Test de Tchia : le “Game for impact” débarque sur Switch
Explorez l’île et sauvez votre père des griffes d’un bien étrange individu… L’aventure Tchia vous tend les bras !
TestUn jeu engagé
L’aventure de Tchia n’est pas de tout repos : que ce soit “in game”, avec la quête initiatique de la jeune Tchia ; ou dans la vraie vie, avec le développement du jeu. Car Tchia est un titre impactant à bien des égards : s’inspirant de la Nouvelle-Calédonie, travaillé en partenariat avec des musées calédoniens pour la représentation de différents objets du jeu, c’est surtout le jeu de deux personnes, Thierry Boura et Phil Crifo. Les deux co-fondateurs du studio Awaceb (qui compte une douzaine de personnes) sont tous deux originaires de Nouvelle-Calédonie. La culture locale, et surtout la culture kanak, a été une grande source d’inspiration pour la création du jeu.Recherches sur place, rencontre des populations, le travail de recherche (et de mémoire pour les deux fondateurs qui y ont vécu) est immense. Au point que les personnages dans le jeu Tchia parlent deux langues : le français et le drehu, une langue kanak. Si le monde de Tchia est fictif, la faune, la flore, les personnages que l’on croise et même les grands thèmes du jeu sont largement en lien avec la Nouvelle-Calédonie.
En effet, sous couvert d’une grande aventure, d’une quête initiatique à la découverte des îles, des pouvoirs de Tchia, ce sont des thèmes plus actuels encore qui sont abordés : la colonisation et le racisme, notamment. Des sujets qui résonnent particulièrement lorsque l’on connait l’actualité en Nouvelle-Calédonie et que l’on sait qu’à l’origine, Tchia est sorti début 2023.
Comme pour rappeler la réalité derrière le jeu, un panorama de cinq écrans vous présente les inspirations et le processus de développement lorsque vous lancez le jeu…
L’aventure commence…
A l’aube de son douzième anniversaire, alors que Tchia allait fêter cela avec son père, un étrange individu débarque sur l’île d’Uma et kidnappe son paternel. Aidée par Tre, un ami de la famille, Tchia se lance à la poursuite du kidnappeur, Pwi Dua. Alors qu’elle tente de secourir son père, Tchia va faire face à de nombreuses épreuves : trouver un cadeau pour obtenir une audience, découvrir la terrible vérité du gouvernement de l’île, etc. L’intrigue de Tchia reprend tous les jalons du récit initiatique : la quête de dépassement, un mentor masqué qui va l’aider à comprendre la situation, un antagoniste puissant et des vérités cachés qui finissent par exploser.Comme évoqué plus haut, les thèmes sous-jacents sont tout aussi puissants. Tchia va découvrir comment un coup d’Etat a changé la face des îles, ce que sont les étranges créatures de tissus qui semblent animées par la magie… Et ses propres pouvoirs. Inspiré de la culture et du folklore de Nouvelle-Calédonie, le saut d’âme va avoir une grande importance dans le jeu, tant par sa symbolique que par l’impression de liberté que cela vous donne.
Le saut d’âme est une compétence aussi pratique que fascinante. D’une simple pression d’une touche, vous pouvez vous incarner en un objet, un arbre, un caillou, un animal, un fruit ou tout autre élément à votre portée. Une fois dans cette nouvelle incarnation, vous disposez d’un temps donné (symbolisé par une barre verte en bas de l’écran) pour vous déplacer, sauter ou effectuer une action en lien avec votre nouvelle incarnation. Par exemple, si vous vous projetez dans un pigeon, vous pouvez voler et… déféquer sur ce qui vous entoure. Bien sûr, il existe tout un panel d’actions, certaines ajoutant une petite touche d’humour à l’ensemble.
Une fois incarnée, vous pouvez aussi effectuer un saut. Vous vous projetez, en quelque sorte, utilisant votre incarnation comme catapulte. Cela vous permet d’explorer des endroits inaccessibles, notamment. Cette mécanique s’ajoute à celles, plus classiques, de la voile pour planer, des sauts, du lance-pierre pour faire tomber des noix de coco des arbres, etc.
De la musique, des jeux, de l’exploration
C'est près des feux de camp que Tchia prend aussi de la hauteur. Un simple feu de camp se révélera être votre meilleur allié. Outre la possibilité de sauvegarder, vous pouvez y changer de vêtements (certains vous accordent des attributs spécifiques), mais aussi jouer de la musique. Cela pourra d’ailleurs avoir une incidence sur votre expérience de jeu.A la manière d’un The Legend of Zelda, certaines mélodies vous permettent de changer le temps : midi, minuit, après-midi, par exemple. La façon de jouer de la musique dépend des instruments que vous utilisez. Avec deux feuilles frottées l’une contre l’autre, il faut appuyer sur les touches au bon moment. Avec une guitare ou un ukulélé, vous choisissez un accord avec le joystick et appuyez sur une touche pour le jouer au bon moment.
Certaines phases musicales sont obligatoires, notamment lors de moments de scénario, de rencontres faites à votre feu de camp. Il s’agit là d’un moyen de lier les gens, de faire connaissance, de se dire des choses. Vous pouvez tout aussi bien mettre le jeu en automatique à ces moments-là, laissant Tchia jouer et profiter du moment. Mais il n’y a pas que de la musique dans Tchia. La carte regorge de nombreuses activités que vous pouvez effectuer quand bon vous semble. Figurines à collecter, point “d’observation” qui vous permettent de dévoiler la carte, perles sous-marines à récupérer, stands de tir au lance-pierre…
Tout cela s’affiche sur votre carte qui est assez originale pour ce type de jeu. Elle est complète, mais ce sont ces activités qui s’affichent uniquement quand vous vous êtes synchronisé. Votre emplacement, quant à lui, est montré via un cercle jaune, donnant une position approximative et non parfaitement exacte, vous poussant à explorer plus encore…
Parlons des choses qui fâchent : le portage
Tchia est un jeu magnifique : par son propos, par ses environnements, ses lumières, sa faune et sa flore, l’impression de vitesse et de liberté qui se dégage lorsque l’on prend possession d’un objet ou d’un animal. Enfin, ça, c’est sur le papier et sur toutes les autres consoles. Sauf sur Switch.Le portage sur la console de Nintendo est un parfait désastre. Les textures s’affichent à moitié, ça pixelise de partout, donnant l’impression que le jeu est flou dans les meilleurs moments. Les textes mettent quelques secondes à s’actualiser, passant de pixelisé à net, même pendant les temps de chargement, et ceux-ci sont particulièrement nombreux.
Vu la catastrophe graphique qui n’est présente que sur Switch (votre testeuse préférée ayant terminée l’aventure sur Xbox et PlayStation, elle peut vous confirmer que la version Switch est un désastre tant le jeu est magnifique ailleurs), l’impression de liberté et de vitesse donnée par les transformations est inexistante. C’en devient même laborieux, tant il y a par moment quelques secondes de latence, sans qu’on comprenne pourquoi.
La musique, elle, est toujours à la hauteur, de même que les doublages en drehu qui donnent une vraie identité au titre. On ne regrette qu’une chose : les graphismes désastreux qui relaient Tchia à un titre au portage mal géré.
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