Test de The Cruel King and the Great Hero, un jeu magnifique mais non sans défaut.
Le studio Nippon Ichi propose de suivre les aventures de la jeune Yuu, fille du défunt héros recueilli par le bon roi dragon.
Une aventure émerveillante
Ce jeu est un très bel exemple que les jeux peuvent être magnifiques sans avoir besoin de graphismes réalistes, de 4K et de 60+ IPS. Ce titre est entièrement dessiné à la main rappelant des coloriages aux crayons. Ce style va parfaitement bien avec les personnages qui ont tous une apparence juvénile. Les développeurs proposent un monde “en couloir” avec une progression bien cadrée.Le résultat est tout simplement charmant. Les différents environnements regorgent de détails et de vie. Les éléments cachés en arrière-plan peuvent se prouver importants. Et la musique complète bien les beaux graphismes de ce jeu. Chaque binôme possède son propre thème et une ambiance particulière. Il est dommage qu’il n’y ait pas cette variété pour les combats. Les doublages de la narratrice sont sans défaut. L’actrice Reina Kondo raconte l’histoire en japonais comme un conte pour enfant. Cet ensemble permet d’être émerveillé à de très nombreuses occasions.L’histoire est centrée autour du quotidien de la jeune Yuu, fille du défunt héros. Mais rassurez vous, elle a été adoptée par le bon Roi Dragon et vit des jours heureux et bien chargés. C’est la seule humaine vivant dans le pays des monstres composés de bêtes fantastiques et sympathiques ainsi que des animaux très bavards. Cette héroïne au grand cœur occupe ses journées à aider quiconque, monstre comme humain dans le besoin.
C’est agréable de sortir des scénarios clichés de fin du monde omniprésents dans de trop nombreux RPG aujourd’hui. Mais ne vous trompez pas, même si tout donne l’impression de voir le monde à travers les yeux d’une enfant. Ce titre cherche surtout à atteindre les parents.
Un conte familiale
Il n’y a aucune grande histoire fantastique ou de combats épiques. En pratique, Yuu parcourt le monde, seule ou accompagnée d’amis, pour aider toutes personnes dans le besoin. Ses quêtes sont en réalité des tâches, presque insignifiantes, que la jeune héroïne voit comme une grande aventure. Mais elle n'est jamais vraiment seule car le roi dragon veille au grain. Il peut être vu à de très nombreuses occasions, caché en arrière plan. Il décide parfois d’aider sa fille en combat en lui donnant des coups de pouces très discrets.La relation entre notre héroïne et son père tient une place centrale dans la narration. Cette dynamique familiale complète une histoire des plus banales dans un monde épique. Yuu part à l’aventure sur un coup de tête et son père, ainsi que les joueurs, la suivent et la voient gagner en indépendance sous une supervision bienveillante.Yuu progresse et grandit à travers les quêtes principales. Et son père adoptif met tout en place pour qu’elle ait tout ce dont elle a besoin pour réussir. Il n’hésite pas à lui confier une nouvelle “arme”, des compagnons et même brûler quelques objets en chemin. Ces quêtes amènent leurs lots de rencontres et de nouvelles découvertes pour notre jeune protagoniste. Malheureusement, les dialogues, uniquement disponibles en anglais, manquent parfois d’intérêt.Mais ce n’est pas tout. Cette enfant n’est pas du genre à réaliser qu’une seule tâche. Yuu peut réaliser des “Act of Kindness” (des actes de gentillesse) tout au long de ses folles aventures. Elle rencontre et échange avec de nombreux habitants lors de ces “quêtes secondaires”. Elle découvre ainsi leur histoire personnelle et en comprends un peu plus sur le monde qui l’entoure. Ces missions secondaires sont absolument facultatives, comme leurs récompenses (équipement et expérience). Certes elles constituent une aide précieuse pour faciliter les combats, mais elles sont pour autant dispensable.Des combats trop simples
Au-delà de cette excellente direction artistique, ce jeu reste un RPG avec les attentes de ce genre. Ce titre propose donc bien entendu des combats au tour par tour , de l’exploration et une progression de personnages. Et c’est malheureusement là, que la magie commence à s’estomper relativement rapidement.Le rythme du jeu est comme les déplacements de Yuu sur le carte et les combats y sont très fréquents. Les nombreux temps de chargements entre les zones, bien que très courts, viennent empirer ce sentiment de lourdeur. Fort heureusement le jeu propose un système de voyage rapide grâce aux fontaines dispersées dans le monde.Les combats suivent des mécaniques au tour par tour aussi simples que classiques. Chaque personnage possède un nombre de points de vie (Stamina) et de compétences (Skills). Les points de Skill permettent d’utiliser des compétences et s’accumulent au fil des tours. L’ordre de réalisation des différentes actions est déterminé en fonction de la vitesse des combattants. Les combattants, alliés comme ennemis, plus rapides agissent en premier.Cette formule est en réalité trop simpliste. Il n’est possible de faire que 5 actions par tour : attaquer, se protéger, utiliser un objet, activer des compétences ou fuir. La difficulté est très limitée. Il est très rare de rencontrer des adversaires de taille. Le tout donne des affrontements trop répétitifs et creux.
Une progression trop limitée
A l'issue de chaque bataille, les participants gagnent des points d’expériences ainsi que des objets. La progression et la personnalisation sont aussi trop limitées. Il n'y a que trois caractéristiques. La force influence la puissance des attaques; la défense, permet de réduire les dégâts et la vitesse, détermine l’ordre d’action lors des combats. Plusieurs points sont répartis automatiquement entre ces trois statistiques lors de chaque montée de niveau.Enfin il y n’y a que 4 emplacements d’équipement pour chaque personnage : une arme, un habit (comme la casserole et le bâton de Yuu) et deux accessoires. Ces éléments permettent de légèrement modifier les statistiques des personnages ainsi que de fournir des bonus divers (gain de vie par tour, plus d’attaque contre les bêtes, etc.).
Mais cette mécanique est aussi trop peu exploitée. Les armes et armures (une casserole, de vieux vêtements, etc.) sont rares et spécifiques à chaque personnage. Les accessoires sont alors la seule chance de personnalisation. Il est donc d’autant plus regrettable que leurs effets soient trop limités pour permettre différentes stratégies de combats. Bien que cela ne soit pas nécessaire. Il est tout à fait possible de gagner la majorité des combats sans aucune stratégie en utilisant uniquement des attaques et des objets de soins qu’il est possible d’acheter à très bas prix.
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