Chasseurs de dragons : techniquement réussi

De l'adaptation animée au jeu vidéo

Les accros à la télévision ne sont pas sans savoir que cet épisode intitulé Chasseurs de Dragons est en réalité une adaptation d'une célèbre série en images de synthèse. Et comme toute bonne adaptation qui se respecte, le risque d'obtenir un jeu très éloigné de l'univers et de la qualité originale existe. Le principe de l'histoire est le même dans nos deux éléments de comparaison. Prenez pour cela deux aventuriers aux poses très différentes, dotez-les d'une sorte de mascotte animale. Vous obtenez respectivement Lian Chu le samouraï massif, Gwizdo l'intrépide et agile, et Hector la petite boule de poils bleue.

Leurs personnalités sont radicalement différentes, ce qui amènera le jeu à axer certaines phases de dialogue sur leurs attitudes. Cette petite troupe part donc à la recherche de dragons malsains dans le but d'obtenir une prime de récompense de la part des populations qu'ils sauveront. Ce leimotiv sera la raison suffisante de nombre de voyages, dans autant de zones qu'il y a d'ennemis principaux. De ce côté-là, les fans de la saga n'ont absolument rien à craindre : pas de dépaysement total en vue, et aucune altération à l'ambiance originale n'est à relever.

Une qualité technique satisfaisante

D'ordinaire, on voit plutôt fleurir sur DS des titres que ne mettent que peu en valeurs les qualités de la machine. Ce n'est heureusement pas le cas de cet opus qui, bien au contraire, nous propose un rendu graphique des plus intéressants. Les images de synthèse de l'animation ont fait place à une texture réaliste. Chaque univers a été doté d'éléments très caractéristiques, qui rendent les visuels aussi pittoresques les uns que les autres. Les polygones sont présents en nombre suffisant pour nous faire apprécier la modélisation, tandis que les couleurs se veulent agréables à l'oeil.

De la forêt dense avec ses arbres tordus aux palais orientaux désertés et remplis de pièges, Chasseurs de Dragons offre au joueur une valeur sûre en termes graphiques, même si l'action ne se déroule qu'en deux dimensions. Il est très plaisant de constater que l'ambiance sonore n'a, elle aussi, pas été mise de côté au profit du reste. Les bruitages et les mélodies développent des tessitures et des ambiances vidéo ludiques qui plongent au mieux le joueur dans cet univers aventurier.

Les thèmes ne couvrent pas seulement un champ précis de musicalité. De la mélodie typique aux airs guerriers ou sinistres, la bande son que nous proposent les développeurs est tout à fait convainquante, même si certains morceaux risquent d'ennuyer le joueur si la mission se prolonge trop longtemps. Chasseurs de Dragons possède donc une forme et des finitions qui ne laissent pas indifférent.

Le revers de la médaille

Il est cependant dommage que le contenu en lui-même ne parvienne pas à entraîner davantage le joueur dans l'action du titre. Lorsque l'on mentionne le nom d'aventurier, on imagine des objectifs audacieux, dans une intrigue des plus surprenante. Mais force est de constater que cet opus ne présente rien de tout cela. Le jeu tire sa longévité d'une succesion de missions. Pour chacune des quatre zones principales, il vous faut effectivement accomplir une liste de péripéties : récupérer des sphères violacées sur le terrain, vaincre tous les ennemis, sprinter jusqu'à la fin le plus vite possible...

Lors de la première découverte, chacun de ces stages variés amusera au moins par son caractères léger et son taux de challenge. Il s'avère en contrepartie que ces missions sont identiques d'un univers à l'autre, ce qui 'nest pas sans instaurer un sentiment d'ennui auprès du joueur. La linéarité et la répétition sont autant de points noirs qui ternissent le tableau dès lors que vous aurez passé en revue la liste complète des objectifs. L'intérêt que l'on porte au titre diminue alors considérablement, jusqu'à laisser un arrière goût de corvée à exécuter pour progresser. De fait, l'amusement vole en éclat très rapidement.

Trois boss sont incorporés dans l'intrigue, ponctuant les passages clef du jeu. Ils auraient sans doute quelque peu brisé ce sentiment de linéarité, si la technique pour les abattre n'était pas la même. Pour synthétiser Chasseurs de Dragons, on peut se représenter un fragment d'intrigue, clôné un certain nombre de fois et décliné selon les couleurs d'atmosphères, jusqu'à former un semblant d'aventure complète. Il s'agit là de l'un des revers d'une forme si qualitative. Pour savoir si vous apprécierez ce titre, définissez bien vos attentes vidéo ludiques.

Choose your game ! Choose your character !

Après avoir mis en évidence les notions de fond et de forme, passons pour conclure à l'interactivité du titre. La progression dans le jeu est basé sur un concept relativement simple qui est celui de l'adaptation en fonction du contexte. Trois personnages sont pour cela à votre disposition, avec leur propre capacité, et leur personnalité. Lian Chu est pour sa part un samouraï aux allures costaudes muni d'un katana. Sa spécialité est bien entendu sa force, mais son poids ne lui eprmet pas d'atteindre des hauteurs appréciables.

Au second plan vient Gwizdo, plus petit et plus fin que son collègue. Il ne peut porter d'offensive, mais est doté de capacités de sauts qui n'ont rien à envier à celles des autres personnages. Enfin, Hector, une sorte d'animal bleu, est aussi de la partie. Avec lui, vous roulerez sur les stages pour vous faufiler dans les moindres recoins du jeu. Si vous avez la possibilité d'incarner divers personnages, le titre se propose également de faire varier les plaisir avec une série de goodies à débloquer, et quelques mini jeux en prime. Dans l'un il s'agira de tapoter des oeufs de dragon à grande vitesse avant leur éclosion, tandis que le second vous proposera un labyrinthe abordé avec Hector, dans lequel vous devrez récupérer des sphères colorées avant la fin du temps imparti. C'est un bon moyen de rallonger sensiblement la durée de vie.