Rast-a man
Vous incarnez Rast, un anti-héros aux manières assez peu recommandables que vous allez devoir traîner d’aventure en aventure, ou plutôt de bastons en déconvenues. Vous faites partie des Scrap Riders, un gang qui mène diverses affaires dans ce coin ravagé du monde. Votre coéquipier est un robot, vous n’êtes pas chef de votre gang, et vos autres camarades ont chacun leurs spécificités. Toute cette aventure débute avec un vol, ou une perte, enfin un deal qui n’a pas bien fonctionné. Toute la question sera justement de savoir où se trouve le disrupteur perdu, qui le possède et comment aller casser des bouches pour le récupérer.
Pour cela, vous allez explorer les lieux, discuter avec les multiples personnages et casser les têtes des gangs rivaux qui vous mettent des bâtons dans les roues. Les jeux enchaînent les phases de jeu : beat’em up à l’ancienne avec défilement horizontal, point’n’click avec résolution d’énigmes et objets à combiner pour avancer, phases de dialogues avec réponses à choisir pour récolter des informations et avancer dans l’histoire. Un cheminement simple ? Pas tant que ça. Derrière un titre qui semble plutôt drôle et original se cache en réalité de nombreuses maladresses.
Absurde et déjanté
Scrap Riders pose le ton dès le début. Enchaînant punchline sur punchline, références geeks et propos un peu je-m’en-foutiste de la part de Rast et de quelques autres personnages, nous sommes face à une belle bande de bras cassés. Le ton est plaisant, cependant à trop vouloir en faire, on finit par… en faire trop. Les dialogues sont les phases les plus répétitives : vous devrez chercher sous la couche de blagues nulles les informations importantes pour la suite de votre aventure. Avancer dans les dialogues s’avèrent de plus assez peu ergonomique : impossible de moduler la vitesse de défilement des lignes, parfois il faudra appuyer deux fois sur A pour passer à la suite, parfois non. Ces soucis d’ergonomie, on les retrouve aussi dans le reste du gameplay : à l’image des beat’em up rétro, il sera plus facile de contrôler Rast avec les touches directionnelles plutôt qu’avec le joystick. En effet, puisqu’il faut faire rapidement deux fois la direction voulue pour courir, cela s’avère plus facile aux boutons qu’au stick.
Quant au reste des commandes, c’est assez facile, tout en conservant une certaine rigidité. Appuyez sur A près d’un élément pour voir plusieurs icônes apparaître : l'œil pour observer, la bouche pour discuter, le doigt pour toucher/prendre/interagir. A partir de là, vous n’aurez plus qu’à ouvrir votre inventaire avec X et combiner les objets avec Y pour avancer dans les parties point’n’click.
Concernant la baston, c’est assez facile aussi. X et Y pour taper et effectuer des combos, un autre bouton pour sauter, la gâchette L pour tirer au flingue, à condition d’avoir récupéré des balles tombées au sol avec X. Ensuite, il s’agira de faire le plus de combos possibles, de tenter de ne pas vous prendre trop de coups. Comme dans les anciens beat’em up, chaque adversaire dispose d’une certaine résistance, d’une arme parfois, et il faudra venir à bout des différentes vagues pour avancer. Votre personnage (et vos adversaires) peuvent se déplacer de gauche à droite mais aussi de haut en bas. Il existe plusieurs strates de profondeur, qui vous permettent parfois d’esquiver juste en changeant de plan. Dans l’ensemble il faudra être rapide et avoir beaucoup de réflexe pour parvenir à terminer ces phases en prenant un minimum de dégâts.
Un mélange des genres qui fonctionne ?
Oui et non. Il n’y a pas de bonne réponse à cette question : le mélange des genres pourrait bien fonctionner, seulement Scrap Riders souffre d’autres soucis qui viennent par moment entacher l’expérience de jeu. Les phases de point’n’click sont longues et nécessitent de tourner en rond, ce qui rallonge le temps de jeu et la frustration. L’absence d’indices forcent par moment à se refaire les dialogues en entier, malgré un menu d’objectifs un peu sybillin. Les blagues lourdes sont plaisantes et rafraîchissantes au début, mais finissent par lasser par leur trop grande récurrence.
Quant aux phases de beat’em up, on leur trouve le charme désuet que l’on peut retrouver dans les jeux rétros, avec leur lot de petites choses qui finissent par irriter : Rast est lourd (sur plusieurs niveaux) et donc parfois difficilement maniable. Les esquives sont longues et parfois peu efficaces et l’écran se remplit petit à petit d'ennemis, masquant pas mal la lisibilité. Le côté pixel art est agréable bien qu’un peu grossier par moment.
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