Test de Samurai Warriors 5 : Le lifting sans inspiration
On ne présente plus le combo développeur/éditeur Omega et Koei Tecmo ! Ils inondent le marché du beat’em all depuis plus de vingt ans avec plusieurs licences. Aujourd’hui c’est Samurai Warriors qui revient avec son cinquième épisode canon accompagné d’une refonte visuelle complète !
TestMais où est passé Yukimura Sanada ?
Pour les néophytes qui auraient découvert le travail d’Omega Force avec les récentes collaborations sur des licences telles que Zelda, Fire Emblem ou encore Persona, l’histoire du studio remonte à loin, très très loin. Aussi loin que le japon du XVème et XVIème siècle, qui aujourd’hui est appelé l’ère Sengoku. Hein ? Quoi ? Sangoku ? Non rien à voir ! Ce sont des samouraïs, pas des saiyens!Cette période historique au Japon est extrêmement connue et surtout très populaire. Elle fait partie du programme officiel de l’éducation nationale, un peu comme la Renaissance en Europe. Elle parle de quoi cette histoire ? C’était l’époque des grands seigneurs régionaux et de leurs samouraïs. Ils se font la guerre, ils se marient entre eux, se trahissent, puis se refont la guerre, etc...en boucle depuis cinq épisodes.
C'est toujours la même rengaine chez Omega. On parle des mêmes personnages, des mêmes histoires politiques, de trahisons, et surtout le plus important, des batailles à foison qu’on ne compte même plus ! Les seules choses qui changent à peu près sont les mises en scène et un peu la jouabilité.
Pour l’occasion du grand retour de la licence, ils ont décidé de faire une refonte graphique. Mine de rien cela faisait sept longues années, sans compter les spin off à profusion, que nous n’avions pas vu les principaux acteurs du casting dans un épisode canon. Mais ils ont changé la tête à tout le monde !
Les visages que vous aviez l'habitude de voir ont disparu. Ils ont modifié l’apparence physique de tout le monde ! Oups attendez, on nous informe que Yukimura Sanada a été viré du jeu. C’était l’un des personnages les plus importants de la licence et il ne sera pas recasté. Pourquoi ? Si vous avez une communication officielle du studio, nous vous remercions de relayer l’information.
Et sinon c’est comment la bagarre ?
Ce Samurai Warriors 5 met surtout l’accent sur l’ascension de Nobunaga Oda ainsi que de son ami et compagnon d'armes Mitsuhide Akechi, durant leur jeunesse puis à un âge plus avancé. C’est à travers leurs deux histoires que vous allez découvrir tout le casting mais également tous les champs de batailles qui vous attendent.L'expérience comporte deux modes de jeu. Le mode Musou et le Château. Dans le mode Musou, vous retracez la vie des protagonistes principaux et parfois quelques petites parenthèses de personnages secondaires à travers de grandes batailles. Vous pouvez librement foncer dans la mêlée et taper tout ce qui bouge. Néanmoins vous serez vite limité car il faut quand même accomplir des objectifs afin de faire apparaître le boss de la carte.
Chacune des batailles est accompagnée d’une cinématique d’introduction avec des dialogues sous-titrés en français, intégralement et exclusivement doublés en japonais. Une fois chaque étape d’un chapitre accompli, vous pourrez le recommencer en mode libre. L’intérêt étant de pouvoir choisir le personnage que vous voulez au lieu de jouer avec celui imposé.
Dans le mode Château, il n’y pas d’histoire. Vous ne suivez pas le récit d’un personnage. Vous êtes libre de choisir celui que vous voulez. C’est un mode où vous devez développer la construction d’un château. Seulement voilà, il est juste virtuel. Vous ne pouvez même pas le visiter ou vous balader dedans. Vous vous contentez d’enchainer les batailles. Elles sont certes moins longues, et avec des objectifs différents.
La finalité est de récupérer des matériaux pour améliorer les pièces de votre château, un meilleur magasin avec plus de choix, une meilleure écurie avec de meilleurs chevaux, ou encore un meilleur dojo pour augmenter le niveau maximal de vos personnages. On reste perplexe quant à l’utilité d’un tel mode.
Dans les deux cas, si vous ne connaissez pas les Musou, le principe des combats est très simple. Vous êtes littéralement au cœur d’une grande carte avec des milliers d’ennemis. Vous tapez dans le tas grâce à des combinaisons simplistes, une fois le bouton Y, puis X pour finir l'enchaînement, ou alors deux fois Y puis X etc…jusqu’à cinq fois Y puis X. En terrassant des ennemis vous remplissez une jauge qui une fois pleine, vous donne la possibilité de déclencher votre super attaque Musou !!! Vous détruisez tout sur votre passage avec une mise en scène spectaculaire !
Et après, ils ont changé quoi ?
Après tant d'années, la recette ne change pas, et il est difficile de percevoir les ajustements et changements après chaque itération de la licence. C’est comparable à tous ces jeux de foot qui sortent chaque année pas tout à fait différent de celui de l’an dernier. C’est sans doute la manière la plus simple de la décrire.Mise à part la refonte graphique qui donne un coup de jeune à la licence avec des couleurs plus lumineuses et une modélisation proche du cell shading. On reconnaît l'empreinte encore récente du travail effectué sur Hyrule Warriors : L’ère du Fléau. Pourtant malgré la fluidité de l’animation des personnages, les décors sont rudimentaires. Les textures sont géométriques ce qui est assez inégal quand on voit certaines images joliment réalisées proche d’une estampe japonaise. On est loin de la finesse d’un Hyrule Warriors qui marche sur les traces de Breath of The Wild.
La deuxième chose constatée, c’est la possibilité d’équiper chaque personnages d’armes différentes. On va pouvoir équiper Nobunaga d’autre chose que de son odachi, sabre gigantesque. Il pourra porter un arc ou des lames doubles, et toutes les autres armes qui se débloqueront.
C’est bien beau de pouvoir varier l’équipement, seulement on se retrouve avec des personnages qui font tous les mêmes combinaisons d’attaques. Un Nobunaga fera les mêmes attaques qu’une No (son épouse) avec un arc dont c’est l’arme de prédilection et inversement. Il y a bien un système très complet d’amélioration et de maîtrise de l’arme pour en équiper de plus puissantes, mais au final, quel est l’intérêt ? Quel est l’intérêt d’avoir une quarantaine de personnages jouables si on peut juste se contenter d’en améliorer un au maximum avec tous les niveaux de maîtrise ? Où est la valeur ajoutée de ce système où avant, chacun avait sa personnalité ? Où est le plaisir de débloquer un personnage si c’est pour découvrir qu’il tape de la même façon qu’un autre avec la même arme ? Yukimura, tu as bien fait de ne pas revenir !
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