Test de Princess Peach: Showtime! ou quand la princesse devient une vraie poupée aux mille et un talents (ou presque)
Venez découvrir la princesse du royaume Champignon qui endosse tous les rôles : du patinage, à la pâtisserie, en passant par le kung-fu et même la sirène !
TestDu charme et des animations de qualité à revendre
C’est désormais l’apanage des grands jeux développés par Nintendo quand il est question de Mario et ses consorts : l’intrigue du jeu se réduit à son plus simple appareil. Originalité s’il en est tout de même, ici la princesse Peach n’attend pas que son prétendant plombier moustachu vienne à son secours mais entend bien se sortir toute seule de sa capture. Enfin pas si toute seule que cela puisqu’elle trouve en Stella, petite étoile magicienne qui virevolte à ses côtés, une alliée de choix. Stella permet en effet à Peach de profiter de pouvoirs magiques étendus, à commencer par une attaque tourbillonnante enchantée qui envoie au tapis les ennemis, actionne des objets, fait fleurir les fleurs des arbres et même apporte le bonheur aux autres. Tout un programme !Disons-le sans le cacher, le jeu puise beaucoup dans les mécaniques d’un univers enfantin qui n’est pas sans rappeler Disney ou Barbie. Comme la célèbre poupée de Mattel, Peach est capable de pouvoirs magiques mais aussi d’endosser à peu près tous les métiers du monde dans une proposition plutôt enfantine.
Dans Princess Peach: Showtime! ce ne sont pas tous les métiers mais quand même une dizaine qui permettent de proposer un gameplay renouvelé et qui apportent une couleur unique à chacune des étapes du jeu. Formellement le titre se rapproche des épisodes de Mario ou de Kirby en 2,5D, avec des niveaux fermés, un défilement latéral et un fort accent théâtral dans la petite narration qui se joue dans chaque stage. Les niveaux sont accessibles depuis un hub central qui est en réalité une prison dans laquelle se retrouve enfermée la princesse avec les Théatins. Ces petites créatures, inédites dans l’histoire du Royaume Champignon, sont des acteurs qui vivent dans chaque niveau, sortes de petites pièces de théâtre proposées au grand Théâtre de l’Etincelle. Cette grande institution où la princesse se rend au début du jeu, accompagnée de ses fidèles Toad, devient très vite une sorte de manoir hanté retenant prisonnière Peach.
Au début du jeu, le théâtre est soudainement envahi par la maléfique ennemie Syrah, accompagnée de sa cohorte d’esprits frappeurs. Charge à la princesse d’explorer de fond en comble la bâtisse pour s’en sortir. La mission principale de Peach est de libérer chaque petite pièce de théâtre en récupérant les cristaux qui y sont dissimulés. Ces cristaux permettent à Stella, une fois revenu dans le hub, de mobiliser tout son pouvoir pour accéder à des affrontements contre des boss que Syrah s’entête à déchaîner.
Une des grandes forces du titre repose surtout dans la maîtrise et le grand soin avec lesquels la princesse a été animée. Véritable multi-casquette, en devenant tour à tour épéiste, super-héroïne ou cambrioleuse, elle s’adapte avec une très grande précision à chacun de ces rôles. Les animations de Peach impressionnent, qu’il s’agisse des séquences hors phase de jeu comme des moments de gameplay où le personnage change autant son apparence que sa manière de se mouvoir. Certaines séquences proposent de spectaculaires explosions colorées, renforcées par des décors soignés et fouillés qui rappellent l’univers du théâtre de marionnettes, avec des fils qui suspendent les personnages. Quelques bémols sont à noter, comme les niveaux aquatiques de Peach sirène qui affiche une raideur abyssale qui tranche beaucoup avec la fluidité de la Peach ninja par exemple.
Un jeu de plateforme (mais pas que !) varié…
La nature profonde du jeu l’oriente vers le genre de la plateforme-action. En effet les passages où il faut déplacer Peach sur des passerelles pour lui faire atteindre les cristaux sont fréquents, en particulier quand le niveau bascule dans une séquence de défilement latéral automatique. C’est d’ailleurs dans ces moments que le titre s’avère le plus consistant en termes de challenge car obtenir toutes les pièces ou bien les cristaux n’est pas forcément toujours chose aisée.En revanche le jeu dans son ensemble est plus qu'abordable et c’est peu dire. La plupart du temps le titre s’apparente davantage à un jeu d’action. En effet l’expérience est surtout rythmée par des vagues d’ennemis que l’on croise et qu’il faut éliminer en usant pour cela des capacités des costumes que revêt la princesse. Chaque costume bouleverse et modèle complètement chaque petite scène de théâtre. Chaque niveau renferme ainsi sa propre petite narration et si l’on tend bien l’oreille, on peut parfois entendre un public applaudir, le titre se jouant du quatrième mur.
Pour en revenir aux costumes qui sont au centre du jeu, ceux-ci sont très variés. Les costumes de l’épéiste, de la ninja, de l’adepte du kung-fu, du western ou de la voleuse proposent ainsi des niveaux plus orientés action où les ennemis sont légion et le déroulement assez classique, avec parfois un petit boss à la fin. Par exemple Peach voleuse peut s’aider de son grappin qui lui permet de se suspendre aux crochets et de parcourir le plus rapidement possible le stage à la poursuite de cambrioleurs, tout en venant à bout de certains ennemis robots.
Quelques costumes proposent quant à eux un gameplay plus diversifié, en flirtant avec des genres de jeux différents, preuve s’il en est que la polyvalence est la marque de fabrique du titre. Toutefois de jeu polyvalent à jeu fourre-tout il n’y a qu’un pas que le jeu peut parfois donner l’impression de franchir, surtout du fait de la taille réduite des niveaux et de vraies bonnes idées qui sont malheureusement exploitées de manière trop succincte ou approximative.
Peach détective et Peach pâtissière proposent ainsi deux manières de jouer très différentes. Avec la première, on est appelé à régler des enquêtes en utilisant pour cela le talent d’observation et de déduction de la princesse. Concrètement le joueur doit parler avec les PNJ et faire marcher sa logique en observant le décor avant de faire une hypothèse. Si celle-ci s’avère juste, l’enquête continue mais si celle-ci est erronée, alors la princesse perd un cœur.
Avec Peach pâtissière, la princesse se retrouve confrontée à des gâteaux crémeux à décorer de ganache ou bien de pâtes à biscuit à mélanger dans des saladiers en mode express. Le gameplay tranche certes beaucoup avec les autres modes, pour autant il reste plutôt simpliste et basique. On peut se demander si passé l’âge de dix ans l’enjeu ne devient pas rapidement assez limité ? La qualité des graphismes ne fait pas tout et ne suffit pas dans ces moments à toujours réellement apprécier le niveau.
…qui ne saurait cacher la maigreur du contenu
Il en ressort un jeu à l’effet waouh plus que fréquent au moment de découvrir ces petites trouvailles d’animation et de temps à autre de gameplay mais malheureusement entaché de répétition dans les tableaux très rapides à parcourir. Les niveaux ne demandent rarement plus de dix minutes pour être achevés, voire même peuvent se finir en cinq petites minutes seulement.Certes l’enjeu du 100% plane sur le titre et récupérer à chaque fois la totalité des cristaux demande souvent de revenir dans un niveau pour chercher de manière plus minutieuse. Considérez toutefois que jamais le titre n’entend bloquer le joueur dans sa progression et qu’il est avant toute chose construit pour permettre aux joueurs les moins expérimentés de progresser rapidement dans l’aventure.
Globalement le ton du jeu, les dialogues et l’idée d’une Peach façon poupée à qui l’on donne des costumes différents pour lui faire changer de métier ou de passion tire beaucoup vers le principe du jouet pour enfant, un jouet d’ailleurs plutôt très genré. Parmi les objets à récupérer dans les niveaux figure par exemple à chaque fois un ruban qui permet de débloquer de nouvelles tenues qui certes respectent l’identité rose bonbon du personnage mais qui dénotent peut-être un certain manque d’audace ?
Le jeu réserve quelques surprises dans son histoire pour relancer un peu l’intérêt malgré son coté général très prévisible et convenu. Des Etincellistes, sortes de Théatins spéciaux, incarnent chacun les rôles que la princesse peut endosser et notre mission consiste à les libérer de leur geôle. Une fois cela fait, le joueur peut profiter d’un costume amélioré, manière aussi pour le jeu à nous apprendre à perfectionner notre maîtrise d’un gameplay qui est globalement irréprochable et très pédagogue dans sa structure, jeu made in Nintendo oblige.
Les affrontements contre les boss sont également une bonne idée sur le papier car ils apportent un peu de variété au titre. Toutefois ils souffrent d’un manque d’ambition de la part des développeurs qui se sont montrés plutôt timides. Chaque affrontement est très différent dans sa structure mais ce sont des combats express qui ne demandent pas au joueur de se mobiliser beaucoup pour en venir à bout. Tout est très certainement question de cible.
Avec son contenu plutôt light, la durée réduite des niveaux et leur difficulté plutôt absente, le jeu s’adresse avant tout aux plus jeunes, voire même aux très jeunes joueurs amateurs des poupées customisables qui plaisent tant et qui permettent de développer l’imagination. L’ambition imaginative passe toutefois quelque peu à la trappe ici car chaque niveau s’avère extrêmement dirigiste. Le simple fait de savoir avant de pénétrer à l’intérieur d’un niveau de quel seul et unique costume il est question suffit pour s’en convaincre.
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L’introduction m’a fait penser à Luigi’s mansion 3 mais en pauvre.
J'ai aussi l'impression que le développeur good feel galère un peu depuis qu'il est passé à l'unreal engine, ce qui pourrait relativiser une hypothèse lue ici il y a quelques semaines sur la possible volonté de Nintendo de s'y convertir à l'avenir. Je n'y crois pas du tout personnellement, dans le cadre de leur développement purement interne.