Pas la peine de consulter un manuel d’utilisation, la prise en main est immédiate. On lance l’un des deux titres et apparaît immédiatement notre surfeur qui dévale des pentes alpines dans un décor minimaliste, devant récupérer des étoiles, des lamas, sauter par-dessus-des gouffres, utiliser le pouvoir ascensionnel de petites tornades, éviter des rochers, dans l’optique de réaliser la plus longue et belle descente durant la nuit.
En effet, cette odyssée se déroule le soir et votre silhouette se découpe telle une ombre chinoise, avec les éclairages d’un soleil couchant, un ciel qui s’agite de nuage et d’orage, de neige. Notre personnage doit accomplir différents objectifs au travers de décors enneigés ou désertiques.
On se retrouve surpris par le côté apaisant du jeu. L’action n’est pas intense mais on prend un grand plaisir à dévaler les pentes, à enchainer quelques backflips en appuyant de manière plus ou moins prolongée sur la touche A ou de redresser légèrement sa planche pour ne pas se crasher à l’atterrissage d’un saut vertigineux. Même s’il y a peu d’éléments à l’écran, entraînant une excellente fluidité à chacune de nos parties (60 fps), on est surpris par cette belle simplicité.
On traverse des forêts, on descend quelques à-pics, on passe dans des villages, on rebondit même sur les enveloppes de certaines montgolfières ou on utilise des cordes reliées entre elles pour franchir certains précipices. Chaque partie est unique, la piste étant modélisée aléatoirement avec quelques invariances cependant, il faut toutefois rester concentré pour ne pas heurter un rocher, un campement avec son feu ou un autre obstacle.
Alto collection regroupe donc deux titres très semblables en apparence : Alto’s Adventure du studio Snowman, sorti en 2015, et Alto’s Odyssey, développé par la team Alto en 2018. C’est la première sortie de ces deux jeux sur support consoles, à la fois sur Xbox, PS4 et pour ce qui nous intéresse, Nintendo Switch.
Deux titres qui nous emmènent vers les grands espaces
Prenons le premier titre, Alto’s Adventure. Vos lamas se sont échappés et vous devez donc les rattraper (ils sont tout de même très nombreux pour un petit troupeau). Mais le jeu dépasse ce simple cadre de berger dans un gameplay de runner en vous permettant de surfer dans de beaux décors, tout en récupérant des bonus et des pièces, qui vous permettront d’acquérir quelques artefacts supplémentaires pour gagner encore plus de points. Alto’s Adventure est celui qui a été le moins apprécié par mon junior, qui semble s’être beaucoup plus amusé sur l’opus Collection. A mon niveau, les deux se valent dans les grandes lignes, avec effectivement un petit plus pour le second opus.
La génération aléatoire des parcours donne une sensation sans cesse renouvelée de plaisir. En effet si le principe du jeu est simple et forcément répétitif un moment, cette génération aléatoire permet d’y revenir régulièrement. On se surprend à relancer rapidement la console pour une petite course (et puis deux en fait) avant d’aller à table ou se coucher, c’est vraiment un titre très plaisant.
Dans Alto’s Adventure, outre les rochers, il faut éviter les feux de camp. Attention cependant, si vous passez par-dessus d’autres personnages assis autour de ce feu, ils vont vous poursuivre car ils n’apprécient pas trop vos cabrioles au-dessus de leur tête. S’ils vous rattrapent, la course est terminée. Pas de game over cependant, on appuie sur réessayer et nous voilà parti pour une nouvelle course sur un nouveau parcours, à tenter d’aller encore plus loin en distance et en score.
Avec le second titre, Alto’s Odyssey, vous êtes dans le désert, largué depuis une montgolfière, à dévaler des canyons et à croiser d’anciens temples dans des décors qui apparaissent bien plus vastes (très bel effet de profondeur de champ). On reste toujours sur le même principe de gameplay, touche A pour l’action et le stick. Mais cette fois, on peut grinder. C’est durant cet opus que l’on trouve les petites tornades nous permettant de décoller et les montgolfières sur lesquelles nous pouvons rebondir. Les effets lumineux sont encore plus travaillés, ce second opus est encore plus réussi que le premier.
Upgrader vos compétences
Chaque action réussie (mouvements, pièce récupérée, étoile, lama pour le premier titre) vous octroie des crédits que vous pourrez dépenser ensuite dans l’atelier pour obtenir certains perfectionnements. Dans les deux jeux, on retrouve quelques objets communs et d'autres un peu plus spécifiques à chaque titre.
Ainsi, dans l’atelier, vous pourrez récupérer un aimant à pièces, un casque pour pouvoir chuter une fois, ou une wingsuit, une tenue vous permettant de voler. Bien sûr, tous ces objets, pas forcément essentiels, nécessitent une quantité croissante de pièces, certains objets obtenus débloquant des extensions payantes supplémentaires.
Rien à débourser en réel, tout se fait via votre maîtrise du jeu, chaque ride vous apportant quelques espèces sonnantes et trébuchantes, indexées sur le nombre d’étoiles récupérées, d’objectifs obtenus, et de distance parcourue. Pas de mystère, pour débloquer les 5000 pièces nécessaires pour les premiers objets réellement intéressants, il va falloir accumuler quelques descentes.
En réussissant les divers objectifs (trois objectifs par niveaux, à vous d’être bon pour tenter de les réussir tous les trois du premier coup, même si cela ne sera pas franchement simple pour certains), vous allez pouvoir débloquer de nouveaux personnages jouables, aux capacités différentes du premier (certains sont plus rapides, ou peuvent effectuer certaines figures plus facilement) et vous pourrez également débloquer de nouveaux lieux (des biomes dans le jeu), apportant un peu plus de variétés. En tout, nous avons 7 personnages différents, 120 niveaux et 360 objectifs, soit largement de quoi faire pendant quelques heures.
On notera quelques subtilités de gameplay : la capture de cristaux vous permettra temporairement de briser un rocher sur votre trajectoire, en vous apportant un petit champ de protection de couleur rouge face à des chocs. La variété du relief est plus travaillée sur l’opus plus récent, amenant un gameplay arrivé à maturité. On se demandait ce que cela allait donner sur un grand écran de télévision, on apprécie vraiment les rides de cet opus Odyssey.
Musicalement, on reste dans le zen sur les deux titres. La bande-son est personnalisée selon le mode standard ou zen (sans objectif à obtenir) des deux titres. On notera parmi les crédits musicaux quelques noms pas inconnus, comme Todd Baker (Little Big Planet).
Le titre se suffit-il à lui-même pour se démarquer des autres productions similaires ?
C’est vrai que dévaler les pentes en appuyant juste sur le bouton A de temps en temps pour sauter des obstacles, grinder, ou laisser son doigt appuyé plus longtemps sur la touche A pour effectuer son backflip (saut périlleux arrière), si la pente et la hauteur de chute vous le permet, peut sembler un peu léger, mais c’est vraiment l’enrobage graphique qui emballe.
A noter que la Switch conserve le jeu tactile, passez le doigt vers le haut pour faire sauter votre skieur, à condition d’y jouer hors station d’accueil. Le fait de pouvoir y jouer également sans objectif à réaliser (le mode zen) apporte vraiment un caractère de détente incroyable. Il y a donc d’autres titres similaires sur le principe mais Alto Collection réussit sans problème le meilleur équilibrage et la meilleure présentation. Bref, si vous ne devez choisir qu’un titre du genre, c’est celui-ci qu’il vous faut.
A noter un mode photo via le menu pause pour prendre quelques belles captures d’écran.
Un petit grief ?
Et bien certains pièges ne sont pas toujours bien visibles. On s’est clairement fait avoir la première fois par le feu de camp mais ce sont surtout les rochers, proches de certains arbres, qui ne sont pas toujours visibles. Dommage quand tombe sur cette situation alors qu’on venait de briser son record de distance, mais c’est la surprise de la gestion aléatoire qui nous propose clairement des rides parfois bien plus difficiles dès le départ que d’autres. Cela arrive cependant rarement, mais ce petit défaut de visibilité est bien présent, un peu plus dans l’opus Adventure. A noter que parfois, le jeu se met à mouliner lors d’une sauvegarde de points, nous trouvant ainsi bloqué une petite minute avant de pouvoir essayer une nouvelle descente. C’est arrivé à deux reprises à notre niveau, on le signale.
On reste un peu sur notre faim concernant les objets à acheter dans l’atelier. Le coup du casque utilisable une fois, au regard des crédits dépensés pour l’obtenir, c’est beaucoup pour pas grand-chose. Un potentiel sous exploité car finalement, les bons produits se comptent à deux ou trois max.
Une presque totale réussite donc que ce portage sur Nintendo Switch, très plaisant à jouer console en main mais surtout console posée sur la table avec une manette pro dans les mains. Commercialisé à 8,79 €, Alto Collection est une petite suite de 319 Mo vraiment très agréable que nous recommandons chaudement. Une très bonne surprise, qui détend. Mais les amateurs de score pourront se délecter du tableau des scores en ligne. Nous remercions l’éditeur pour nous avoir fait parvenir ce code afin de réaliser ce test très plaisant.
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