Test de Urban Trial Playground : Colère mécanique
Après un épisode sorti sur Nintendo 3DS, la franchise Urban Trial se décide à venir faire un petit tour sur la Switch avec un nouvel épisode intitulé Playground. L'occasion de faire vrombir le moteur en mode hybride et de faire le grand saut
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Le voilà le petit vent de fraîcheur qui vient donner un peu de répit aux fanas de deux roues qui usent régulièrement l'asphalte des jeux Milestone. L'arrivée d'Urban Trial Playground va permettre de mettre au garage les grosses cylindrées japonaises pour sortir les petites espagnoles et s'aventurer ainsi sur des parcours juchés d'obstacles en tous genre plutôt que les circuits de bitume ou tracés dans la boue.L'avantage de cette discipline qu'est le trial, c'est qu'elle ne s'adresse d'ailleurs pas toujours aux amateurs de deux roues. Aussi spectaculaire qu'audacieuse, elle s'est exprimée à de multiples reprises par la voie du jeu vidéo, notamment avec l'excellente franchise Trials (HD, Evolution, Fusion) imaginée par les finnois de Redlynx, tellement doués que leur studio a été racheté par Ubisoft en 2011. En créant des éléments qui deviendront un peu plus tard la norme du genre, on ne pouvait s'imaginer que les polonais du studio Teyon et ceux de la société éditrice Tate Multimedia fixent des ambitions en deça de ce qui existent depuis des années maintenant. Et pourtant.
Un flip à la Maternelle
Alors oui, le fond est bien là, et c'est tant mieux. Le studio Teyon propose au joueur de se lancer dans 52 courses courtes (plus deux didacticiels), parsemées de trous et de tremplins. En général il faut aux alentours d'une minute pour venir à bout de chaque parcours. Petite curiosité, plutôt que de séparer distinctement les modes Scoring et Time Attack, on alterne entre les deux de manière systématique. Pas de panique, les courses à débloquer le sont avec un système d'étoiles. Le joueur peut récupérer un maximum de cinq étoiles par courses, suivant sa capacité à remplir l'objectif principal fixé par les développeurs. Cela permet donc de sauter les courses au mode de jeu qui plaît le moins, et se concentrer durant un moment sur l'autre.Un système qui a fait ses preuves par le passé, et qui donne généralement l'opportunité au joueur d'avancer dans le jeu même si un niveau lui tient tête. Malheureusement avec Urban Trial Playground, il n'y aura pas grand chose qui viendra vous frustrer. Les cinq étoiles s'obtiennent bien souvent après quelques runs seulement, et permet d'avaler le titre très rapidement. On ne lui enlèvera d'ailleurs pas son côté addictif qui voit le joueur enchaîner les niveaux sans trop se poser de question, glanant donc au passage une constellation d'étoiles très rapidement.
Sauvez Wheelie
Mais malgré tout, on aurait franchement adoré que les développeurs polonais aillent plus loin dans leur démarche. Au final, on passe son temps à appuyer sur l'accélérateur sans trop se soucier des obstacles. On aurait sans doute préféré avoir une réelle difficulté poussant le jeu sur un côté technique qu'il effleure à peine. Là où la série Trials nous faisait parfois prendre le temps de réfléchir sur un tremplin, quitte à perdre de précieuses secondes mais qui permettait au final d'éviter les gadins, Urban Trial Playground se lance tête baissée, avec une sensation de vitesse parfois plaisante c'est vrai, mais sans aucune dose de challenge qui donnerait envie de revenir longuement sur un circuit.Heureusement que l'existence de classements en ligne vient donner un peu d'intérêt à refaire certains niveaux histoire d'améliorer son temps ou son score. De même, la présence du fantôme du joueur après avoir terminé au moins une fois un niveau est un plus, même si sa gestion paraît parfois aléatoire, notamment après une chute. On aurait également souhaité que chaque checkpoint nous offre un temps intermédiaire pour connaitre l'étendue de l'avance ou du retard sur le fantôme.
Moto Risée
L'aspect technique du jeu est là aussi une immense déception, autant en mode docké avec de grosses chutes de framerate avant chaque début de courses que l'on imagine être liées à la volonté de limiter les temps de chargement déjà pas anodins, mais aussi en mode portable où l'utilisation de l'Unreal Engine montre au maximum ses limites, proposant des textures fades et génériques, mais également des personnages aux couleurs qui bavent énormément. Heureusement, une fois dans le jeu on prête moins attention à ces aspects qui sautent aux yeux lorsque la moto est à l'arrêt, en début et en fin de course.Le mode deux joueurs a le mérite d'être présent mais ne rajoute pas franchement d'intérêt à un jeu qui en manque cruellement de base. On choisit entre le mode compétition très classique qui voit donc deux joueurs s'affronter en écran splitté à l'horizontal, avec la possibilité d'utiliser un Joy-Con chacun, et un mode poursuite qui permet d'équilibrer les niveaux en fixant un handicap de plusieurs secondes (3, 5 et 7) à l'un des joueurs, avec la possibilité d'échanger le poursuivant et le poursuivi entre chaque course.
Le mode personnalisation est lui aussi très limité et il ne faudra que quelques dizaines de minutes pour faire l'acquisition des meilleures pièces et ainsi transformer la moto de base en machine à faire tomber les records.
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Car si tu vas à la Fnac (par exemple), tu as beaucoup plus de choix en physique dont des jeux de niches de qualité.