Steamworld Dig : une bonne surprise
Quand Terraria rencontre Metroid dans un univers steampunk, ça fait des étincelles dans la mine.
TestRusty in the ground with diamonds
Aujourd'hui sous le joug d'une robocratie impitoyable, le monde tel que nous le connaissons à depuis longtemps cessé d'être. A t-il même jamais existé ? Rien n'est moins sûr. Ce qui est certain, en revanche, c'est que les machines à vapeur règnent désormais sur l'Ouest, et que les cow-boys mécaniques sont monnaie courante dans ses déserts poussiéreux. Pathétiques et agressifs, les êtres humains ne sont guère plus que des souvenirs vitreux hantant les catacombes radioactives du chétif village de Tumbleton. C'est dans cette bourgade peu inspirante, et en toute franchise, peu inspirée, que débarque enfin Rusty pour honorer le legs de son oncle : une mine pleine de joyaux et de secrets d'un autre temps.
Creuser sa propre tombe et descendre le plus profondément possible, en fait, c'est presque surfait. De Terraria à Spelunky et compagnie, Steamworld Dig ne cache aucune de ses inspirations spéléologiques et s'en inspire avec la plus grande sagesse. En contrepartie, il a plus de mal à apporter sa propre pierre à l'édifice du genre. Qu'à cela ne tienne, à défaut d'être original, faire avancer Rusty dans les entrailles de chaque zone de la mine est plaisant.
La progression se fait en 2D et il suffit d'enfoncer sa pioche dans les blocs de terre pour se frayer un chemin dans les abysses et récupérer les précieux minerais. Ces derniers peuvent alors être échangés à la surface de Tumbleton contre de précieux dollars à l'intérêt beaucoup plus concret : l'améliortion de son équipement.
Le schéma du jeu est alors tout tracé. On s'enfonce aussi loin que possible avant d'être à court d'énergie ou d'avoir les poches pleines, puis l'on remonte au village vendre ferraille et cailloux pour transformer sa lampe à huile en torche plasma et faire passer sa pioche du cuivre au diamant. Tous les outils peuvent être améliorés moyennant finances afin de les rendre plus performant.
Évidemment, il n'est pas toujours obligatoire de se taper de longs et laborieux allers-retours entre les différentes aires de jeu, puisque des téléporteurs peuvent être achetés à la boutique, histoire de gagner un peu de temps. Dommage qu'il soit obligatoire de passer par des orbes bleues pour se les procurer. La ressource étant rare et impérative pour les améliorations de haut niveau, on n'en achète pas autant qu'on l'aurait espéré.
Creuse toujours... tu m'intéresses !
A cette formule conventionnelle Steamworld Dig ajoute néanmoins une vraie bonne idée : des salles de défis cachées faisant office de donjons. Nécessitant de connecter quelques neurones entre eux et d'avoir des réflexes relativement aiguisés, ces passages sont souvent indispensables puisqu'ils permettent de débloquer des pouvoirs concrets complétant l'arsenal de Rusty. On débloque ainsi graduellement une foreuse, un double saut, ou encore un détecteur à métaux ; de vrais nouveaux pouvoirs (parfois lié à l'utilisation de vapeur d'eau dont la jauge fait office de magie) facilitant les inéluctables trajets à la surface et déverrouillant l'accès à des zones souterraines toujours plus enfouies. Du Metroid en beaucoup plus linéaire en somme.
Mais de la simplicité de la prise en main découle également des combats passablement fastidieux généralement limités à de simples coups de pioches à qui mieux mieux. Un véritable regret eu égard au bestiaire éclectique du titre qui réussit à harmoniser larves gluantes, tourelles chromées et alcoolos agressifs. Du grand art soutenu par des sprites de qualité, détaillés et très bien animés.
Les environnements se payent même le luxe de réussir à se renouveler tout en gardant une certaine cohérence artistique. Que demande le peuple ? Peut-être une bande-son de la même teneur, ce qui n'est franchement pas le cas. Quitte à passer des heures entières à miner autant le faire avec des thèmes sympas et pas de vagues musiques d'ambiances aussi peu entraînantes que nombreuses.
Que manque t-il à Steamworld Dig pour transformer l'essai ? Pour être tout à fait honnête, assez peu de choses. Remédier aux rares soucis déjà mentionnés serait déjà un bon début mais c'est surtout la comparaison avec ses sources d'influence qui lui porte préjudice. Moins difficile et nerveux qu'un Spelunky, moins complet que Terraria, trop linéaire pour un Metroid... A toucher à tout, Steamworld Dig n'approfondit pas assez pour se donner les moyens de devenir plus qu'un simple bon jeu. Mais inutile d'avoir plus d'ambition que les créateurs : pour une première, c'est déjà plus que respectable.
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