Test de RIMS Racing : Obsession Mécanique
Les simulations de course commencent petit à petit à se faire une place sur Nintendo Switch pour notre plus grand plaisir. Aujourd’hui, RIMS Racing compte bien se faire une belle place sur la console de Nintendo avec une simulation Moto au réalisme exacerbé et des arguments forts. Mais a-t-il vraiment les moyens de s’imposer ?
TestEt les possibilités sont plutôt nombreuses, ce qui n’est pas pour nous déplaire (corpulence, tenues, casques, mais aussi pied posé au départ, position dans les virages etc.). Une fois cela fait, vous pourrez ensuite choisir votre moto parmi 8 fusées (Ducati Panigale V4 R, MV Agusta F4 RC, Aprilia RSV4, BMW M 1000 RR, Suzuki GSX-R1000R, Honda CBR1000RR, Kawasaki Ninja ZX-10RR, Yamaha YZF-R1).
Notez qu’il y a peu de motos disponibles, mais nous avons ici affaire au (très) haut du panier. Bonne nouvelle : aucune moto n’est à débloquer au lancement, on vous laisse le choix de votre monture. Mais attention : une fois ce choix effectué, vous ne pourrez plus revenir en arrière. Prenez donc bien le temps de trouver le modèle qui vous correspondra le mieux !
Les développeurs mettent l’accent sur le soin apporté aux motos, et cela se vérifie effectivement : modélisation très réussie, comportements routiers bien spécifiques et surtout, mention spéciale aux sons des moteurs particulièrement fidèles et bien retranscrits. Bravo !
Pour ce qui est des pistes, vous aurez la possibilité de vous en donner à cœur joie sur 10 circuits officiels (Nürburgring, Silverstone, Paul Ricard, Laguna Seca, Suzuka…) mais également 5 circuits spécifiques au jeu. Suffisant pour s’amuser, même si là encore, nous ne sommes pas dans l’opulence.
Le jeu propose comme on l’a dit un mode carrière étoffé, mais sachez que vous pourrez également accéder à des défis online, et à du multijoueur, online ou local. Bien ! Mais concentrons-nous sur le mode carrière, définitivement le cœur de ce RIMS Racing.
Comme dans tout mode carrière qui se respecte, vous passerez un certain temps dans votre atelier : réparations, améliorations, mais aussi arbre de compétences (pour obtenir des réductions dans les magasins de pièces, élargir votre inventaire etc.), gestion de votre calendrier, et surtout magasin de pièces, un élément essentiel du jeu comme nous allons le voir plus bas.
Dans les faits, chaque saison du mode carrière comporte 70 « évènements », avec pour certains des épreuves imposées (course, défis, évènements constructeurs…) et pour d’autres un choix qui vous sera laissé. Malin ! Evidemment, chaque étape vous permet d’acquérir de l’expérience et surtout de l’argent, que vous allez utiliser sans compter !
Gare à la chute !
Parlons maintenant pilotage, c’est quand même le nerf de la guerre sur ce type de jeux. Et ici, force est de constater que RIMS Racing place la barre haute. Très réaliste, et surtout extrêmement exigent, le jeu s’avère franchement complexe à prendre en main et n’a rien d’un jeu d’arcade. Par exemple, le freinage dissocié avant/ arrière va vous demander un temps d’adaptation.
N’ayez pas peur pour autant, si le pilotage est ardu, il est également jouissif quand on commence à maîtriser sa monture et ses trajectoires. Mais vous voilà prévenu : ce jeu s’adresse aux férus de jeux de simulation, pas aux joueurs néophytes voulant faire une petite course de temps en temps.
On pourra ajouter que cette version Switch pâtit forcément des limites imposées par les manettes Nintendo : avec des gâchettes non progressives, la gestion des accélérations et freinages est forcément bien plus compliquée... Mais c'est malheureusement le cas pour tous les jeux de simulation exigeants.
Au-delà du pilotage, la difficulté du jeu est franchement élevée, puisque l’un des aspects les plus poussés du jeu est la dégradation de votre machine. Qu’elle soit normale (usure), ou inattendue (chute… Et oui, vous risquez de chuter souvent !), votre moto ne sortira jamais indemne d’une course. Dès lors, il va falloir la maintenir en état pour espérer rester compétitif.
Sortez la caisse à outils !
C’est ici que se dévoile la véritable spécificité de RIMS Racing : la simulation va tellement loin qu’elle va vous imposer de changer les pièces de votre moto au fur et à mesure. Très bien, sauf qu’ici, il ne suffit pas de cliquer sur 2-3 boutons pour changer la pièce : chaque intervention fait l’objet d’une procédure complète et détaillée : par exemple, si vous souhaitez changer votre disque de frein arrière usé, vous allez devoir agir comme un mécano : retirer la chaîne, puis retirer les étriers, enlever la roue et enfin démonter le disque. Et remonter le tout par la suite ! Le tout est géré par une suite d’étapes et de manipulations pas forcément compliquées mais, à la longue, fastidieuses. En revanche, le tout est très instructif pour les néophytes. De même, le magasin propose une quantité de pièces mécaniques simplement ahurissante, avec de vraies références s’il vous plait.
Alors nous voilà au moment où le jeu va, au choix, vous passionner ou vous faire fuir : passer par ces étapes d’entretien de votre moto est essentiel et assez fréquent. Dès lors, soit cet aspect du jeu vous semblera passionnant car le curseur n’a jamais été poussé si loin dans une simulation, soit cela va très vite vous lasser. En tout cas, n’espérez pas y échapper : votre moto s’use inexorablement et plus elle s’use, moins vous serez performant sur la piste. Vous devrez en outre dépenser vos deniers pour acheter vos pièces, et si vous n’êtes pas assez efficace sur la piste, vous allez user votre monture sans forcément gagner assez d’argent pour la réparer correctement… Et c’est le serpent qui se mord la queue. Soyez donc très vigilent sur cet aspect du jeu essentiel !
On terminera par ajouter qu’en course, vous devrez parfois également passer par les stands pour changer des pièces, avec des procédures intéressantes mais également plus poussées que dans d’autres jeux faisant appel à des sortes de QTE. Original mais vous pourriez également trouver cela lassant à la longue.
Une Switch dépassée par les évènements…
Enfin, nous allons forcément devoir aborder l’aspect technique de RIMS Racing ,qui souffle malheureusement le chaud et le… très froid.Commençons par le positif, car il y en a : on l’a dit plus haut, les motos sont vraiment très bien modélisées, et c’est également vrai pour le pilote. La partie sonore est bluffante pour les mécaniques, et les musiques du jeu sont également de qualité.
Au lancement du tutoriel, on est vraiment agréablement surpris visuellement. Le jeu offre un rendu de très bonne qualité pour un jeu Switch. Bref, sur la ligne de départ, le jeu fait forte impression. Malheureusement, un jeu de course n’est, par définition, pas immobile…
Toutefois, tant que vous êtes seul en piste, le jeu fait illusion… Certes, la fluidité n’est pas fantastique, mais les premiers tours de roue sont satisfaisants.
En revanche, une fois sur de vrais circuits, et surtout avec d’autres concurrents en piste, on déchante franchement. Principal problème, le framerate (la vitesse d’affichage) est complètement aux fraises. C’est bien simple, on a la sensation que tout va trop vite pour la Switch.
Le jeu saccade presque à grande vitesse, et vous n’aurez donc aucune sensation de vitesse sur ce jeu. Et quand les décors deviennent « riches » et que d’autres motos sont autour de vous, le framerate baisse encore. C’est franchement gênant. On ne peut d’ailleurs pas blâmer la Switch sur ce coup, car les versions des plateformes concurrentes semblent souffrir du même mal.
Autre gros grief, le jeu souffre d’un aliasing très fort, que ce soit sur les décors ou même sur des choses plus basiques comme les aides aux trajectoires sur la piste. Aïe !
Enfin, on aurait pu espérer qu’en mode portable, le rendu soit meilleur… Que nenni ! C’est ici encore pire : la fluidité est équivalente (donc mauvaise), et en plus de l’aliasing, on sent que tous les paramètres graphiques sont au plus bas. C’est bien simple, on a parfois l’impression d’être devant une bouillie de pixels qui nous renvoie des années en arrière. On n’avait pas vu d’arbres aussi grossiers depuis bien longtemps. Regardez-donc ces captures en mode portable pour vous donner une idée:
En conclusion, et quelle que soit votre préférence de jeu (docké ou portable), si l’aspect technique et graphique est primordial pour vous, vous serez forcément déçus par RIMS Racing sur ce point…
Dernier point, l’Intelligence Artificielle du jeu laisse également à désirer, et on assiste régulièrement à un bal de chutes au départ qui fait un peu tâche dans une simulation aussi réaliste par ailleurs. Plus globalement, les concurrents se comportent sur la piste à peu près comme si vous n’étiez pas là : n’espérez pas qu’ils adaptent réellement leur pilotage à votre présence, ce qui occasionne parfois des chutes regrettables.
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