Test de Saltsea Chronicles : l’aventure commence
Dans un monde submergé, l’équipage d’un bateau va devoir tracer sa route. Et c’est à vous de l’y aider !
TestArpenter le monde
Qui dit apocalypse ne dit pas forcément monde dévasté et population triste et désespérée. Dans Saltsea Chronicles, nous sommes dans un monde recouvert par les eaux. Les couleurs chatoyantes du graphisme nous plongent dans un univers joyeux, plein de rencontres et d’une multiplicité de situations. Mais ne vous y trompez pas : il y aura de quoi faire et de sombres secrets se cachent tout de même dans les entrailles de ce monde.Faisons le point tout de suite : l’absence de traduction française est un souci. Le jeu est dense, particulièrement passionnant, mais il faudra tout de même bien comprendre l’anglais pour en saisir toutes les nuances, à plus forte raison que vous serez amené à enquêter sur des sujets parfois retors. A part ça, vous allez rejoindre l’équipage de la capitaine Maja et tenter dans un premier temps de récupérer le bâteau, dans un second de voyager à travers ces océans immenses qui parcourent le monde.
Mais avant de nous aventurer dans le monde de Satlsea, peut-être certains d’entre vous connaissent le studio Die Gute Fabrik. Fondé à Copenhague, basé au Danemark et en Angleterre, ils sont le studio à l’origine de Mutazione sorti en 2019 sur Steam et en 2021 sur Switch (et cette fois vous pouvez y jouer en français). A l’époque, le jeu avait marqué les joueurs autant par son graphisme que par son intrigue. Alors, Saltsea Chronicles parvient-il à s’engager sur la même voie ? Oui.
Choisir sa destinée
Saltsea Chronicles se présente comme un point and click assez classique. Dans cet univers, vous allez choisir les réponses qui vous semblent les plus appropriées dans les dialogues, voir les conséquences et continuer votre route. Mais ce n’est pas tout : des choix de destination, de problèmes vers lesquels tourner votre attention sont aussi au rendez-vous et il faudra probablement refaire le jeu quelques fois si vous voulez tout voir et tenter toutes les combinaisons possibles.L’exercice mental sera par moment un peu complexe, car dans Saltsea Chronicles, vous n’incarnez pas un personnage mais bien un équipage, avec ses spécificités et ses enjeux. Rassurez-vous : tout est fait visuellement pour vous indiquer qui s’adresse à qui, les noms des personnages figurent à l’écran, empruntant au théâtre sa mise en page claire et efficace.
L’écriture de Saltsea chronicles est aussi délicate qu’elle est complexe et riche (d’où un bon niveau d’anglais est nécessaire). Les personnages sont bien mis en avant, tous caractérisés avec finesse et sans clichés. Ou plutôt partant de certains clichés pour affiner une véritable réflexion sur leur vécu, leur caractère, leur façon d’interagir les uns avec les autres. Mais ça, c’est aussi à vous de le prendre en main à travers les dialogues et les possibilités de réponses laissées par le jeu. Contrairement à ce que l’on peut croire, il s’agit véritablement d’un point and click et non d’un visual novel, bien que la richesse des dialogues puissent vous orienter dans cette direction.
Le gameplay est simple à prendre en main, les points cliquables sont disséminés avec ingéniosité et bien visibles sur les écrans entièrement dessinés à la main. Il ne vous faudra que quelques secondes pour appréhender les contrôles, ceux-ci étant si intuitifs qu’ils en sont d’une grande discrétion. A cela s’ajoute même un jeu de cartes à jouer à l’intérieur du jeu, pourvu d’une IA particulièrement retorse, ce qui fait un défi supplémentaire.
Risographie et théâtre
Saltsea Chronicles est magnifique. Les aplats de couleurs se superposent et viennent former des structures dans les décors mais aussi façonnent les personnages avec un style très particulier. Un tour dans les informations du jeu nous indique que les graphismes sont largement inspirés d’un principe nommé “risographie”. Il s’agit d’une technique d’impression (originellement inventée au Japon il y a plus de 70 ans). A l’origine il s’agit d’un procédé d’impression économique, sur un papier spécifique où l’on imprime une couleur à la fois, jouant sur les superpositions de couleurs et de formes pour donner un rendu très spécifique.L’impression au risographe permet l’impression de couleurs non standardisées, mais aussi la surimpression, la superposition de différentes images, le décalage de couleurs pour des rendus presque psychédéliques. Dans Saltsea Chronicles, on retrouve surtout les surimpressions qui donnent de la profondeur aux décors, ajoutent des ombres et des volumes aux environnements. Discret par moment, cette influence se ressent dans les voyages, les archipels visitées et les couleurs utilisées, donnant au jeu une véritable identité graphique reconnaissable.
Mais ce n’est pas la seule influence de Saltsea Chronicles. Le côté théâtral, déjà évoqué, se ressent particulièrement dans les différents écrans du jeu, dans la mise en page des dialogues, dans les mises en situations. Rapidement, l’écran devient la scène sur laquelle se joue l’intrigue, sur laquelle vous allez zoomer le temps d’un dialogue, ou observer de loin pour en saisir tous les détails et les spécificités.
Cet article vous a intéressé ? Vous souhaitez réagir, engager une discussion ? Ecrivez simplement un commentaire.