Test de Penny’s Big Breakaway : la plateforme 3D au goût de yoyo endiablé
Audacieuse proposition d’un jeu plateforme à base de yoyo qui réunit tous les ingrédients d’un grand. Petit coup de cœur à découvrir !
TestUne aventure loufoque à déconseiller aux phobiques des manchots
Sur le papier c’est une histoire très improbable qui se dessine, faite de jalousie d’un souverain, de procès couru d’avance et d’évasion de l’héroïne Penny que l’on incarne. Celle-ci se retrouve être prise en chasse par les milliers de petits manchots lancés à sa poursuite par l’empereur Eddy aveuglé par sa vengeance. Il en ressort un jeu tout feu tout flamme, avec une palette de personnages riches en couleur, sur fond de niveaux qui s’enchainent sur un rythme soutenu.Fragmenté en une dizaine de tableaux, eux-mêmes découpés en niveaux à parcourir le plus vite possible, les paysages se suivent mais ne se ressemblent pas. Chacun présente une atmosphère propre, misant sans limite sur un usage explosif des couleurs. L’ambiance du jeu est excellente, du moment que l’on n’est pas allergique aux teintes qui partent dans tous les sens. La technique d’ailleurs tient la route malgré les nombreux personnages qui s’affichent à l’écran et la potentielle grande rapidité du jeu.
Le titre est en effet une ode à l’action intempestive, avec un compteur de temps en permanence à l’écran et un score final découlant de notre habilité. Dans les niveaux classiques, le jeu invite à récolter en chemin trois boulons dorés, tandis que des PNJ rencontrés nous donnent trois petites quêtes avec comme récompenses trois items à collecter. Le tout prend place dans un environnement 3D à la caméra souvent fixe, et malheureusement pas toujours optimale mais c’est le lot courant des jeux du genre.
Au terme de chaque chapitre du mode histoire, des niveaux un peu particuliers sont proposés. Ils tirent le titre vers sa dimension aventure car il s’agit d’affrontements contre des boss au sein d’arène close. Rompant avec la linéarité des parcours, même s’ils ne sont en rien répétitifs, ces combats sont l’occasion d’exploiter les talents de Penny qui grâce à Yo-Yo qui fait sa connaissance au début de l’aventure, lui permet d’exploiter une palette de mouvements très variés.
La magie de la bonne plateforme
L’entièreté de l’originalité du titre repose sur l’usage de Yo-Yo, qui comme Luma pour Mario dans Super Mario Galaxy, lui octroie une capacité de mouvement sans égale, voire même plus large encore ici. En effet Penny est capable d’effectuer un double saut, voire même un triple saut vers l’avant une fois en l’air. Elle peut également rouler sur Yo-Yo au sol et ainsi se propulser ou encore franchir les sols dangereux ou humides. Il est enfin possible de s’accrocher en plein air et se balancer au yoyo, nous offrant ainsi une pause suspendue dans le vide avant de repartir de plus belle.Tout est fait pour que l’action ne s’arrête pas, à commencer par les vagues de petits manchots qui débarquent très souvent dans à peu près tous les niveaux. Surgissant de murs qui volent en éclats, dispersés sur la piste ou bien largués si l’on a le malheur de passer dans un rayon détecteur, ces ennemis sont tenaces et harcèlent notre héroïne sans relâche. Ils tentent sans fin de s’accrocher à nous et gare à qui se laisserait approcher de trop près. Si six manchots s’accrochent à nous c’est tout bonnement la mort (ou plutôt l’arrestation). Heureusement on peut se défaire facilement de ces petits pots de colle grâce à une ruade de yoyo vers l’avant, de quoi les envoyer valser et s’écraser sur les parois autour, assez jubilatoire.
Si la rapidité est de mise dans Penny’s Big Breakaway, la recherche des six items à récupérer impose de fouiller un minimum les niveaux que l’on traverse et d’être curieux, en exploitant le maximum des capacités de Penny pour atteindre les endroits élevés par exemple. La palette étendue de nos mouvements est en cela une belle aide. Toutefois n’est pas Super Mario Galaxy qui veut. Certes les deux jeux partagent beaucoup dans la construction des passages délicats de plateforme, en revanche la physique plus chaotique et le côté parfois improvisé du contrôle de Penny plaident pour une finition moins irréprochable que ce que Mario offrait. Le titre au yoyo parvient malgré tout à proposer un bel hommage au modèle du genre, qu’il faut prendre comme une proposition aussi déjantée dans son visuel que dans son exécution.
Rejouabilité, défi chronométré et scoring au programme
Le sel d’un jeu de plateforme réside en grande partie dans la qualité de son level design et dans le dosage intelligent de sa difficulté. Trop facile l’expérience manque de saveur et n’a que peu d’intérêt, trop difficile elle devient irritante et frustrante. Ici les développeurs ont su doser avec brio la proposition. Il est en effet plus que fréquent de finir au fond d’un précipice ou bien de subir la blessure de trop. Heureusement tout est prévu, à commencer par les capsules de vie qui sont régulièrement dispersées sur la piste ou cachées dans des containers. Le jeu inclut également des check point assez réguliers qui permettent de revenir quelques instants avant le hors jeu et ainsi de se relancer à l’assaut sans temps mort.Le jeu a également la bonne idée de ne pas inclure un nombre limité de vie avant le game-over. Le concept de game over d’ailleurs n’existe pas vraiment dans le titre. En cas de vies chutant à zéro, le jeu pénalise le joueur sur son score accumulé, en retranchant dix mille points du total mais lui permet de reprendre quand même au dernier checkpoint. De quoi ne pas gâcher l’expérience de jeunes joueurs ou de joueurs moins expérimentés qui voudraient poursuivre leur progression avec fluidité.
Bien sûr la quête du score le plus élevé et du temps le plus rapide n’est pas mise de côté et le jeu propose cette possibilité sans l’imposer. Un mode de jeu spécifique permet par exemple de refaire les niveaux en mode chronométré et ensuite de comparer ce temps via un classement en ligne avec celui enregistré par des joueurs du monde entier. Les niveaux que l’on fouille souvent de fond en comble pour trouver les six items cachés se muent alors en défi assez plaisant d’une piste de course à franchir à toute allure, en esquivant les ennemis nombreux.
Grâce aux items récupérés il est également possible de débloquer des niveaux spéciaux séparés du mode histoire. Destinés à maîtriser en profondeur les capacités dont dispose Penny, ils sont plutôt courts et non dénués d’une certaine dose de challenge.
A lire aussi : notre interview de Tom Fry, Directeur Artistique chez Evening Star
Il est à noter aussi que dans une démarche d’accessibilité croissante, un petit magasin permet de dépenser les pièces ramassées dans les niveaux pour acheter des bonus d’assistance pour se faciliter la vie. Pouvant permettre de maximiser les récompenses ramassées ou bien de réduire la difficulté du prochain niveau dans lequel on se lance, ces options facultatives apportent un plus sans pour autant réduire la qualité de l’expérience.
Cet article vous a intéressé ? Vous souhaitez réagir, engager une discussion ? Ecrivez simplement un commentaire.