XCOM 2 Collection : Un jeu bon sur le fond qui divisera sur la forme
XCOM 2 est arrivé sur Switch sans compromis et avec tous ses DLC. Une prouesse inattendue qui a rapidement fait parler d’elle pour ses errances techniques. Mais qu’en est-il réellement après plusieurs semaines et un patch correctif ?
TestXCOM 2 a réussi à se bâtir une réputation sur son contenu et ses mécaniques de gameplay, et, pour avoir longuement parcouru le jeu sur PC à l’époque de sa sortie, c’est un point que l’on peut déjà confirmer sans même avoir posé les mains sur la version Switch.
Avant de passer au test à proprement parler, on rappellera que cette compilation contient l’ensemble des DLC de Xcom 2, dont sa grosse extension War of The Chosen proposée comme un second titre. Et au vu du contenu du titre, on ne peut qu’abonder dans ce sens.
Nous y reviendrons bien évidemment plus tard dans ce test, mais il y a donc presque deux jeux dans cette compilation, qui justifie ainsi presque son nom, et c’est un point qu’il faudra retenir pour la note finale.
Un portage vertueux ?
On l’a dit, Xcom 2 a la réputation d’être cassé techniquement, même sur son support natif (et de prédilection) qu’est le PC. Si l’on pouvait donc se réjouir que ce soient les petits gars de Virtous, qui se sont déjà chargés des très bons portages de Starlink et Dark Souls: Remastered, qui s’occupe du portage, il ne faut cependant pas en attendre des miracles.Cependant, en l’état, Virtous a réussi un petit miracle en réussissant à faire tourner Xcom 2 sur nos Switch, là où le jeu a du mal à tourner sur une PS4 Pro ou une Xbox One X.
Soyons clairs, c'est un titre extrêmement exigeant techniquement parlant qui a eu de nombreux bugs et problèmes sur lesquels nous reviendront plus en détails, mais Virtuous a réussi à rendre le jeu jouable en mode portable et on leur tire notre chapeau pour cela.
Des problèmes techniques ?
Alors crevons l’abcès d’emblée, oui les graphismes de Xcom 2 sur Switch ont été baissés au minimum, oui le framerate est parfois totalement aux fraises et oui les temps de chargement sont affreusement longs, mais après une cinquante d’heures passées sur le titre, le constat est là : le contenu complet de XCOM 2 et XCOM 2: War of the Chosen tourne sur nos Switch presque aussi bien que sur les autres consoles et le jeu de Firaxis propose un tel contenu qu’il reste envisageable de passer outre tous ces problèmes techniques.Evidemment, nous consacrerons un paragraphe à ceux-ci en fin de test, et non, ce ne sera pas reluisant, mais avant de nous intéresser plus en détail au portage, commençons par nous intéresser au jeu en lui-même. Cela nous permettra d’ailleurs de mieux appuyer sur les problèmes techniques excusables et ceux plus handicapants.
« Commandant, c’est bon de vous revoir »
XCOM 2 est né du reboot de 2012 de la franchise XCOM, à savoir Xcom : Enemy Unknown et plus tard son extension Enemy Within. Très bon jeu de stratégie sur presque tous les aspects, le titre est considéré comme l'un des meilleurs jeux de stratégie au tour par tour actuellement disponibles. (Et on regrette un peu que ce ne soit pas cet opus qui ait été porté sur la console de Nintendo, après une version Vita sortie un peu tardivement).XCOM 2 se déroule vingt ans après les événements d'Enemy Unknown, et une fois n’est pas coutume, les développeurs ont choisi de prendre pour point de départ la défaite du joueur dans l’opus précédent.
Vous avez ainsi échoué à repousser l’invasion extraterrestre dans le jeu précédent et le monde est alors désormais gouverné par une coalition humaine / adventiste, la race extraterrestre qui a soumis la planète.
Vous jouerez donc cette fois-ci le rôle de résistants, et donc d’antagoniste. Un point de vue qui ne changera en soit pas grand chose, mais qui permet d’amener un peu de fraîcheur aux missions. Même si, bien vite, on ne fera que peu attention au déroulé de l’histoire, il faut bien l’avouer.
En tant que Commandant - fraîchement libéré de la captivité extraterrestre après deux décennies - ce sera à vous de rassembler les résistants sous le même drapeau, de découvrir les véritables desseins du réseau d’Advent et bien sûr de tout mettre en oeuvre pour libérer le monde.
Rassurez-vous si vous n’avez pas touché au précédent XCOM, les liens entre les deux opus ne sont pas très importants et ne vous empêcheront nullement de profiter de XCOM 2, autant dans son gameplay que dans sa narration.
Repartir de zéro
Dans XCOM 2, XCOM doit aussi se reconstruire. Au départ, le réseau XCOM lui-même a été aussi réduit à un mouvement de résistance. On est donc loin de la machine de combat bien huilée et correctement financée des titres précédents.Dans XCOM 2,vous devrez attaquer dans l’ombre les installations ou les convois d’Advent aux quatre coins du Globe. Mais pour ce faire il faudra d’abord regagner votre influence sur le monde et il faudra donc s’allier aux autres poches de résistance, en leur fournissant un soutien sur le terrain et mais aussi en installant des antennes afin d'élargir votre réseau d'alliés afin de pouvoir agir sur l’ensemble de la carte à terme.
Bien préparé pour mieux guerroyer
En plus de vous engager dans les missions qui prennent évidemment la forme de combats au tour par tour, vous devrez avant tout préparer votre armée. Il faudra ainsi prendre des décisions sur tous les aspects de votre base, et il faudra donc en permanence jongler avec la recherche de nouvelles armes et technologies avec la gestion des ressources, organiser l’agrandissement, puis les installations, de votre base, le personnel, les nouveaux laboratoires et les espaces de travail et choisir les menaces à traiter en premier.En résumé, vous aurez constamment à prendre des décisions entre deux combats, et il faut bien reconnaître de passer parfois plus de temps dans les menus que dans les combats. D’autant que le jeu n’a de cesse de faire apparaître de nouveaux points d’intérêts et qu’il est évidemment impossible de tout gérer.
Il faudra donc se préparer à la guerre des nerfs avant la guerre des armes, et ceux qui recherchent avant tout à enchaîner les combats comme dans un Mario + Les Lapins Crétins risquent d’être surpris.
Prendre les bonnes décisions concernant ce qu'il faut développer ensuite, quand et où s'engager avec l'ennemi et comment dépenser votre argent et vos ressources est absolument essentiel, et les erreurs que vous faites à bord de votre vaisseau Avenger, qui sert de base à votre petite armée, auront un réel impact sur le champ de bataille. C’est donc un aspect qu’il ne faut pas, et qui de toute façon ne peut pas, être négligé.
Xcom 2 est donc un jeu de stratégie à tous les niveaux et les combats ne sont qu’un élément parmi d’autres, là où d’autres titres les mettent bien plus en avant. Entendons-nous bien cependant, les combats de XCOM 2 sont extrêmement stratégiques et punitifs, c’est juste qu’ils ont autant d’importance dans la réussite de votre campagne que les autres aspects à gérer.
Une guerre de l’ombre
Les missions de XCOM 2 commencent le plus souvent par une phase d’infiltration qui passe par la dissimulation de votre équipe, une mécanique de gameplay absente de Enemy Unknown et donc développée pour cette suite.La dissimulation vous permet de vous positionner sournoisement et de vous préparer à vous engager avant d'annoncer votre arrivée à l'ennemi. Globalement, c’est un ajout au gameplay de base très intéressant et qui fonctionne à merveille une fois correctement assimilée. Il faudra donc prendre le temps de réfléchir à la manière de faire progresser votre équipe et de dévoiler votre présence à l’ennemi.
Impossible de tuer un ennemi sans se faire repérer, il faudra donc bien penser votre stratégie avant d’engager l’ennemi. Passer votre équipe en vigilance est une possibilité plutôt rentable car elle permet souvent de causer d’énormes dégâts aux forces d’Advent pris par surprise : c'est un excellent moyen de prendre le dessus au début d'un combat, d’autant mois négligeable que vous serez la plupart du temps en sous-nombre face aux troupes alliés.
Une guerre contre la montre.
Si sur la carte du monde, et donc dans vos préparations vous êtes déjà constamment stressé par le temps, avec au-dessus de vous l’épée de Damocles de voir Advent mener à bien son plan Avatar, mettant un terme à votre campagne, cet aspect chronométré se retrouve aussi en combat.Vous vous retrouverez donc très régulièrement obligé de mener à bien votre mission en un nombre de tours limité. Cet aspect du titre avait été critiqué à sa sortie et on doit bien reconnaître que cela se comprend parfois, et particulièrement dans les missions avancées.
Si ajoute un excellent niveau d'excitation et de tension à chacune des actions, cela peut-être revenir de façon moins régulière. Cela bride ainsi parfois les stratégies d’infiltration, obligeant à accélérer certains manœuvres et à mettre en danger les unités. Si sur le papier cela est une bonne idée, le fait que cela soit très récurrent finit par lasser et à nous obliger à mettre de côté l’aspect infiltration.
Globalement, le jeu donne l’impression de pousser à l’offensive, et encore plus dans War of the Chosen qui met un peu l’accent sur l’action et les échauffourées.
Votre équipe personnalisée, un plaisir non dissimulé
Fort heureusement, mener un combat dans XCOM 2 est plutôt jubilatoire, ne serait-ce qu’en raison de ses outils de création de personnages et de la construction de vos propres équipes.Créer ses équipes « sur-mesure » est une grande partie du plaisir de XCOM, et particulièrement quand on y intègre ses héros favoris ou les membres de sa famille.
On s’attache à ses personnages et ses équipes, et je peux vous dire que j’ai été plus que triste de voir Egon Spengler se faire capturer par les forces d’Advent après avoir perdu Ryo Saeba deux missions plus tôt. Libre à vous évidemment de recharger votre sauvegarde si vous ne voulez pas perdre définitivement votre personnage préféré, ou de simplement le recréer derrière sur la base d’un autre soldat et « jouer le jeu » de la mort permanente.
Vue la difficulté du titre, même dans son niveau de difficulté le plus bas, il n’y aura de toute façon aucune honte à recharger votre sauvegarde après de mauvaises décisions, surtout après plusieurs dizaines d’heures de campagne.
Une extension qui redistribue les cartes
Intéressons-nous maintenant plus en détail à l'extension War of the Chosen, qui prend le jeu de base et y ajoute une tonne de nouvelles fonctionnalités plus ou moins intéressantes. Passée la première mission, en tout point identique à XCOM 2, on a clairement face à nous un jeu vraiment différent qui aurait pu être un potentiel XCOM 3 avec un peu plus de travail sur les environnements et missions.War of the Chosen vient aussi enrichir et développer l’histoire de XCOM 2, et on peut clairement le voir comme un « what if » du jeu de base. Cependant, on vous conseillera d’abord de jouer à XCOM 2 avant de lancer son extension, War of the Chosen restant une extension de jeu de base, et partant donc du principe que vous connaissez sa base.
Firaxis a ajouté trois nouvelles factions, et autant de nouveaux types d’unités, avec qui vous joindrez vos forces. Evidemment cela viendra considérablement gonfler vos compétences et options de combat disponibles.
Les développeurs ont aussi revues certains aspect du titre hors combat : il y a un nouveau système de fatigue, des missions d'opérations secrètes et, bien sûr, de nouveaux ennemis à affronter, entre autres nombreuses autres petites ajouts de gameplay.
Mode Zombie ?
Tout n’est pas forcément réussi, comme par exemple les Ombres, qui sont alertés par le bruit et qui se déchaînent désormais en masse dans les missions où ils apparaissent. Si l’idée est plutôt bonne, leur présence un peu trop récurrente vient casser le rythme de certaines missions.Ils sont liés à une nouvelle mécanique donnant un côté plus action au titre. Ce dernier vous permet d'obtenir un tour gratuit si vous parvenez à en éliminer un avec votre arme. En d’autres termes, cela signifie que si vous jouez assez intelligemment, vous pouvez en descendre plusieurs par tour. Le problème, c’est que cela flirte avec l’overdose car le compteur de tués dépasse régulièrement les cinquante unités là où elle s’approche en général de la dizaine dans le jeu de base.
Les Elus, la véritable bonne idée
Mais à côté de ces Zombies, War of the Chosen ajoute également The Chosen eux-mêmes, les Elus en français. Cet ajout est beaucoup plus intéressant puisqu’il ajoute trois boss extraterrestres uniques qui vous chasseront à travers la carte du monde, et s’incrustant au hasard dans vos missions, et bien souvent dans les moments les plus tendus.Ils sont une menace constante et, à l’instar du projet avatar (beaucoup moins oppressant dans cette extension, sont chacun liés à leur compte à rebours et doivent être vaincus - définitivement - dans leur propre base secrète. Une fois ces dernières détruites, ils ne pourront plus ressusciter et arrêteront donc de vous harceler.
En plus de cela, tuer un Élu vous permettra d’avoir accès à ses armes uniques. C’est cet ajout que l’on retient le plus de War of the Chosen, et qui marque la plus grande différence énorme différence de la campagne du jeu.
En effet, au même titre que la nouvelle gestion de la fatigue ou des afflictions mentales, les élus vous poussent davantage à faire tourner vos soldat au combat, vous obligeant à ne pas vous reposer sur une seule équipe comme cela peut-être le cas dans XCOM 2 une fois que vous êtes bien aguerri.
Cela viendra en plus vous pousser à passer un peu de temps, et donc potentiellement de plaisir si comme moi vous aimez personnaliser vos troupes, dans le menu de création de personnages.
Bilan positif ?
Voilà dans les grandes lignes ce que l’on peut dire des deux jeux inclus dans cette collection et dites vous bien que nous n’en avons effleuré que la surface, il y a tant de mécaniques de gameplay que nous n’avons pas abordé dans ce test.Mais les fans de stratégie, ou ceux qui voudraient pousser plus loin l’expérience après s’être fait la main sur Mario + Les Lapins Crétins, que certains qualifient de version light de XCOM, devraient avoir déjà largement compris qu’il y a de quoi se faire plaisir et se creuser la tête avec ce XCOM 2.
Dans l'ensemble, cette collection XCOM 2 constituerait un achat pour les fans du genre, mais, ce constat est vraiment mis à mal par les bugs dont souffre le jeu, malheureusement gonflés avec ce portage Switch.
On l’a dit, Virtuous a dû faire des compromis graphiques mais sincèrement le jeu reste la plupart du temps assez agréable à regarder, et hormis quelques textures vraiment hideuses ou quelques zoom trop rapprochés, on peut largement s’en contenter. Et si cela n’avait été que le seul défaut technique du jeu, on aurait très largement pu lui pardonner tant on ne s’attendait pas à retrouver un jeu aussi fouillé sur Switch.
Il faut bien noter que dans XCOM, les environnements sont la plupart destructibles et répartis sur plusieurs étages sur des cartes parfois très grandes. Et on ne parle pas de destructions basiques, mais de dégâts localisés et d’une importance capitale en jeu puisqu’un mur détruit, c’est une couverture de moins pour votre équipe comme pour celle de l’ennemi.
Bref sur ce point, le jeu reste une véritable prouesse et même s’ils souffrent de graphismes un peu limites parfois, c’est véritablement une prouesse de retrouver l’intégralité du titre sur Switch.
On fera le même constat sur les quelques bugs d’affichage comme des textures qui mettent du temps à s’afficher ou qui clignotent. On s’en accommodera sans trop de mal et s’il n’y avait que ça, on aurait pu se contenter de les évoquer sans pour autant s’y attarder.
Des bugs difficilement pardonnables
Pour le reste, on se retrouve face à des bugs, liés ou non à cette version Switch, qui ont un réel impact sur l’expérience de jeu, qu’il s’agisse simplement de confort mais aussi sur le déroulement des combats.On commencera par la disparition de certains ennemis. Si ceux-ci restent attaquables, il reste fort pénible de ne pas les voir car on aura évidemment vite fait de les oublier. Heureusement, ce bug reste très rare, et nous ne l’avons pas rencontré une seule fois dans War of The Chosen.
Plus régulier en revanche et vraiment gênant, le framerate est une véritable plaie. Il arrive que le jeu tombe sous les 10 FPS rendant l’action illisible, quand on ne subit pas tout simplement des micro-freezes. En combat comme sur la carte du monde, le jeu peut même parfois se bloquer pendant plusieurs dizaines de secondes, et on ne s’y habitue jamais vraiment. C’est handicapant, mais cela peut aussi entraîner des erreurs de manipulation dans les menus, qui sont eux aussi très souvent impactés par ces problèmes de blocages.
Et les problèmes ne s’arrêtent pas là concernant les menus car ceux-ci peuvent carrément se bloquer ou ne pas s’afficher correctement. Si à force on finit par mieux savoir ce que l’on peut faire ou non que la console, il faudra parfois passer par un rechargement du tour pour débloquer la situation si vous ne voulez pas sacrifier inutilement plusieurs actions. Autant dire que vos premières parties pourraient être difficile, et je ne vous cacherai pas que j’ai bien failli jeter l’éponge plus d’une fois dans la première dizaine d’heures de jeu.
Docké ou portable, même combat
Evidemment, on ne pourra pas se rabattre sur le mode docké ou portable, les deux souffrant plus ou moins des mêmes défauts, à des échelles différentes. Par exemple, si le jeu est un poil plus beau en mode docké, on aura noté plus de fluctuation de framerate et de bug d’affichage dans cette configuration, là où la version portable a tendance à connaître plus de micro-freezes.Mais on se serait mentir que dire que l’on a pas fini par s’y faire, mais cela n’aura vraiment pas été sans mal. XCOM 2 est un jeu cassé à qui il faudra pardonner beaucoup pour se délecter de son génie.
Beaucoup de ces défauts appartiennent au jeu de base, et on ne peut pas dire que le travail de portage de Virtous a été mauvais, mais si on peut pardonner les bugs d’affichage et même les chutes de framerate pendant le déroulé des actions, on sanctionnera très clairement les nombreux bugs dans les menus, en dehors comme pendant les combats, et les micro-freezes. Les premières parties de XCOM 2 se sont faites avec du doliprane, et ce n’est pas une blague. Il aura été difficile de passer outre, même si cela en a au final valu le coup.
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Par contre le texte est pénible à lire: il y a bien trop de capture d'écran.