Test de Harvestella : farmer jusqu'à la lie
Envie d'explorer un univers de fantasy et de cultiver votre petit lopin de terre ? Prêt à déjouer la menace qui plane sur un monde dont vous ne savez rien ? Bienvenue dans Harvestella.
TestIl était une fois
Côté scénario, Harvestella ne brille pas vraiment par son originalité. Vous incarnez un personnage amnésique, sauvé par une sorte d'ange, recueilli par le village non loin. On vous offre une "cabane" abandonnée, à savoir une maison immense de deux pièces, un grand grenier et un jardin labourable. Non, on n'a définitivement pas le même sens du terme "cabane". Comme si ce n'était pas suffisant, vous trouvez sur votre chemin un second personnage amnésique, mais nettement moins sympa : il s'agit d'un Augure, un truc dont vous ignorez tout, mais qui terrorise le village. A partir de là, et suite à une phase de tuto de presque deux heures, le jeu commence à montrer sa véritable dynamique. L'histoire se poursuit en enchaînant les poncifs, les relations entre les personnages sont caricaturales, les dialogues écrits avec les pieds et remplis d'incohérences. Bref, non, on ne joue pas à Harvestella pour son histoire. Du moins pas si vous avez un minimum l'habitude des action-RPG ou des RPG de façon générale.Mais alors qu'est-ce qui fait la spécificité d'Harvestella ? Sans doute le mélange entre action-RPG et farming. Parce que vous avez accès à des outils qu'il faudra crafter, à une parcelle de terrain à entretenir, à des marchands qui vont vous permettre de restaurer votre maison, forger des armes ou encore acheter des graines pour votre jardin. Mais encore une fois, c'est sur le papier. Qu'en est-il en réalité ?S'occuper de sa ferme...
Tout d'abord, le jeu dispose d'une dynamique temporelle : les heures s'écoulent (pas en temps réel), les jours aussi, et vous devrez dormir pour avancer l'histoire. Impossible aussi d'explorer au-delà d'une certaine heure : passé 17h30, il faudra rentrer vous reposer. Les journées sont courtes, et vous aurez la possibilité d'effectuer différentes actions : entretenir votre jardin, explorer les environs, aller vous balader en ville. Pour vous rendre à différents lieux, vous aurez accès à la carte, sur laquelle le temps s'écoule plus rapidement.Une fois cette dynamique intégrée, vous vous rendez compte que le jeu est relativement vide. Vous allez planter des petites graines dans des parcelles carrées, exploser des rochers pour faire de la place et surtout, vous vous contentez de cet espace restreint. Le matin, toujours la même rengaine : on arrose, on cueille, on met dans la boîte à échange pour obtenir de l'argent lors du passage des jours. Un gameplay qui pourrait rappeler Stardew Valley, la diversité des cultures et l'intérêt en moins. Car Harvestella ne va au bout d'aucun de ses concepts et c'est bien là le problème. A vouloir surfer sur la vague des jeux de fermes tout en conservant l'aspect aventure et fantasy de ses titres, SquareEnix échoue lamentablement.Concernant notre ferme, vous avez accès à différents outils, en fonction de ce que vous avez crafté. La progression est artificiellement lente : dès le début, pour forger le marteau, vous aurez besoin de dix morceaux de fer, mais le nombre d'endroits où trouver des ressources est au mieux limité, au pire bloqué par des personnages issus du scénario et qui ne bougeront pas avant un moment. Une fois vos outils en votre possession, leur maniement est relativement simple : avec les flèches vous sélectionnez celui qui vous convient, et avec Y vous l'utilisez. X permet de planter les graines à condition que vous les ayez sélectionnées dans votre inventaire. Et avec A vous récoltez vos semis une fois arrivés à maturité.Rapidement, vous allez tourner en rond. Parce que la mécanique de jeu autour de la ferme est minime, que vos récoltes ne servent quasi qu'à faire de l'argent, et encore, très peu, et que vos actions sont limitées. Sans parler de l'approximation de vos outils ou de l'inertie de votre personnage lorsqu'il les utilise.... et taper du monstre
Une fois vos quelques plantations faites, vos journées vont consister à aller taper du monstre, ou à visualiser des scènes liées au scénario. Nous l'avons déjà dit mais l'un comme l'autre sont particulièrement vides. Les dialogues sont creux et tirent en longueur artificiellement, tandis que les combats se font de façon simpliste dans un environnement vide. Quelques touffes d'herbes et autres arbres ponctuent les lieux, mais les points d'apparition des ressources sont toujours les mêmes et n'ont aucune cohérence. Vous pourrez donc trouver des blocs de métaux dans l'herbe tandis que les rondins sont proches des falaises, par exemple. Ces points d'apparition de ressources sont certes fixes, mais ce que vous y trouverez est aléatoire. Pas de chance si vous cherchez à obtenir X exemplaires de telle ressource : votre quête peut être particulièrement brève ou au contraire très longue. Car en effet, chaque spot ne donne que deux ressources par jour. Il faudra donc dormir et y retourner pour continuer à farmer.Vos explorations donneront lieu à des rencontres inamicales avec différents monstres. Le bestiaire n'est pas très fourni et même si l'on retrouve des caractéristiques comme dans de nombreux RPG ou Action-RPG, le principe même de ces combats consistera à courir à droite et à gauche pour éviter les attaques et à bourriner avec votre épée. Oui, vous disposez d'un arc de compétences à étoffer et où vous pouvez investir des points. Cela vous donnera de la force et des nouvelles compétences spéciales pour avancer, mais c'est comme le reste : limité et superficiel.Harvestella est l'archétype du "presse-bouton". A vouloir mélanger les genres, les développeurs se sont un peu perdus en route. D'autant que le résultat n'est pas vraiment conforme à nos attentes : les graphismes sont assez peu léchés, à l'exception des sprites utilisés lors des dialogues, il en résulte une impression de flou assez dérangeante. La musique est classique bien que redondante et l'on se retrouve rapidement à jouer sans le son.
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