Test de Red Wings: American Aces, arcade, scoring et difficulté artificielle au programme
Les amateurs de vol et de scoring aérien très arcade seront servis avec ce jeu d’avion au challenge (trop) corsé.
TestLes combats aériens au temps de la Grande Guerre en version arcade
Le contexte de ce nouveau jeu ne change en rien de celui de la mouture précédente sortie il y a deux ans. On se situe toujours dans le contexte de la Première Guerre mondiale qui voit s’affronter pour la première fois les troupes armées plus seulement au sol ou en mer mais également dans les airs.À la différence du premier jeu toutefois, le joueur n’est pas mis alternativement dans la peau de tous les camps mais évolue fois-ci uniquement du côté américain. Plus précisément la troupe de personnages que l’on rejoint évolue en France, avec le lot de clichés fleurant bon les représentations traditionnelles associées aux américains roublards et têtes brûlés et aux français assez joviaux.Il y a assez peu à dire de l’histoire finalement qui se découvre dans le mode du même nom car celle-ci se cantonne à quelques écrans façon bande-dessinée ou plus précisément comics, avec des planches colorées qui proposent seulement de se plonger dans l’ambiance d’un conflit dont on entend assez peu parler. Le vivre plutôt que le narrer serait le crédo du jeu.
En cela, on note que les développeurs ont souhaité orienter leur nouveau jeu vers un côté davantage arcade, plongeant le joueur rapidement dans le choix de sa mission, de son appareil et dans le combat.
L’arcade dans toute son entièreté, avec ses qualités et ses défauts
Le titre est en effet purement et uniquement un jeu de combat aérien. À aucun moment vous ne vous posez ou n’atterrissez. Aucune pause n’est au programme. L’action dans les missions commence sans attendre, seul vous est donné l’objectif et celui-ci varie guère.Différents types de missions sont proposés, même si la diversité n’est pas de mise car celles-ci sont sensiblement identiques. Il s’agit avant toute chose d’abattre les avions ennemis arrivant successivement en vagues. Parfois on vous demande d’éliminer un nombre d’appareils donné, parfois il s’agit de défendre des ballons alliés mais le principe est finalement toujours le même : partir en chasse de ces adversaires très agaçants.À la manière de moustiques vous tournant autour et voire parfois d’essaims d’abeilles vous harcelant de leurs tirs, les avions ennemis concentrent toute votre attention car l’essence même du titre réside dans son aspect arcade. Il n’est en effet aucun besoin de réfléchir ou d’adapter une stratégie très élaborée pour parvenir au bout des objectifs, sans pour autant que cela soit si simple. Abattre les avions à la chaîne et si possible une chaîne suffisamment rapprochée pour maximiser son score grâce aux combos, voilà tout ce que le jeu attend de vous.
Un arsenal varié accompagne notre pilote à bord d’un avion dont le modèle est à choisir entre plusieurs appareils qui se débloquent au fil des missions et qui possèdent tous des caractéristiques propres en termes de vitesse, d’endurance et de résistance à la chaleur (des tirs).Parmi ces armes on compte le fameux barrel roll qui permet d’effectuer un tonneau, d’éviter les tirs ennemis mais aussi d’attaquer frontalement ses adversaires au contact, en mode kamikaze. On retrouve aussi un virement de bord qui permet d’effectuer un demi-tour.
Il est possible d’appeler une escadrille d’un ou plusieurs appareils alliés pour tirer sur des ennemis ciblés. Enfin un tir de précision permet de dégainer son révolver et d’abattre dans une cinématique façon comics un ennemi déjà blessé.Ces atouts peuvent de surcroit être améliorés via un arbre des compétences bienvenu qui permet de booster certaines armes ou encore de renforcer la résistance de notre appareil ainsi que nous offrir de meilleurs outils de vol. Les compétences se débloquent manuellement grâce aux étoiles remportées selon son classement à la fin de chaque mission, allant de zéro à trois.Parvenir à débloquer un arbre des compétences le plus rempli possible demandera par conséquent un sacré investissement dans la réussite des missions, même s’il est possible de réinitialiser cet arbre à tout moment et ainsi privilégier certains bonus en fonction des missions.
Les missions sont loin d’être une partie de plaisir on vous avertit tout de suite. Déjà le premier opus avait placé la barre assez haut niveau challenge. Avec cette mouture rien n’a changé, ce serait d’ailleurs le leitmotiv du jeu pour qui a déjà eu l’occasion de jouer au premier Red Wings.En effet on retrouve des missions aux scores requis franchement élevés, où l’on se sent parfois bien seul dans l’immensité d’un ciel seulement parsemé de quelques nuages, aux conditions météo difficiles et surtout peuplé de nuées d’avions ennemis, en particulier dans les dernières missions du mode histoire où le côté essaims d’ennemis se ressent vraiment.
La difficulté du titre réside ainsi dans la santé fragile de notre appareil, limitée à une barre de vie composée de quatre fragments, d’une jauge d’essence qui descend continuellement, avec pour seuls saluts les anneaux verts disséminés dans les cieux et qu’il faut traverser pour recharger ses barres. Des bonus dans l’arbre des compétences permettent aussi de débloquer quelques options pour regagner de la santé mais rien d’extraordinaire.Dans les faits, le jeu s’avère souvent complexe, oppressant du fait des appareils ennemis programmés pour nous prendre en chasse et nous tourner autour en permanence, ceux-ci se retrouvant très souvent dans notre dos. Cette manie rend par conséquent assez difficile la chasse qu’on est censé pratiquer, les appareils rentrant difficilement dans notre viseur.
Cela devient particulièrement handicapant du point de vue du scoring car les combos ne s’enchaînent que lorsqu’on abat ou a minima tire sur un appareil adversaire. Difficile d’enchainer les adversaires quand ceux-ci ont pour seul objectif de se placer systématiquement dans votre dos.Bien sûr d’autres complications, assez sympathiques celles-ci, s’ajoutent à l’affaire. Le jeu embarque ainsi des ennemis de toutes natures, allant des appareils les plus rudimentaires, jusqu’aux avions les plus sophistiqués, disposant d’un bouclier, de gaz toxiques, de quoi dynamiser un gameplay autrement très linéaire.
Seul le mode course de vitesse à travers les ballons d’essence diffère largement du mode de jeu plus habituel d’abattage d’ennemis en cela qu’il n’impose pas de cibles à pourchasser.
Les expériences aériennes avaient assez récemment été mises à l’honneur sur Nintendo Switch avec le jeu The Falconeer sorti l’an dernier sur la console de Nintendo. On vous encourage à aller lire ce test car si vous appréciez les jeux au gameplay aérien dans un mode en 3D, il y a de fortes chances que celui-ci vous intéresse également.
En revanche tout sépare les deux titres du fait non seulement des missions très cloisonnées qui constituent le seul contenu de Red Wings mais aussi, il faut le dire, du point de vue des sensations en vol.Un avion n’a rien d’un oiseau et qui plus est un avion de la Première Guerre mondiale. En bons vieux coucous, les appareils proposés manquent un tantinet de souplesse selon les modèles et surtout offrent une prise au vent et des sensations peu éloquentes.
Certes certains effets météo viennent tantôt gêner la visibilité voire nous occasionner des dommages mais à aucun moment on ne ressent l’inertie d’une remontée en flèche, la vitesse d’un piqué ou bien l’accélération à l’issue d’un virage serré.
Les avions évoluent dans le ciel agréablement mais vous pouvez oublier tout plaisir induit par le vol. Ce qui prime ici c’est le scoring et voler devient finalement très secondaire. Tout au plus certains paysages inspirés avec des effets de couleurs réussis dans le fond ou le sol que l’on survole égayent un peu l’expérience mais il est assez rare de se laisser distraire, le jeu prônant très largement son côté action intempestive.
Un jeu conçu pour le multijoueur
La sortie d’un nouveau Red Wings sur Switch n’a pas à voir avec la proposition nouvelle d’un contenu solo élargi, au contraire. Celui-ci se voit entraver quant au nombre de missions disponibles, à son enrobage scénaristique minime et du point de vue de son gameplay car la diversité des missions n’est plus aussi fournie (exit les missions de bombardement par exemple).Ce qui justifie cette nouvelle sortie c’est désormais la possibilité de profiter du jeu à plusieurs et dans à peu près toutes les configurations.On peut ainsi s’essayer aux missions du mode histoire en coopération à deux avec chacun son appareil. Cela donne l’occasion d’entamer des missions parallèles à celles du solo et à mieux apprivoiser la difficulté pas toujours bien dosée.
En revanche, appréhender le jeu avec un seul joycon en main est possible mais pas idéal. Les contrôles sont en effet plus limités et moins ergonomiques dans cette configuration. Par contre deux chances s’offrent à vous, chaque joueur pouvant continuer la mission même si son compagnon périt.On peut également se lancer dans des parties en local pour se mesurer à un adversaire, vrai joueur ou une IA. Il s’agit de s’affronter au score à atteindre en premier ou bien dans un temps donné et être celui qui accumule le plus d’avions détruits. Dans ce mode, la mort n’est pas une fatalité et vous pouvez réapparaitre après vous être fait éliminer, de quoi donc ne pas nourrir la frustration fréquente du mode histoire.
On peut enfin se mesurer à d’autres joueurs du monde entier (jusqu’à 10 joueurs) dans un mode en ligne. Précisons-le d’emblée, le mode en ligne n’est que théorique car nous n’avons jamais été en mesure de trouver une seule partie en cours. La faute peut-être aux serveurs proposés par les équipes qui ont choisi de démultiplier leur nombre, en créant un serveur presque pour chaque grand pays (Japon, Corée du Sud, Inde, Australie, etc.), de quoi fragmenter les joueurs et ne pas faciliter leur rencontre.
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