Test de Dice Legacy : Dés-illusion
Faites rouler les dés, compagnons, Dice Legacy nous embarque à la conquête d’une terre encore inconnue dans un jeu de gestion et de civilisation entièrement jouable avec des dés.
TestDieu joue aux dés
Bienvenue dans Dice Legacy. Ici, pas de scénario, juste une carte gigantesque, en forme d’année, qu’il faudra explorer à la force de vos dés et armé de chance. Vous échouez sur une plage et devez développer votre civilisation… Sous ses airs étonnants se cache en réalité un jeu 4X (fondé sur quatre principes : exploration, expansion, exploitation et extermination ; « eXplore, eXpand, eXploit and eXterminate » en anglais) où votre civilisation va devoir s’épanouir au mieux de ses possibilités.Vous pouvez avoir jusqu’à douze dés, les faire se reproduire (pour en obtenir de nouveaux), les régénérer (chaque dé ne possède qu’un certain nombre de jets possibles avant de se détruire), mais aussi augmenter votre territoire, vous battre, actionner des mécanismes.
Derrière un pitch qui se veut original, Dice Legacy reste fondamentalement classique. Les dés ont des classes (paysans de base) que l’on peut upgrader. Il faudra conquérir et avancer, développer sa civilisation, etc. Bien entendu, tout est adapté au format « dés ». Donc pas besoin d’associer des unités à tel ou tel bâtiment.
Tout va se jouer en fonction des faces obtenues par vos jets de dés. Une face travail pour aller faire pousser et récolter le blé ; une face de baston pour repousser les envahisseurs ; une face avec un marteau pour la construction… Bref, vous avez saisi le principe.
« Dés » civilisations
Concernant la jouabilité du titre, elle est globalement mauvaise. Sur Switch, du moins, car on sent dans le cheminement et les possibilités des mécaniques héritées de grands titres prévus pour PC. En effet, Dice Legacy possède mille et un menus, avec des ramifications, des explications, etc. Parfois, le tutoriel prend quasiment tout votre écran de Switch tant il y a de sous-menus et de subtilités. Alors oui, le titre est riche. Mais il en devient rapidement brouillon, au point qu’on ne sait rapidement plus où on en est.La vraie originalité réside dans le système de saisons : il n’y en a que deux dans le jeu, l’été et l’hiver. En été, tout va bien, vous pouvez vaquer à vos occupations et faire avancer votre production, votre civilisation.
Mais en hiver, tout commence à geler ! Les répercussions sont nombreuses, notamment sur vos dés, qui vont se figer et devenir plus ou moins inutilisables. C’est le début du système de malus des dés. D’autres malus viennent par la suite, comme la fatigue, les blessures ou le poison et chacun engendre un effet spécifique sur vos jets.
Au dés-botté
Dice Legacy souffre malheureusement du problème principal des 4X : la redondance. Si certains titres offrent une multitude de scénarios, de modificateurs et de possibilités pour éviter cet effet de répétition et l’ennui latent qu’il engendre, ce n’est malheureusement pas le cas de Dice Legacy.Une seule carte, un seul vrai scénario (ou absence, enfin possibilité de développement, les autres n’étant que des parties avec quelques modificateurs), et des dés, voilà l’intégralité du programme de Dice Legacy. Alors oui, les possibilités internes d’une partie sont très nombreuses, mais pas suffisamment variées pour éviter la redondance et un développement de sa civilisation parfois laborieux.
Graphiquement, Dice Legacy a tout pour plaire : le dessin est réaliste, rompu uniquement par le design des dés, ce qui apporte un contraste bienvenu. L’idée des deux saisons est d’autant plus intéressante qu’elle propose un gameplay à deux vitesses, tantôt rapide et tantôt entravé par des malus spécifiques (et la construction de bâtiments pour se réchauffer par exemple).
Le titre regorge de bonnes idées, de petits détails particulièrement soignés qui marquent l’originalité et la réflexion engagée par le studio vis-à-vis des jeux 4X. Alors bien sûr, ça ne fonctionne pas toujours. Mais nous sommes persuadés que les défauts relevés par ce test viennent principalement d’une inadéquation entre le jeu et la console, la Switch n’étant que peu adaptée à ce type de multiplications de portage.
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