Pokémon GO : un succès bienvenu mais Niantic reste prudent
C'est à l'occasion d'une interview avec le site GamesIndustry que Mike Quigley, directeur du marketing de Niantic, nous donne quelques indices sur comment va évoluer Pokémon GO dans les mois à venir.
NewsLa sortie du jeu en plein été a-t-elle donc été un facteur de succès décisif pour le jeu ? On aimerait ne pas en douter, mais Mike Quigley est moins catégorique :
Beaucoup de gens nous parlent d'une sortie estivale, mais on a aussi vu de nombreux téléchargements dans des lieux comme l'Australie ou le Brésil, alors que c'était l'hiver pour eux. Il y a beaucoup d'aspects saisonniers que nous devons prendre en considération, alors que c'est une variable pour laquelle la plupart des développeurs n'ont pas besoin de s'inquiéter. J'espère qu'on va pouvoir apprendre et trouver des façons de garder les consommateurs engagés. Peut-être qu'on verra des pics dans les ventes de gants, de bonnets et de manteaux !Pour l'heure, Niantic observe donc le comportement des consommateurs, en indiquant réfléchir à des actions à mettre en oeuvre pour maintenir la hype autour du jeu même à la saison des glaces ! Nous serons les mieux placés pour en juger, en tout cas on sent que les oeufs éclosent déjà beaucoup moins vite et il doit en être de même pour beaucoup d'entre nous !
Pour Niantic, pour le moment, tout va bien : Pokémon GO est le fruit d'une alliance longtemps rêvée pour le studio, entre Google, The Pokémon Company et Nintendo :
Cela nous permet d'avoir le meilleur des deux mondes. On a encore le soutien entier de Google, et maintenant Nintendo et The Pokémon Company, et le tout avec l'indépendance que l'on voulait pour que nous puissions agir rapidement. On a une grande flexibilité.Les fées qui se sont penchées sur le berceau de Niantic sont une chance, et ce depuis toujours : le concept de jeu vidéo qui a un pied dans le monde réel, popularisé par Ingress, semblait naturellement fait pour Pokémon et la traque aux bestioles colorées. En quelques semaines, plus de 500 millions de dollars de chiffre d'affaires a été généré : une manne financière que le studio va pouvoir investir pour son avenir.
Et cet avenir, s'il s'annonce prometteur, nécessite néanmoins une certaine rigueur pour Niantic qui ne peut se permettre de faire n'importe quoi avec une des franchises préférées des joueurs contemporains. Il va donc falloir commencer par augmenter les effectifs, tout en restant raisonnable pour que la croissance reste gérable par l'équipe du studio :
On s'attend à ce que l'équipe double dans le courant de l'année prochaine, ce qui va nous faire passer de 70 aujourd'hui à quelque chose entre 140 et 150 d'ici le milieu de l'année prochaine. On veut rester précautionneux en termes de coût et de croissance. On veut grandir, mais on veut le faire de façon responsable et prudente, pour ne pas perdre pied.Et c'est sans doute sur cet aspect que l'expérience du fondateur du studio, John Hanke, est très utile :
La plupart des gens ne le sait pas, mais c'est la 4e start-up de notre Président, John Hanke. Avec cette expérience, il est très au fait de comment, quand et où investir. Nous sommes stricts quant à notre façon de prioriser où nous allons mobiliser des fonds, personnel et ressources, et aussi identifier les endroits où nous allons nous diriger et voir comment le business évolue. Pokémon GO s'est trouvé aller bien au-delà de nos prévisions les plus folles, mais même s'il n'avait pas marché, on aurait quand même été OK. C'est un marathon, pas un sprint. On a la patience de prendre cette longue vue.Le responsable marketing de Niantic a aussi parlé business, en indiquant que les revenus générés dans le jeu n'étaient pas le seul moyen pour le studio de gagner de l'argent : depuis Ingress, qui disposait de ses propres portails, le studio a développé une source de revenu parallèle dont nous avions parlé cet été, avec les partenariats organisés au Japon autour de Pokémon GO avec Softbanq, McDonald's, ou encore les cinémas TOHO. C'est l'occasion de rappeler que les arènes sponsorisées vont aussi arrivée en France en décembre avec une campagne de communication qui devrait relancer l'intérêt des joueurs pour le jeu.
C'est ce genre d'événements qui permettra de garder l'intérêt des joueurs pour l'application, après l'été formidable qui fut celui connu par le jeu :
Maintenant, on doit sortir de l'onde de la vague de folie qui a eu lieu cet été, et les gens regardent les petites ou plus grandes choses que nous avons lancées, ou que nous lancerons, pour leur prouver que nous allons continuer à investir dans Pokémon GO. Avec un peu de chance, nous pourrons garder beaucoup de ces gens engagés. Certains vont nous quitter, c'est la nature des jeux free-to-play sur mobile et on a tous vu ce genre de courbes. Si cela arrive, cela ne nous surprendra pas. Mais on n'est pas vraiment obsédé par ça. On est à fond pour faire un super jeu, en continuant à investir, et ce sera au consommateur de choisir.Dans l'avenir, Pokémon GO sera-t-il le seul jeu de Niantic ? Absolument pas, Mike Quigley indiquant d'ailleurs que Niantic continue à travailler sur Ingress, un jeu qui a déjà 4 ans et que le studio continue à améliorer. Par ailleurs, le studio réfléchit à de nouvelles opportunités pour le futur, pour disposer à terme d'un porte-feuille de jeux à exploiter, et ainsi éviter de placer tous ses oeufs dans le même panier, aussi difficile cela soit-il.
La dernière mise à jour de Pokémon GO a été publiée cette semaine, et on commence à voir la seconde génération de Pokémon apparaître dans le code de l'application : nul doute que beaucoup de nouveautés nous attendent pour les prochains mois !
Source : GamesIndustry
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