Test de World to the West : En route vers l'Eldorado ?
C'est plutôt à l'Est, et très très au Nord qu'il faut aller chercher les origines de World to the West, un titre développé par la petite équipe norvégienne de Rain Games à qui l'on doit déjà le sympathique Teslagrad. Un deuxième titre qui tente de faire aussi bien que son prédécesseur, au risque de se perdre.
TestReviens Léon, j'ai les mêmes à la maison
L'aventure proposée par World to the West vous propulse au bout d'un pont, dans la peau de Lumina, une magicienne à la poursuite de son père (que l'on nommera Léon donc, le pauvre ne possédant a priori pas de prénom officiel). Propulser est un bon terme lorsqu'il s'agit de l'héroïne puisqu'elle est capable de se téléporter rapidement à quelques mètres de sa position originale et cela à tout moment. Une fonction pratique, d'autant que la demoiselle ne semble pas en mesure de faire autre chose durant les premières minutes du jeu, et on doute que son incapacité à sauter s'explique par de l'arthrose vu son jeune âge. Faute de saut donc, on se téléporte, encore et encore, ce qui permet accessoirement de franchir certains obstacles et d'éviter les ennemis pénibles.Des mécaniques de gameplay ultra-simplistes pour débuter donc, qui invitent rapidement à explorer l'univers proposé par le jeu, sur fond de musique passable quoiqu'un peu banale. La patte graphique se démarque un peu de ce qui se fait habituellement, mais n'offre pas le cachet personnel qui aurait pu la rendre réellement intéressante. Autant le dire tout de suite, la direction artistique empruntée par les développeurs de Rain Games ne restera pas dans les mémoires, et c'est bien dommage. Dans la même veine, l'univers ne possède pas de particularités singulières, au delà du fait que les personnages ont parfois des noms que l'on confondrait avec des meubles Ikea.
Symphonie du Nouveau Monde
Après une courte introduction qui vous demandera de résoudre une énigme simple comme bonjour, le scénario vous envoie dans un monde inconnu sans aucune possibilité d'en revenir. Il va donc falloir trouver un moyen de rentrer à la maison, et plutôt fissa puisque ce nouveau monde semble hostile. Pour cela, la demoiselle va apprendre à se servir de son sceptre magique pour terrasser ses ennemis dans des combats que l'on qualifiera de mous et pas franchement jouissifs. Le bestiaire est également au rabais avec très peu d'ennemis différents, mais se paye tout de même le luxe d'inclure un skin pour l'un d'entre eux, sans apporter de différences en termes de puissance et de difficulté.Le titre commence à prendre un peu d'ampleur à l'ouverture de la carte du monde, qui nous indique rapidement que nous nous trouvons dans un monde relativement vaste, rappelant au passage la map de A Link to the Past avec une petite diversité dans les environnements. L'envie d'explorer s'impose donc d'elle-même, et le besoin de quitter la plaine aux lapins inoffensifs afin d'éviter un endormissement profond, pousse à découvrir de nouveaux lieux.
Outre quelques panneaux dispersés ici et là afin de poser un semblant de scénario, le titre ne bénéfice pas réellement de phase de tutoriel, ce qui permet de se mettre rapidement dans le bain, et apprendre les quelques mouvements disponibles au fur et à mesure. L'aventure se découpe en chapitres, avec l'apparition rapide de nouveaux protagonistes aux capacités diverses, que le joueur va devoir contrôler tour à tour.
Le Bon, la Brute et le Truand
Dans la palette de personnages, on trouve Knaus, un mineur un peu petit pour son âge qui peut se faufiler dans des petits trous, mais également utiliser une pelle qui lui sert d'arme de combat. Il peut également creuser des tunnels permettant de filer à l'anglaise discrètement. La chasseuse de trésor Teri possède quant à elle la capacité surprenante de... pouvoir courir (mais pas sauter, on ne peut pas tout avoir). Elle utilise une écharpe pour étourdir les ennemis, et ne peut donc pas les annihiler pour de bon, même si de nouvelles capacités lui seront fort utiles par la suite. Elle peut aussi franchir certains passages en agrippant son écharpe à un support situé de l'autre côté d'un précipice.On termine avec le Seigneur Clonington, la brute épaisse qui a le mérite d'être le seul à savoir se servir de ses poings pour cogner du méchant. Sa force lui permet également de défoncer certains murs en utilisant une charge puissante et sa taille lui fait franchir quelques petits murets, fonctions inaccessibles aux autres personnages (en même temps, quand on ne sait pas sauter, faut pas trop en demander...). En avançant dans l'aventure, le joueur découvre de nouvelles capacités pour équiper chacun des héros, et ouvre là encore de nouveaux passages pour faire avancer le scénario, un peu à la manière d'un Metroidvania.
Des totems disséminés un peu partout dans le monde activent la possibilité de changer de personnages et de sauvegarder la progression par la même occasion. Les permutations entre héros sont nombreuses et l'avancée dans l'aventure sous forme de petites énigmes jamais très difficiles à résoudre se fait de façon assez linéaire, et jamais frustrante, à l'exception de quelques passages de plateformes un peu stressants. De quoi mettre le titre dans à peu près toutes les mains.
L'aventure c'est l'aventure
Globalement, les développeurs ont choisi de laisser libre court à l'exploration, argument principal de ce World to the West. Comme on le disait, la carte du monde proposée quasiment dès le début du jeu est très vaste et possède même la particularité d'être quasiment doublée avec la présence d'une partie souterraine. On regrette toutefois assez vite les nombreux allers-retours, qu'ils soient obligatoires, ou dus parfois à l'absence du marqueur de quête qui nous laisse trifouiller pendant de (trop) longues minutes avant de découvrir un passage pas franchement évident à première vue.Le scénario a le bénéfice de s'étirer au fur et à mesure de la progression, délaissant la traditionnelle quête principale unique et offrant ainsi quelques twists pas vraiment déplaisants. On aurait aimé que l'histoire soit ponctuée d'un peu d'humour mais les dialogues se contentent bien trop souvent de jouer la carte du premier degré sans apporter ce petit grain de folie qui fait souvent la différence dans ce type de jeux.
Wild Wild West
On termine avec l'aspect technique du jeu. Plutôt propre en mode docké, le titre souffre un tout petit peu plus en mode portable sans pour autant être réellement dérangeant pour le joueur habitué à cette façon de jouer. C'est la direction artistique un peu simpliste qui rend finalement l'ensemble un peu trop basique et sans aucun cachet.Bon point en revanche du côté des animations qui sont travaillées et collent parfaitement au reste. On a tout de même repéré une belle faute de français au niveau de la localisation, et une grosse chute de framerate lors d'une cinématique. Pour le reste, cela reste tout à fait correct, avec l'utilisation des résolutions maximales selon les modes de jeu (1080p et 720p), le tout tournant à 30fps.
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