Dans le monde impitoyable du jeu vidéo, il est souvent de mise d’offrir aux joueurs les mêmes licences en les améliorant afin d’assurer un succès commercial. Le succès de nouvelles idées et d’approches révolutionnaires n’étant pas toujours l’assurance de bonnes ventes. C’est pourtant l’approche que Square va privilégier en transposant dans un jeu de stratégie le monde des méchas, d’immense robots pilotés qui se battent entre eux ou accomplissent des tâches bien précises pour réussir leur mission.
Avant toute chose, il est important de ne pas confondre l’univers de Final Fantasy avec celui de Front Mission. Plus question de magie ou de matérias. La seule technologie est utilisée comme référence et il faudra compter sur un armement relativement classique adapté à des robots géants (ou Wanzers) dans une époque qui pourrait ressembler à notre futur proche.
L’histoire sur laquelle repose Front Mission sort un peu des sentiers battus et ne se résume pas sur un timbre poste. En 2090, le monde tel que nous le connaissons n’a plus cours.
Les différentes nations se sont regroupées dans des entités politiques tels que l’Oceania Community Union (OCU) qui rassemble une majorité de pays asiatiques ou d’Océanie ou l’United States of the New Continent (USN) formant le bloc américain. L’histoire prend place sur l’île fictive d’Huffman situé dans l’océan pacifique et occupée par les puissances asiatiques et américaines. A la suite d’un incident impliquant des Wanzers de l’OCU sur un terrtoire contrôlé par l’USN, la fiancée du personnage principal est tué dans ce qui sera appelé l’incident de Larcus. Cet incident va donner naissance à un conflit généralisé qui verra l’intervention de nombreux Wanzers des deux côtés.
Pour ce qui est du reste, tout dépendra du choix du joueur. Il pourra incarner le pilote de l’OCU dont la fiancée a été tuée ou son rivale de l’USN dans un second scénario un peu plus difficile. L’histoire évoluera avec des dialogues entre personnages illustrés avec pour décors le lieu de l’action, des bars ou le quartier général de chaque puissance en présence.
Tu l’as vu mon Wanzer ?
Avec un tel scénario, les concepteurs se devaient de fournir des machines qui tenaient la route tout en respectant les exigences du tactical RPG. Ils vont s’acquitter de cette mission avec brio en réveillant le mécano qui sommeille en chaque joueur. Dans les Tactical RPG, le joueur agit comme chef de groupe et distribue le matériel à chaque membre de son équipe. Ce concept a été repris dans Front Mission en y ajoutant de nouvelles contraintes dont il faut tenir compte pour avoir une équipe de Wanzers capable de tenir des unités puissantes à distance tout en pouvant se battre de près. Les armes sont donc réparties en fonction de leur portée (proche, moyenne ou longue), mais aussi de leur poids, car cet élément a une importance vitale dans Front Mission.Même s’il est tentant d’équiper un Wanzer avec les armes les plus puissantes disponibles en magasin, cela ne sera pas toujours réalisable en raison du poids trop important de cet équipement qui empêchera le Wanzer de bouger. Seule solution : équilibrer l’équipement et espérer que les prochaines villes visitées offriront la possibilité de modifier les différentes parties des Wanzers. Car il ne suffit pas d’avoir les meilleures armes, il faut aussi tenir compte des différentes parties du corps de chaque Wanzer qui sont réparties en corps, bras (gauche, droit), jambes, ordinateurs et équipement. Tout cela pèse aussi, ce qui rend la phase de shopping dans les villes de garnisons aussi impérative que délicate pour éviter des se retrouver avec plusieurs unités à la casse à la prochaine mission. Pour corser encore les choses, chaque partie du corps des Wanzers a sa propre jauge d’énergie qu’il faudra surveiller pour que la partie concernée ne soit pas détruite.
Et pour compliquer les choses, les concepteurs de Front Mission ont introduit une notion de jobs dont il faudra aussi tenir compte car ils détermineront le comportement d’un pilote de Wanzer. Ces pilotes peuvent être plutôt spécialisés pour des missiles (missilers) ou des combats de près (attackers). D’autres sont plus résistants et plus puissants (commanders) mais leur destruction n’entraînera pas la panique dans les rangs ennemis. A côté de ces pilotes existent des unités moins puissantes qui assurent la logistique et le soutien pour permettre aux Wanzers de se régénérer. Inutile de préciser que ces unités peuvent faire la différence entre le succès et l’échec d’une mission et que leur protection est vitale. Et comme chaque unité voit son degré d’expérience augmenter avec chaque victoire avec les talents qui vont avec, il faudra de nombreuses nuits pour maîtriser à la perfection toutes les subtilités de Front Mission.
Le retour des plateaux
Les amoureux de Tactical RPG old school ne seront pas dépaysés avec Front Mission car chacune des missions se déroule sur un espace délimité correspondant à la région où l’action prend place (paysage ou ville) et prenant place sur l’écran du bas de la DS. Le lieu de l’action est délimité comme sur un plateau à damier. Le type de terrain influant sur la mobilité et sur la capacité d’éviter une attaque, il est facile de comprendre pourquoi il est nécessaire de ne pas faire n’importe quoi et de bien planifier chaque mouvement.Les combats se déroulent au tour par tour avec une phase joueur (et éventuellement personnage non joueur) et ennemis. Contrairement aux RPG classiques, chaque combat de près se déroule dans une phase attaque et contre-attaque illustrée par une petite animation sur l’écran du haut de la DS. Mais il est aussi possible d’utiliser des armes qui fausseront la perception de l’adversaire ou réduiront son déplacement. De plus, des outils pour effectuer dans l’urgence seront aussi disponibles dans l’équipement de chaque Wanzer, histoire qu’un bras ou une jambe ne finisse pas en carcasse calcinée en rendant inutile l’arme dont il dépend ou réduise les déplacements.
Pour les joueurs voulant pratiquer un peu plus les combats sans devoir refaire une mission à chaque fois, il est possible de participer à des duels dans une arène. Cette option a l’avantage de permettre une meilleure maîtrise des Wanzers avec la pratique tout en testant la solidité des Wanzers car, dans ce type de combat, seul le Wanzer le plus résistant et le plus puissant a une chance de gagner pour remporter la mise des paris placés sur lui.
Pour ce qui est des graphismes, il ne faut pas attendre de miracle d’un jeu datant de 1995. Mais SquareEnix a tenté de rehausser l’intérêt avec de magnifiques animations qui ne laissent pas indifférents. De plus, la vue en ¾ offre une bonne vision de la situation et rend l’utilisation du stylet très agréable pour indiquer aux unités où elles doivent se rendre (il est cependant possible d’obtenir le même résultat avec la croix).
De leur côté, les musiques passent relativement bien (sans être vraiment inoubliables) et il n’est pas tentant de couper le son.
Trésors cachés
Penser que Front Mission se compose d’une histoire sans surprise serait vraiment une erreur. Le joueur peut tout à fait foncer dans le tas en suivant l’histoire au minimum, mais il risquerait de passer à côté de pilotes pouvant rejoindre son escadron ou d’armes puissantes abandonnées par ses adversaires. Front Mission est remplis d’histoires secondaires qui peuvent déboucher sur un bonus inattendu destiné à rendre les Wanzers du joueur encore plus puissants.Autre bonus, il est possible de confronter ses Wanzers avec ceux d’un autre joueur muni de sa DS et de la cartouche de Front Mission (donc pas de duel possible via Internet). De quoi se permettre de sympathiques confrontations entre copains histoire de voir qui a réussi le tuning de Wanzer le plus mortel.
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