Lost in Space
On passera rapidement sur le scénario servant de prétexte à une nouvelle aventure de nos vers de terre favoris (en exceptant Earthworm Jim peut être) : en balade dans l'espace, ces chers petits sont malencontreusement aspirés dans un trou noir et se retrouvent perdus dans une galaxie inconnus, peuplée d'autochtones plutôt hostiles !Pour le reste, on retrouve la formule classique de la série, du moins sur le papier : plusieurs équipes de vers s'affrontent en tour par tour sur un champ de bataille en 2D entièrement destructible, et grâce à un arsenal des plus variés (du moins en principe...), le tout dans une ambiance bon enfant et joyeusement parodique.
Un tir de travers, et la grenade que vous venez de lancer aura tôt fait de se retourner contre vous, un tir bien placé, et votre ennemi finira dans l'eau, ce qui est bien plus pratique et efficace que de descendre lentement ses points de vie. Malgré un contexte guerrier, la série des Worms a donc basé son succès avant tout sur un fun inégalable en multijoueurs, une jouabilité accessible et sans faille, et pourtant un soupçon de stratégie !
Vers l'infini et en deçà
Maintenant que le contenu standard de tout épisode de Worms vous a été exposé, voyons en détails celui de cet épisode, ou plutôt ce qu'il en reste. Alors que d'habitude pour une suite, on prend l'épisode précédent en essayant d'y apporter des améliorations, la démarche poursuivie est ici apparemment contraire : on a sabré une bonne partie du contenu de la série.On commence par les armes, habituellement pléthoriques et se comptant par dizaines, comportant des légendes comme le super mouton ou la bombe banane. Oubliez tout ça, presque toutes les armes ont été renommées, et surtout on n'en trouve plus qu'une quinzaine ! Une misère au regard de ce à quoi on avait été habitué, même s'il faut avouer que toutes ne servaient pas, elles participaient de la richesse de la série. Où est passée la fameuse Ninja Rope qui permettait aux plus adroits de traverser un niveau ? Pourquoi a-t-on perdu les objets délirants qui faisaient le charme et l'humour de la série ?
En plus d'être pauvre, l'arsenal doit hélas être utilisé au moyen de mouvements spéciaux à effectuer à la Wiimote. Ridicule, et pas pratique pour un sou, on ne voit vraiment pas ce qu'ils apportent au jeu. Par exemple, pour utiliser le successeur du bazooka, il faut incliner la manette pour déterminer la puissance, et ensuite tirer en l'agitant. Une horreur, une fois sur 2 le tir ne part pas et on perd un temps fou. Côté immersion, il faudra également repasser puisqu'on saisit assez mal le lien entre l'inclinaison et la puissance. Pourquoi s'être senti obligé de tirer partie de toutes les fonctions de la Wii lorsque celles-ci ne se prêtent pas au jeu ?
Pour les autres mouvements comme les déplacements, ceux-ci s'effectuent heureusement correctement et simplement avec la croix, le bouton A servant à sauter. Mais le mal est fait : utiliser les armes est un véritable calvaire, et même si l'on peut s'y faire avec le temps, en partie, cela n'apporte rien, c'est moins efficace qu'on bon vieux pad ou une souris, et surtout cela empêchera vos amis de passage de se glisser instantanément dans le jeu !
Le décor: nu comme un ver
Autre entorse à la série : on peut visualiser l'endroit où aura lieu l'impact avant de tirer : où est passé le frisson lors du tir, qui donnait tout son piment au jeu (ou poussait les tricheurs à appliquer une règle sur l'écran d'ordinateur !) ?Mais continuons notre inventaire des défauts, décidément bien long : les décors, toujours générés aléatoirement, sont peu variés (6 thèmes différents), et très laids et pixellisés. On a l'impression d'avoir régressé là aussi, et ce Worms est à peine plus beau que des épisodes vieux de 10 ans. Une honte ! L'aspect sonore s'en sort légèrement mieux, dans la moyenne.
Au chapitre des différents modes, parmi lesquels on fait son choix à travers une interface moyen-âgeuse et aux boutons ridiculement petits, on trouve un mode solo qui sera vite bouclé, des mini-jeux qui vous retiendront 5 minutes tout au plus, un éditeur de niveaux pas pratique du tout, et surtout le fameux mode multijoueur qui a donné ses lettres de noblesse aux Worms. Multijoueur en local seulement, puisque le mode online initialement prévu n'est pas au rendez-vous, probablement histoire de justifier une suite, ils sont malins !
Pour peu que vous arriviez à faire abstraction de la multitude de défauts énumérée précédemment, ce mode vous occupera des dizaines et des dizaines d'heure, mais très franchement, on en doute...
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