Bow to Blood: Last Captain Standing : Du Calvin-ball sur un bateau
Vous mettant dans la peau d’un capitaine de navire volant briguant le titre de Champion de l’Arène, Bow to Blood vous lance dans une bataille effrénée vers la gloire. Tellement effrénée que vous en oubliez deux trois trucs.
Mini-testLes compétitions consistent en plusieurs manches pendant lesquelles vous et votre équipage devrez parcourir une zone sur votre bateau volant pour terrasser des ennemis et récupérer des trésors. Selon les points que vous amassez, vous serez plus ou moins bien classé parmi le reste des personnages.
Chaque personnage a une personnalité et développera un rapport avec vous au cours du tournoi. Entre chaque manche, ils vous contacteront pour vous proposer des accords plus ou moins légaux pour gagner plus de points. Veillez à bien traiter vos concurrents, car ils sauront vous donner de précieux coups de main pendant les épreuves et vous serez certain de les avoir de votre côté lorsque vous serez dans une situation compliquée au moment du vote. En effet, à la fin de chaque manche, les deux derniers compétiteurs doivent se soumettre à un vote de la part des autres pour savoir qui est exclu. Si vous êtes dernier, vous aurez peut-être une chance de vous en sortir si vous avez été sympa avec les autres.
Il faudra aussi vous mettre dans la poche les Overseers, le public qui suivra vos exploits, et qui pourra devenir votre sponsor, vous donnant des armes et autres avantages pour les parties suivantes. Le tout est supervisé par un animateur télé qui n’hésitera pas à vous donner des conseils ou vous offrir des opportunités (combats plus durs, occasions en pleine partie) pour impressionner le public et satisfaire vos sponsors.
Bateau sur l’air
Depuis votre navire volant auquel vous êtes lié par le sang (d’où le titre), avec vos deux co-équipiers au caractère bien trempé, vous devrez parcourir différentes zones en manœuvrant pour éviter les tirs ennemis, les obstacles et trouver tous les trésors cachés. Il peut s’agir de rochers à miner ou de coffres à déverrouiller, le tout gardé par une armada de vaisseaux ennemis. Il faudra donc jouer avec les différentes possibilités de votre navire : tirs frontaux ou latéraux, boucliers à recharger… Gare aussi aux drones qui viendront vous chercher des noises, vous obligeant à sortir votre pistolet pour vous en débarrasser.Le niveau de manipulation du vaisseau est assez poussé. Vous pouvez décider de diriger le pouvoir du vaisseau vers différents équipements, demander à vos co-équipiers de travailler sur différentes zones : si l’un d’eux est sur les armes, cela vous donnera un bonus d’attaque, alors que s’il est sur le bouclier, vous aurez plus de défense, etc. Par ailleurs, les armes que vous gagnerez grâce aux sponsors pourront être choisies aussi en pleine partie.
Le navire dispose de deux vitesses avant, une vitesse arrière et d’un boost temporaire qui doit être rechargé pour être réenclenché. Avec le stick gauche, vous dirigez le navire, et orientez votre regard avec le stick droit. Cela permet de viser à droite ou à gauche alors que vous contournez un ennemi pour le canarder tout en préservant une partie de votre coque endommagée, ce qui permet d’établir des stratégies d’approche.
Une fois que vous aurez récupéré tout ce que vous aurez trouvé, vous pourrez quitter la zone à condition d’en avoir trouvé la clé. Mais attention à ne pas devenir trop gourmand ! chaque phase du tournoi est coupée en plusieurs manches, entre lesquelles vous ne pourrez pas réparer votre vaisseau. Il faudra donc trouver le bon équilibre entre l’appât du gain et l’assurance de rester en un morceau jusqu’à la fin de la manche. Car si vous vous faites détruire, vous gardez vos points mais n’aurez pas droit à participer au reste des épreuves.
La réalisation est plutôt convaincante : l’utilisation du moteur Unity est très propre, avec des graphismes très cartoon qui vous permettent de voir distinctement les décors et les ennemis. Aussi, les musiques et le sound design sont honnêtes, vous donnant une belle impression de voguer dans les airs entre ciel et brume, dans laquelle vous devrez vous enfoncer pour trouver certains trésors. Le vaisseau est bien détaillé, les dégâts sont visibles et localisés.
Entre deux parties, vous pouvez profiter de votre cabine de capitaine tout en entendant vos co-équipiers se disputé à travers une porte. Ici, vous pourrez regarder vos trophées, les photos souvenirs des zones visitées et d’autres objets qui servent d’indicateur de progression. D’autres objets, comme des masques, signifieront certaines de vos actions vis-à-vis des autres personnages, comme lorsque vous en trahissez un après un pacte entre vous deux.
C’est brumeux
Chaque partie est unique : les personnages ne sont pas toujours les mêmes, les terrains sont générés de manière procédurale et les enjeux de chaque partie sont différents. Tout cela fait beaucoup de variété d’un coup qu’il faudra vite comprendre pour réussir à s’en sortir. Les commandes du vaisseau sont complètes dès le début, si bien qu’il faudra une première run pour comprendre ce qu’il convient de faire avec son équipage et son matériel.De manière générale, le jeu n’est pas très clair : arrivé dans une zone, il est difficile de comprendre ce qu’on est censé faire, dans quel ordre, sur qui tirer et qui protéger, etc. Le jeu vous lance presque tout de suite dans le bain, sans vous laisser le temps de prendre vos marques.
Chaque épreuve a un enjeu différent, ce qui donne une impression de calvin-ball, ce jeu dans la BD de Bill Watterson où les règles changent d’une case à l’autre… Par ailleurs, un tutoriel plus conséquent aurait été appréciable. Paradoxalement, le jeu est vite assez répétitif et vous aurez l’impression de faire toujours les mêmes choses : avancer, booster, tirer à droite, à gauche, chercher la clé, trouver votre chemin.
Sans compter que le jeu n’est disponible qu’en anglais : la fréquence des dialogues, qui sont tout de même décisifs car vos réponses vont déterminer les points gagnés et les rapports que vous entretenez avec les autres personnages. Parmi les lacunes, spécifique cette fois à la version Switch, il y a l’impossibilité d’utiliser la manette pro, dont les sticks analogiques ne sont pas reconnus. Dommage pour un jeu qui demande l’utilisation du double stick, et qui vous oblige à utiliser les Joy-Con dont la position des boutons n’est pas optimale.
En fait, on a toujours la sensation de passer à côté de quelque chose en jouant à Bow to Blood. C’est un jeu qui trouverait tout son sens en VR plus qu’en vue FPS standard. Et justement, le mode VR existe sur PS4 et sur Steam. Mais comme aucune mise à jour n’a été faite pour régler le problème de support de la manette pro, on a peu d’espoir de voir arriver un mode exploitant le kit Labo VR. En l’état, le jeu est plein de promesses mais à mi-chemin vers la réussite.
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