Une réalisation imparfaite.
Un Voisin d’Enfer est la compilation du jeu sorti en juin 2003 sur PC et de son add-on qui lui apparu en avril 2004. Et par là, on ne peut qu’admettre que cela commence à dater un peu. Car au niveau de la réalisation, bien que Jowood le développeur adopte un style graphique très «pâte à modeler», on ne peut qualifier le jeu de «mignon» d’un point de vue meilloratif. Déjà sur PC, on reprochait à UVE une réalisation graphique bien faible, avec une nombre d’effets limités d’autant plus que l’on pouvait s’attendre à un peu plus d’attention quand on constate que le titre ne nous propose qu’un nombre d’environnements très limités.Certes le style BD est très agréable et s’accorde à merveille au titre mais un peu plus d’attention de la part des développeurs n’aurait pas été un mal. De plus, les animations sont réellement limitées et sans aucune transition : le voisin marche et sans même se retourner ou avoir une petite animation où l’on se voit se mettre en position, il se met à utiliser je ne sais quel objet qui se situe près de lui.
Si l’avantage de UVE réside dans sa réunion du jeu et son add-on, on regrettera que même en réunissant les deux le titre reste très court en terme de durée de vie. Même s’il arrivera mêmes aux joueurs les plus chevronnés de rester bloqués quelques minutes, même s’il l’on recommencera souvent les niveaux car on ne les réussira jamais parfaitement du premier coup et même si le jeu propose plusieurs modes de jeu, il suffira à un joueur aguerri un bon après-midi pour terminer le jeu en mode campagne et comptez qu’un joueur moyen y jouera une semaine ou deux à raison d’un ou deux niveaux par jour. Pour la réédition d’un jeu sorti il y a presque 1 an pour l’add-on et 2 ans pour le jeu original, on aurait pu s’attendre à de nouveaux niveaux à la pelle mais non, seuls quelques modes de jeu sont présents pour essayer de maintenir l’illusion d’une durée de vie, extrêmement légère.
Vengeaaaaance !
Quand à l’intérêt du titre, le but est simple : votre voisin, un monstre ignoble qui a rayé les mots «hygiène» et «amabilité» de son vocabulaire vous mène la vie dure et vous avez décidé de vous venger. La magie de la télé-réalité opère : vous devez vous introduire subrepticement dans la maison de votre voisin, saboter la moitié de ses possessions pour les voir lui sauter au visage et faire ainsi monter l’audimat à chaque épisode (puisque c’est en épisodes que le jeu se divise). Dans l’add-on, même principe sauf que ce sont ses vacances que vous avez choisi de gâcher. Il vous faudra à chaque fois poser vos pièges en toute discrétion et en évitant de vous faire prendre par votre voisin qui à votre vue, vous prendra en chasse pour vous passer à tabac.C’est donc par épisode que vous devrez rendre votre voisin complètement fou : dans un décor fermé (la maison, le bateau, la plage, le site touristique…) que vous aurez un nombre limité de pièges à mettre en place et si possible dans un certain ordre afin que votre voisin finisse par les enchaîner et se mette à pleurer. Car oui, les pièges sont sournois, drôles et souvent sadiques. Le style très cartoon permettra au méchant voisin de survivre à l’électrocution et j’en passe mais il y a quand même un brin de perversité derrière tout ça, qui n’est pas pour déplaire. Le jeu peut faire rire une minorité, il en fera sourire beaucoup d’autres.
Un jeu somme toute répétitif
Mais la durée de vie très limitée du titre ainsi que sa réalisation resteront impuissants face au défaut majeur du titre : son caractère répétitif. A cause du manque sérieux d’environnements de jeu et surtout car il s’agit du même mécanisme à chaque fois, le jeu perd rapidement sa saveur. De plus, si la maniabilité sur consoles s’en sort plutôt bien pour un point’n click à la base, on regrettera que l’interface du jeu diffère complètement du titre PC et perd ainsi de sa lisibilité et surtout de son intérêt. Ainsi, au lieu d’avoir une petite icône montrant l’endroit où va se diriger le voisin, on est obligé de bouger la caméra sans arrêt pour savoir où il se trouve.De plus, le jeu souffre de son passage de PC à consoles avec un flou très léger mais néanmoins insupportable sur l’écran qui empêche de distinguer toujours très clairement l’action, contrairement à l’opus PC. De ce fait, la perte de l’interface et ce flou «artistique» dont on se serait bien passé rendent un peu moins agréable le titre. Néanmoins, celui ci reste extrêmement accessible bien qu’un peu difficile par endroit et conviendra à toute la famille.
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