Sapristi saucisse !
Sous-titré “The Secret Salami”, The Duck Detective nous gratifie d’un scénario mêlant de nombreuses influences. D’abord le polar noir des années 50, avec la voix de notre Détective Canard qui fait des commentaires et expose les différentes situations auxquelles il est confronté. Ensuite, un enchaînement de plan rappelant ces mêmes films. Lorsque notre Duck-tective entre dans une pièce, celle-ci se teinte de sépia avant que notre canard ne vienne exposer ses conclusions et ses commentaires.
A cela s’ajoute une galerie de personnages tous plus archétypaux les uns que les autres. Et cela fonctionne parfaitement bien : la girafe à l'accueil à qui on ne fait pas attention et qui vous cédera l’entrée dès que vous lui direz exactement ce qu’elle veut entendre ; l’ours-patron, bourru et bourrin, qui est moyennement content de votre présence ; le crocodile collègue qui n’en fout pas une mais qui est quand même fan de votre travail… et ainsi de suite.
Il est temps de lever le voile sur cette affaire !
Le hic, avec toute cette affaire, c’est que le détective n’a aucune idée de pourquoi, ni de qui l’appelle. En manque d’action (et pour oublier son addiction au pain), il se lance dans cette aventure qui va l’emmener à BearBus, une entreprise de transport en commun. Rapidement, vous avez un aperçu du gameplay et de sa prise en main. Cependant, celui-ci ne sera pas inconnu à tout le monde : si vous avez joué à des titres comme The Return of Obra Dinn ou encore The Case of the Golden Idol, alors le principe de jeu ne vous sera pas inconnu.
Tout est basé sur des mots-clés. Vous allez discuter, enquêter, faire passer votre loupe sur différents éléments pour dévoiler des informations. Ces mots vont ensuite être regroupés et utilisés dans vos déductions. C’est là que votre maîtrise de l’anglais va être décisive. Car le jeu ne bénéficie pas d’une traduction, ce qui rendra la tâche malaisée si vous ne comprenez pas bien la langue de Shakespeare.
Une fois les mots accumulés, vous avez, dans votre carnet, une page de déduction. Une question est affichée à droite et des lignes de textes à trous se trouvent à gauche. Il faudra remplir les blancs avec les différents mots récoltés lors de votre investigation. Cela peut aller du nom et de la fonction de chaque employé de BearBus, à déterminer le mobile des crimes, la raison pour laquelle Sophie, la girafe, fait la tête…
Tout est question de vocabulaire
Par certains côtés, The Duck Detective est très frustrant. Si on peut faire se succéder deux à trois fois le même prénom dans les déductions (en remplissant les blancs avec la même identité par exemple), certaines d’entre elles sont par moment délicates à trouver. Non que ce soit tiré par les cheveux, c’est parfaitement logique une fois toutes les pièces du puzzle mises en place, mais surtout dans la formulation et dans la gestion des indices.
Il faudra effectuer de nombreux aller-retour pour montrer tous les indices et parler avec tous les protagonistes de cette histoire pour tout démêler. De la même façon, certains mots seront en grisé, d’autres sur fond blanc, d’autres encore sur fond orange quand vous les découvrirez, sans raison apparente. Certains éléments du game design viennent brouiller les pistes et si vous ne maîtrisez pas parfaitement l’anglais, cela pourrait s’avérer un obstacle.
A l’inverse, le graphisme est particulièrement efficace, tout comme le doublage, magistral, qui donne vraiment corps aux personnages. Les petites illustrations des animaux, en 2D, vous font évoluer dans un monde en 3D, et jouent sur le côté “pancarte” des protagonistes. Tout est fluide, subtilement orchestré et mis en scène pour vous plonger totalement dans cette ambiance policier old school avec un traitement graphique très bien mené.
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