budget ne devient bien vite plus une source de préoccupation, à la différence des premières heures de jeu qui requièrent plus de flexibilité. C’est tout particulièrement le cas dans le choix des équipements qui sont déterminants dans notre capacité à venir à bout des ennemis et des boss.
Dans l’approche que nous avons eue du titre, on a passé comparativement plus de temps au champ qu’à se battre. Ce n’est probablement pas la seule manière d’aborder le jeu, notamment pour qui recherche d’avantage l’expérience d’un action RPG, mais mieux vaut alors être conscient que les combats sont bien moins chronophages, plus rapides et plus directs.
De manière générale, le jeu dispose d’une excellente fluidité qui permet d’enchaîner sans temps mort chacune de nos actions. Les coups, qu’ils soient physiques ou magiques, pleuvent en cascade et les animations accentuent cette sensation d’efficacité et cette satisfaction du travail bien accompli.
Le défi n’est pas absent non plus, avec, lors des phases d’exploration à chaque changement d’écran, des vagues de monstres parfois agressifs et des combats d’autant plus intenses. Ce remake propose d’ailleurs de régler le niveau de difficulté, de normal à très difficile.
Rune Factory 3 Special est le genre de RPG qui n’impose au joueur aucun choix cornélien dans la progression de son personnage. Chaque action est en effet prétexte à gagner de l’expérience, dans des compétences aussi variées que la seule marche, jusqu’à la capacité de se battre. Il est d’ailleurs possible de varier son style de combat à tout moment en changeant d’arme ou d’équipement. Le personnage est en effet très polyvalent et plus encore lorsque l’on revêt notre apparence de Lainy prêt à en découdre à coup de ruades bien placées.
En montant de niveau, on améliore aussi ses caractéristiques générales mais on apprend également automatiquement des attaques supplémentaires. Notre personnage peut de plus compter sur une panoplie de sceaux magiques et physiques qui permettent de lancer de nouvelles parades qui occasionnent des dégâts conséquents.
Par contre la finesse et la stratégie ne sont pas vraiment de mise puisque les combats se résument bien souvent à un matraquage des mêmes boutons sur des ennemis au pattern d’attaque peu élaboré. Au bout de quelque temps de jeu, on se rend d’ailleurs compte de la meilleure stratégie qui permet de s’en sortir sans trop d’encombres et ce même avec un niveau inférieur à celui des ennemis.
Un village ou un harem ?
Rune Factory 3 Special est bien un jeu d’aventure puisque l’on poursuit la quête principale de notre personnage qui tente de retrouver la mémoire mais aussi de faire accepter sa condition d’être hybride aux autres habitants. Le fardeau du héros solitaire n’est ici pas de mise, au contraire, les interactions sont omniprésentes sur le chemin de l’amitié et même de l’amour, avec des prétendantes à la pelle.Le village de Sharance est en effet majoritairement peuplé de jeunes filles à la personnalité bien trempée mais toutes intriguées par ce nouvel arrivant. Les relations fonctionnent selon un système d’affinité croissante au gré des échanges, des cadeaux et des attentions que l’on manifeste à l’égard de nos potentielles conquêtes.
Que vous préfériez le flegme de l’épicière Karina, la douceur de la fleuriste Shara ou encore le sens des affaires de l’aubergiste Sakuya, la recherche de l’amour s’avère une véritable épopée semée de nombreuses embuches. Pour cela un système de quêtes est disponible via un panneau au centre du village, ainsi que via notre boîte aux lettres. Ces missions permettent de faire grimper notre affinité en rendant service mais aussi d’en apprendre plus sur la personnalité de chacune, afin d’identifier les cadeaux qu’elles affectionnent le plus et ce qui pourra à terme faire chavirer leur cœur.
Tout se passe ensuite dans des échanges et des techniques bien rodées pour petit à petit faire naître l’amour avec l’élue de notre cœur, même si rien ne nous empêche d’avoir en parallèle plusieurs autres prétendantes sérieuses, ce qui n’est pas d’ailleurs sans donner quelques situations plutôt cocasses.
Les dialogues du jeu offrent en effet de temps à autre la possibilité de répondre à des questions posées par les prétendantes. Autant dire qu’il vaut mieux se concentrer au début pour retenir le nom de tout ce petit monde et pour s’assurer de ne froisser personne. Heureusement les dialogues sont suffisamment bien écrits et amenés pour que tout se passe avec fluidité, même pour des jeunes joueurs qui n’auraient pas grand mal à se prêter au jeu de Cupidon.
Cette quête de l’amour est d’ailleurs intrinsèquement liée à l’aventure principale, l’accès ultime à la fin de l’histoire étant conditionné à notre mariage. On vous laisse la surprise !
Terminons sur une parfaite nouveauté introduite dans cette version Special par rapport à l’opus d’origine sur DS : le mode Jeunes Mariés. Accessible dès le lancement du jeu, il permet d’entamer une sorte d’histoire parallèle à la trame principale, dans laquelle on serait déjà uni à l’une des prétendante. La trouvaille est amusante car elle permet de lever la curiosité que l’on pourrait avoir sur ce qu’aurait été la vie de notre personnage s’il en avait épousé une autre. On peut tout de même se demander à quoi rime de commencer un jeu de farming directement au niveau 80 et les poches pleines ? En effet dans ce mode, on accède directement au post-game, autant dire que l’on risque grandement de se faire spoiler des pans du mode histoire.
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