Le jeu dont vous êtes le héros
Fraichement engagé dans la garde personnelle du seigneur Baelheit, Sagi, vaillant jeune homme au look assez manga, se voit chargé de mener une opération d'assassinat avec son ami Guillo, étrange créature aux allures de cyborg, dont la cible n'est autre que l'empereur Olgan lui-même. Tout bascule pour eux quand leur victime est trouvée morte avant même qu'ils n'aient eu le temps d'exécuter leurs ordres ! Accusés de trahison par leurs propres commanditaires, Sagi et Guillo sont contraints de prendre la fuite, avec l'aide d'une étrange jeune fille du nom de Milly. Ils se placent ensuite sous la tutelle de Verus, adversaire politique direct de Baelheit dans l'Empire, qui lutte contre les ambitions mégalomanes de son rival : industrialiser toutes les nations du monde pour mieux en prendre le contrôle...Cette histoire, vous l'aurez compris, prend place dans le même monde que les ailes éternelles, 20 ans avant l'aventure de Kalas. On retrouve donc un univers composé d'îles flottant dans les cieux, au dessus des nuages, chaque île étant habitée par une nation, mais aussi certains personnages du premier opus, tels que Geldoblame, Gibari, Savyna ou encore le roi Ladekahn, au sujet desquels on en apprendra plus.
Bien sûr, l'accent reste mis sur les trois personnages principaux... et pas plus de trois, ce qui fait vraiment peu par rapport à Baten Kaitos premier du nom, qui n'en avait pourtant pas tant que ça (six), surtout qu'ils ne s'avèrent pas profondément intéressants - du moins de prime abord, les révélations finales changeant quelque peu la donne. Après un démarrage au quart de tour, le scénario traine un peu en longueur pendant une bonne partie du jeu, mais ce pour mieux rebondir dans la dernière ligne droite.
Ne citer que trois personnages principaux ne serait en fait pas tout à fait exact : il en existe un quatrième, et c'est... vous. A l'instar des ailes éternelles, Origins place le joueur au coeur de l'intrigue en lui donnant le rôle d'Esprit Gardien. En clair, vous n'incarnez pas directement Sagi mais un être mystérieux habitant dans son coeur, qui le guide dans ses choix et lui confère un pouvoir censé le démarquer des autres. Cette excellente idée est encore plus développée dans ce jeu que dans son prédécesseur ; il faut admettre que voir un personnage se tourner vers l'écran pour vous réprimander contribue à vous impliquer dans l'action, c'est le moins qu'on puisse dire !
Faites vos jeux...
Dans Baten Kaitos, tout tourne autour des magnus, cartes magiques pouvant emprisonner l'essence d'un objet ou même d'un sentiment. Origins n'apporte pas de grand changement au principe de base des magnus de quêtes, un nombre limité de cartes vierges que l'on peut utiliser dans certains contextes : capturer de l'eau pour éteindre un feu, de la joie de vivre pour égayer un cours ennuyeux, un item particulier pour résoudre une quelconque quête, les exemples sont nombreux. On notera quand même qu'il est désormais possible de fusionner plusieurs magnus entre elles, une nouveauté assez anecdotique si l'on se limite à l'aventure principale mais qui trouve une certaine utilité dans les quêtes annexes. Cette nouveauté s'applique d'ailleurs également à un autre type de magnus bien plus important encore : les magnus de combat.Sans remettre vraiment en question le grand principe d'affrontements à l'aide de cartes, Monolith y a apporté un certain nombre de changements. Les personnages partagent désormais un et un seul des decks créés par le joueur, ce qui nous force à d'une part sélectionner précautionneusement chaque carte pour construire un jeu adapté à tous les équipiers, mais aussi à en changer régulièrement - pour bien faire, un boss ne s'affrontera pas avec le même deck qu'un autre, leurs points faibles étant différents. Le manque d'optimisation de ses cartes se paie de plus en plus en cher au fur et à mesure qu'on avance dans le jeu, les boss devenant en règle générale plus redoutables, avec même des sommets de difficulté... ou plus rarement de facilité, ce qui est assez déconcertant.
Le tour défensif de Baten Kaitos I a tout simplement été supprimé pour en revenir à un schéma finalement plus classique et simple du tour par tour. Les combos complexes du premier épisode passent également à la trappe : il n'est plus question ici que de respecter un ordre bien précis, et si les combinaisons existent toujours, il sera simplement question de jouer plusieurs cartes en particulier dans leur ordre logique. Parlons en, de cette logique de jeu !
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